Depuis que les listes pour les municipales et les législatives ont été concoctées, on assiste à un jeu de chaises musicales digne de l’ère PRDS : transferts de personnalités politiques, démissions en cascade, lettres ouvertes acides, articles commandés etc. La principale victime de cet activisme est le parti au pouvoir l’UPR...
...qui un peu partout connaît des mini révoltes. Rares sont les listes de l’UPR pour les législatives ou les municipales qui sont passées sans problème et cela partout à travers le pays. A Nouakchott, Nouadhibou, F’dérick, Kaédi, Maghama, Rosso etc., des militants ont exprimé leurs frustrations et certains ont même franchi le Rubicon en démissionnant. Le parti au pouvoir qui jusque là avait pour habitude d’accueillir des transfuges venant d’autre horizon voit le mouvement s’effectuer en sens contraire. En fait l’UPR comme le PRDS en son temps est devenu un mammouth ingérable. En recrutant à tour de bras dans les autres états major politiques sans compter les inconditionnels des pouvoirs en place et les tourneurs chevronnés de vestes, l’UPR s’est trouvé dans une drôle de situation au moment de faire des choix entre la pléthore de candidats à la candidature. Devant toute fois trancher, après voir fait miroiter à chacun que c’était lui l’homme du parti, le parti du Président a fait de nombreux mécontents. Certains ont osé dire tout haut leur désarroi alors que d’autres dans un silence apparent souffrent le martyr. De cette mare aux mécontents on a même vu l’ancien ministre le Dr Ould Horma sortir une féroce diatribe contre le pouvoir. D’autres également dénoncent l’UPR qu’ils qualifient de parti où règneraient le désordre, le clanisme, l’affairisme et même le racisme. Tant que ces mécontents étaient dans d’enviables positions, la parti était le meilleur mais sitôt écartés, l’UPR serait devenu la diable en personne qu’i faut fuir coûte que coûte. Et encore que presque tous n’osent pas s’attaquer de front au Président Aziz et jettent leurs venins sur les responsables du parti oubliant ou le feignant que rien n’est fait sans l’aval du boss. Malgré les bruits faits autour de ces départs, l’UPR reste et restera la première formation politique du pays aussi longtemps que Mohamed Ould Abdel Aziz sera au pouvoir. Dans quelques semaines ceux là même qui dénoncent le système et le pouvoir, sans la moindre vergogne, vont revenir la tête basse à la recherche d’un strapontin. Pour payer leur « égarement » ils vont crier jusqu’à s’égosiller la voix en faveur du Président de son parti. C’est à cette politique nous nous avons été habitués. Ce qui est le plus navrant est que tous les mécontents de l’UPR sont restés dans le giron de la majorité ou tout du moins dans l’escarcelle de partis dits participationnistes. En fait ces gens ne digèrent pas de ne pas avoir été désignés et cherchent un point de chute pas trop éloigner du pouvoir afin de pouvoir faire après un comme back facile. C’est dans cet ordre que les partis des jeunes (Le sursaut, le PUD et autres) ont vu atterrir des vieux à l’orée de leur carrière sans doute à la recherche d’une nouvelle jeunesse. Leur calcul est simple ou dans le meilleur des cas ils gagnent avec leurs nouveaux partis et deviennent une force politique locale avec laquelle il faut composer. Ou dans le cas contraire ils disposent tout de même de quelques conseillers municipaux ou d’un bon score pour les législatives qu’ils vont monnayer par la suite, l’essentiel étant de se faire remarquer et d’entrer dans les bonnes grâces du Président. La politique politicienne a hélas de beaux jours devant elle encore en Mauritanie. Le renouvellement de la classe politique s’opère avec les mêmes tares et reproches qui étaient fait à l’ancienne génération et il va falloir s’accommoder pour un long moment à ces allers et retours entre formations politiques. BG
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