Rencontre Macky Sall/communauté sénégalaise : Le parti avant la patrie!?   
26/03/2013

Les travaux du sommet de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ont pris fin ce lundi 25 mars 2013 au Palais des Congrès de Nouakchott. Le Président sénégalais Macky Sall, a reçu en audience dans la soirée les membres de la communauté sénégalaise en marge de ce sommet.



Cette audience a été marquée par sa mauvaise organisation. Les rôles ont été inversés.

Prévue pour 15 heures, elle a eu lieu finalement et au bout du compte à 22heures. Après cette longue attente marquée par des regrets de certains invités à l’audience, les membres de la communauté ont été finalement conviés à entrer dans l’enceinte du Palais des congrès.
Comme il fallait s’y attendre et aussi vraisemblablement que cela puisse paraître, le protocole a fait d’abord entrer une vingtaine de militants de l’APR, parti du Président Macky Sall, avant tout autre responsable de la communauté. Pire, le président de cette communauté, Ibra Beleup Ndaw, a été omis de la liste. Une main occulte ou présumée se serait glissée lors de l’établissement de cette liste dont seule l’ambassade endosse l’entière responsabilité. Il a fallu que certains membres de la communauté s’agitent pour voir le protocole saisir daredare l’ambassadeur Kane qui a ordonné l’entrée du Président Ndaw au grand soulagement de ses proches dont certains ont déjà fait sortir leurs griffes pour réclamer la présence de leur « chef » à cette audience.
Une audience qui s’est tenue sous le perron de la villa résidence du Président Macky Sall au sein du Palais des Congrès compte tenu de son calendrier chargé. Pour rectifier le tir, la parole fut donnée à M. Ndaw pour redorer son blason après cette humiliation jamais connue par  un président de cette importante communauté dans l’histoire des visites présidentielles en Mauritanie. Ah oui, le ridicule ne tue pas.  Le fameux slogan : « la patrie avant le parti » a eu un autre sens qui l’a complètement dénaturé et vidé de sa substance. On a assisté au « Parti avant la patrie ». Comprendra qui pourra.
Prenant la parole, M. Ndaw a tout de même résumé ses propos autour d’un seul point important : le problème de la carte de séjour dont les autorités mauritaniennes, après avoir annoncé sa gratuité en septembre 2012, sont revenues, contre toute attente, pour dire qu’il y avait incompréhension. Que la caution financière fixée à 30.000 ouguiyas reste en l’état. Le responsable de la communauté a demandé au Président Sall de solliciter son homologue mauritanien pour une solution idoine compte tenu des relations séculaires liant les deux peuples frères et amis depuis la nuit des temps.

Des relations au beau fixe
Dans sa réponse, Macky Sall n’est pas parti par quatre chemins pour signifier à travers des propos diplomatiques que cette carte n’est plus négociable. Les Sénégalais doivent s’organiser à travers leurs associations pour l’obtenir. Macky Sall a aussi saisi l’occasion pour dire que les expulsions opérées depuis février dernier  ainsi que les tracasseries des chauffeurs (exigés d’avoir le permis vert) ont été au menu de ses discussions avec le Président Aziz qui a eu une oreille attentive à propos. D’ailleurs, le Président Aziz lui a fait savoir que l’instauration du permis vert est «une façon de lutter contre le chômage ». Toutefois, il (Aziz) a demandé que les Sénégalais vivant en Mauritanie soient en possession au moins de leurs pièces d’identité. Autre sujet de discussion, le quota sur les licences de pêches. La partie sénégalaise sollicite son augmentation.  Demande qu’examineront les autorités compétentes mauritaniennes en collaboration avec leurs homologues sénégalaises. En tout état de cause, le Président Aziz se serait parfois senti gêné d’apprendre que les Sénégalais souffrent de tels ou tels problèmes. « Maintenant, ça se passe très bien avec le Président Aziz » a soutenu Macky Sall.

Les étudiants arabes rentrent bredouilles …

Le groupe d’étudiants arabes qui s’agitaient devant le Palais pour exprimer leurs doléances ont du rentrer bredouilles. Ils n’ont pas pu prendre la parole pour poser leurs problèmes. Toutefois, leurs doléances tournaient autour de leur impossibilité de payer la carte de séjour. Mieux, le véritable problème c’est que « certains de nos camarades doivent passer le Bac mais l’administration leur exige la carte de séjour » sans laquelle il sera impossible aux candidats étrangers de passer l’examen. A en croire les protestataires, certains d’entre eux ont arrêté les cours.
Autre doléance, les étudiants dont certains sont à l’Institut des Sciences, des Etudes et Recherches Islamiques (ISERI) et à l’université de Nouakchott, ont soutenu que l’ambassade n’autorise plus les légalisations de diplômes, de pièces d’identité, d’extraits de naissance, de document de nationalité mais aussi, ils ont déploré le refus de l’autorité sénégalaise de reconnaître et d’homologuer leurs diplômes obtenus en Mauritanie.  L’ambassade a indiqué que non seulement les pièces d’Etat civile ne se légalisent pas mais pour les diplômes, «il faut une authentification » du ministère de tutelle.
Ibou Badiane


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