Ceux qui vivent la mondialisation trouvent archaïque les idées de communautarisme, de nationalisme puisque le monde d’aujourd’hui est comme le disent les internautes, «un village », celui du genre humain ayant comme patrie commune la planète terre.
En effet, ces idées sont anachroniques, démodées et constituent un frein à l’évolution d’une nation moderne. Depuis l’avènement de la démocratie en Mauritanie, on a vu naitre des mouvements politiques, lobbyistes ou associatifs maures ou Haratines, négro-africains, forgerons, griots, féministes, régionalistes, tribalistes, et j’en passe…, qui ont mis en évidence des problèmes à la fois socio-économiques et culturels, que les dictatures du passé avaient muselés jusqu’en 2005. Malheureusement les moyens de l’Etat sont faibles face aux besoins considérables de nos populations qui veulent tout et tout de suite. Avec la persistance des crises économiques dans le monde et en particulier leurs impacts dans les pays d’Afrique en terme d’investissements directs ou d’aides publiques au développement, ainsi que la croissance démographique élevée dans notre pays, ces besoins vont continuer de s’amplifier. Mais qu’on se rassure, il n’existe aucun pays, excepté certains pétroliers, qui ait trouvé un remède viable et radical, à toutes ces difficultés économiques qui sont le catalyseur des problèmes sociaux. Les idées de bon sens sont à l’œuvre dans la plupart des pays, y compris le nôtre, et montrent leurs éclatantes limites. Elles sont aujourd’hui le problème et non la solution que beaucoup de nos politiciens vendent à nos concitoyens. Une fois au pouvoir, nos opposants se trouveront confrontés au manque structurel de moyens financiers et à l’ampleur du désarroi des populations. Et ce n’est certainement pas avec une phraséologie aiguisée qu’ils peuvent venir à bout de problèmes réels. Certes, ils peuvent recourir, un temps, au piège infernal de l’endettement qui les conduira inexorablement à la faillite de l’Etat et donc à son abandon aux forces centrifuges et aux organisations criminelles. Ils ne feront, sans nul doute, pas mieux qu’AZIZ, voir sur le site du FMI les commentaires sur la bonne tenue de l’économie mauritanienne. Le dernier Rapport d’Audit du Cabinet International Ernest and Young constate le niveau, record historique, de nos réserves de change, soit un montant de 978,5 millions USD à la fin décembre 2012, confirmant l’efficacité de la politique menée. Les difficultés économiques et sociales qui en fait touchent, depuis la période coloniale, la majorité de la population de notre pays, sont largement utilisées pour critiquer le Président AZIZ, comme s’il est et était responsable de tous nos maux y compris ceux d’avant sa naissance. La survenue de tout malheureux fait divers, comme cela arrive quotidiennement dans tout pays, est présentée comme une preuve irréfutable d’une dégradation définitive de la sécurité en Mauritanie. Si le bon indicateur de la santé d’une démocratie se mesure aux attaques contre le Président de la République, nous pouvons être fiers de la nôtre, puisque dans le panier d’accusations contre AZIZ, on a mis tous les délits ou crimes du code pénal. A l’avenir nous ne pourrons plus améliorer cet indicateur, à moins de l’accuser d’être le diable en personne. Comme aucun messager de Dieu n’a échappé à l’infâme calomnie, qui sommes-nous pauvres humains pour prétendre à un traitement meilleur. Conscient que notre dernière demeure est le cimetière et que cela ne saurait tarder, au plus la durée d’une vie humaine, AZIZ doit répondre par le pardon à tous ceux qui l’ont diffamé ou ont répandu des mensonges sur lui. Ne dit-on pas que « ceux à qui beaucoup a été donné, beaucoup sera demandé ». Certes, la République ne reconnait pas les lobbies ou communautés puisque tous les citoyens sont égaux, mais il est du devoir de tous de ramener nos controverses à leur juste place, dans le respect de nos traditions et bien entendu de nos lois. Il convient de trouver une solution acceptable au différend fiscal avec le Groupe Bouamatou, tout en préservant les intérêts de l’Etat, ceux des actionnaires et des salariés de ce groupe, l’un des fleurons de notre économie. Toute démocratie ne peut se concevoir sans une vraie opposition, constituant un contre-pouvoir et une possible alternance. Son rôle est donc essentiel et exige pour sa crédibilité une haute qualité de ses combats. Nos leaders politiques, qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, se battent quotidiennement pour nos intérêts. Ils peuvent se tromper humainement mais loyalement, être des adversaires, mais jamais des ennemis. Cependant, il est triste de voir qu’une certaine élite politique, pour arriver au pouvoir, encourage et soutient des idées, indexant explicitement certaines communautés. Une telle stratégie peut entrainer à terme notre pays dans une guerre civile aux conséquences incalculables. Chercher à opposer nos communautés reviendrait à remettre en cause l’existence de notre pays. Il y a un seuil de tolérance au-delà duquel une revendication légitime au départ deviendrait inaudible voire inacceptable dans sa formulation, quand elle exprime une défiance à l’égard d’une communauté donnée. De nombreux conflits communautaires de par le monde ont pour origine l’exploitation irréfléchie, des difficultés économiques de pauvres citoyens, par une élite avide de pouvoir ou de revanches à prendre. Il est manifeste qu’il y a confusion entre le renversement du pouvoir d’AZIZ et la lutte contre les inégalités socio-économiques. Ceux qui revendiquent pour leur ethnie ou communauté doivent présenter un projet crédible et faisable pour mettre fin ou réparer les discriminations ou exclusions supposées. Dans une démocratie comme la nôtre, ce sont les acteurs politiques dans leur naturelle recherche de voix qui le feront. Qu’on le veuille ou non, il n’y a pas de mécanismes d’exclusion socio-économique ou politique d’une communauté ou ethnie dans notre pays. Que cela nous plaise ou pas, l’idée selon laquelle il n’y aurait pas de racisme en Mauritanie reste largement répandue. Les mouvements revendicatifs communautaires peuvent s’opposer au pouvoir, renforcer toutes les formes de contestations syndicales ou politiques mais ne doivent pas «criminaliser» une communauté donnée. Faire croire à une communauté que tous ses maux ont pour source une autre communauté, aboutirait inexorablement à un conflit violent puisque vécu comme une lutte de libération pour la survie. Les exemples sur notre continent africain sont nombreux et terrifiants : - Rwanda, plus d’un million de morts en 6 semaines - Nigeria/Biafra, près de 1,5 millions de morts - Ouganda, plus d’un million de morts en 20 ans - Soudan, près d’un million de morts en 20 ans - RDC, des centaines de milliers de morts depuis 25 ans Un vrai, bon indicateur de la santé de notre démocratie - pas celui mentionné ci-dessus - se mesure au sort qu’elle réserve aux revendications légitimes de nos différentes communautés. Leur apporter des solutions acceptables, renforcerait l’unité nationale, la paix et l’égalité entre mauritaniens. De toute manière, les mouvements communautaires non-violents sont beaucoup moins dévastateurs sur le plan des vies humaines et des institutions, que les rébellions et les massacres ethniques. Avec la démocratie, la preuve est faite dans notre pays que la plupart de ces mouvements communautaires, n’ont pas de base sociale. Il faut probablement veiller à l’équilibrage des intérêts des différentes communautés au sein du pouvoir, sans en faire un acquis « institutionnel». Les urnes sont le vrai thermomètre de la représentativité des opinions et elles sont, à échéances régulières, ouvertes à tous. Elles nous dictent l’importance à accorder à tout sujet y compris celui de nos revendications communautaires. Ould Amar Yahya
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