Ouverture du 6ème festival Assalamalekoum : Plus d’une quinzaine d’artistes à Nouakchott   
20/06/2013

Ils sont venus du Sénégal, de la France, des Etats-Unis, de la Tunisie, du Maroc et du Niger pour répondre à l’appel de Kane Elimane dit Monza, l’initiateur de ce grand évènement de la musique hip hop. Devenu aujourd’hui une manifestation incontournable en ...



... Mauritanie, le hip hop est un prétexte utilisé par son initiateur pour créer un moment d’échange et de partage d’expérience. C’est ce que d’ailleurs la plupart des artistes invités et même mauritaniens ont exprimé à l’occasion de l’ouverture de la manifestation.
La 6ème édition du festival international Assalamalekoum a ouvert ses portes ce 20 juin à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), veille de la fête de la musique. Après avoir remercié ses invités pour leur déplacement, l’organisateur de cet évènement musical a indiqué que le «festival est un moment d’échange et de partage ». Non sans souligner les difficultés rencontrées pour l’organisation de l’évènement, Monza a tenu à remercier de vive voix ses partenaires, la Communauté Urbaine de Nouakchott et la Région Ile-de-France pour leur contribution au bon déroulement de la manifestation. Magnifiant son évènement, il a soutenu que « le festival est une philosophie artistique ».
Au-delà de la musique, le festival représente une diversité culturelle impliquant une gamme d’artistes dans tous les domaines : écriture, arts graphiques, photographie, stylisme, danse, nouvelles technologies. A en croire Monza, le hip hop mauritanien représente la culture mauritanienne dans sa diversité. Mieux, si la précédente édition a drainé plus de 30 000 personnes, celle-ci part pour dépasser les prévisions en ce sens qu’elle rassemble divers styles de musique dans le seul but de valoriser la création artistique et de promouvoir la mixité, la fusion et les échanges, a soutenu le promoteur Monza, propriétaire de Zaza Production en charge de l’organisation du festival.
Emboîtant le pas au promoteur Monza, les artistes invités dont les Mauritaniens de France, ont exprimé leur volonté de faire de ce festival un moment privilégié pour monter une nouvelle génération d’artistes grâce à l’échange d’expérience et de savoir-faire. Soutenant que «la jeunesse mauritanienne est laissée sous silence», ils ont déclaré que leur présence en Mauritanie à cette occasion leur permettra de porter la voix pour la paix au Mali. « Nous sommes des Africains et la situation au Mali nous préoccupe », lance Matador du Sénégal. «Je suis fier de représenter le Sénégal  et l’Afrique,  et j’adresse un message de paix au peuple malien» a-t-il dit. Sur les relations entre le Sénégal et la Mauritanie, il souligne : « Entre le Sénégal et la Mauritanie, le hip hop a déjà brisé les frontières établies par le colonisateur». Ce qui a permis à Malick Fall dit Overdose de dire qu’il faut multiplier les festivals pour sensibiliser et éveiller les populations parce que « le festival Assalamalekoum est une noblesse pour les artistes».

 

L’Etat encore absent …


Les efforts fournis par Monza pour amener ses compatriotes expatriés en France en est pour quelque chose. «Aujourd’hui, ce sont les artistes qui font le travail à la place du Ministère de la Culture» a-t-il lancé. Un cri de cœur que le cinéaste Abderrahmane Cissakho, présent à l’ouverture a qualifié de juste. «En tant que cinéaste, ce qui m’intéresse au festival, c’est l’engagement politique et le sens que les artistes veulent donner à l’évènement. Pour le cri de cœur de Monza, je pense que l’Etat doit multiplier davantage sa présence dans la culture. Le cinéma, la musique, la peinture sont les parents pauvres. L’Etat doit être présent partout car sans une réelle présence de l’Etat, ce sera difficile à la culture d’avancer. Je pense que c’est un cri normal d’interpeller l’Etat et c’est le rôle de l’artiste. Par rapport à l’évènement, je reste ouvert et j’offre un soutien personnel. Je peux servir d’intermédiaire entre le pouvoir et la culture. Je ne peux être qu’un appoint» a déclaré le célèbre cinéaste mauritanien.
Ibou Badiane


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés