Le gouvernement mauritanien a lancé le 1 juin à Nouakchott, un appel à la communauté internationale pour une aide alimentaire urgente en faveur d’un tiers de la population mauritanienne, menacée par la sécheresse. Plus d’un million de personnes sont concernées par "l’insécurité alimentaire" et ont besoin de 47.000 tonnes de céréales et de produits alimentaires divers, a affirmé Mohamed Ould Mohamedou le commissaire chargé de la protection sociale (CPS). Ould Mohamedou, qui présentait les résultats d’une enquête menée au mois de mai 2007 par ses services, a précisé que 192 communes rurales sur les 216 que compte le pays "ont besoin d’une aide urgente". "Sur ces besoins alimentaires chiffrés, nous pensons que 27.000 tonnes de céréales diverses doivent être mobilisées sous le sceau de l’urgence", a ajouté Ould Mohamedou qui s’exprimait lors d’une rencontre avec des représentants de pays européens, arabes et des Nations Unies.
Selon lui, cette crise alimentaire est le résultat d’une mauvaise année pluviométrique en 2006 dans ce pays en grande partie désertique, qui a eu pour conséquences "une forte baisse de la production agricole et un amoindrissement des pâturages en 2007". Ould Mohamedou a aussi souligné que dans les régions affectées par la sécheresse en 2006, certains éleveurs avaient déjà traversé la frontière à destination du Mali et du Sénégal en quête de pâturages, une "transhumance précoce" selon lui. Autre indicateur des difficultés rencontrés par les paysans, ceux qui sont restés en Mauritanie "ont déjà commencé à donner des aliments de bétails" à leurs animaux qui manquent de pâturages, a poursuivi Ould Mohamedou. Le ministre de l’Agriculture Issaga Coréra a annoncé que face à la précarité de la situation alimentaire du pays, il souhaite "créer et organiser un environnement favorable à la production" en augmentant notamment les surfaces cultivables de 25% et en renforçant la productivité à l’hectare. Une commission ministérielle chargée de la programmation alimentaire a souligné l’existence d’un déficit de l’ordre de 27000 tonnes de céréales qu’il y a lieu de disponibiliser. Des discussions au plan bilatéral et multilatéral se sont déroulées récemment entre la Mauritanie et ses partenaires au développement en vue de compenser ce déficit. Cette commission ministérielle présidée par le ministre Issaga Coréra a planché au cours de la réunion sur le diagnostic et l’étude du rapport de la commission technique sur la situation alimentaire en Mauritanie, rapport qui montre la difficulté de cette situation dans de nombreuses communes rurales en raison du recul de la production céréalière de 31% l’année dernière, le manque de pâturages et l’augmentation des prix des denrées alimentaires ainsi que la précarité des ressources pastorales. La commission a précisé que la Mauritanie dispose de réserves de sécurité alimentaire atteignant 16000 tonnes seulement, et a attiré l’attention des partenaires sur la nécessité d’appuyer la Mauritanie afin de surmonter cette situation. M Coréra a déclaré que la situation impose au gouvernement de lancer un appel à ses partenaires au développement pour une assistance alimentaire. Le Ministre de l’Agriculture a souhaité que les mesures indispensables soient prises pour éviter qu’une catastropha alimentaire ne se produise chez nous.
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