Expulsion des étrangers: L’UFP interpelle les Autorités   
21/03/2013

Depuis mi-février, les Autorités mauritaniennes ont engagé une opération d’expulsion des étrangers en situation d’irrégularité sur leur sol. Des mesures entreprises pour la sécurisation de son territoire depuis mars 2012 quand la Mauritanie a décidé d’instituer la carte de séjour ...



 ... pour tout étranger vivant dans ce pays. Cette carte s’obtient en contrepartie d’un paiement de 30.000 ouguiyas.  Montant jugé exorbitant par les communautés étrangères.

Cette décision a engendré des conséquences sur des Mauritaniens établis dans certains pays d’Afrique de l’Ouest qui n’ont pas hésité d’appliquer la règle de la réciprocité. Ces pays, ont imposé aux Mauritaniens établis chez eux, non seulement la carte de séjour mais aussi des taxes sur les commerçants mauritaniens. Le Sénégal, lui, a clairement indiqué que « la réciprocité ne semble pas être une bonne attitude » en considération aux relations séculaires qui l’unissent à la Mauritanie depuis la nuit des temps.
Il a fallu un tapage médiatique orchestré par les Ongs des droits de l’homme qui ont très tôt attiré l’attention des Autorités sur des éventuelles conséquences qui pourraient advenir au détriment de ressortissants Mauritaniens à l’étranger. Mieux, la communauté diplomatique, notamment celle de l’Afrique de l’Ouest, a entrepris des démarches auprès des Autorités mauritaniennes en vue d’obtenir la réduction du montant fixé pour la carte de séjour ou tout au moins revoir les conditionnalités.
Mais, ce n’est que le 9 septembre 2012 que les autorités Mauritaniennes ont décidé la gratuité de la carte de séjour  facilitant ainsi son obtention à tout demandeur. Ainsi, des milliers d’étrangers se sont faits enregistrés gratuitement jusqu’en janvier 2013. Pourtant, aucune carte n’a été délivré (gratuitement) jusqu’à cette date. Contre toute attente, le Wali de Nouakchott avait convoqué les responsables des étrangers pour les informer que les cartes sont disponibles mais que celles-ci ne peuvent être retirées que par le paiement du montant initialement prévu (30.000 ouguiyas). En clair, le Wali a indiqué qu’à partir du 3 février dernier, les contrôles vont commencer et que tout étranger n’ayant pas obtenu la carte ou ne le détenant pas sera systématiquement reconduit à la frontière.
Le 19 février, des interpellations d’étrangers se sont opérées à Nouadhibou et à Nouakchott et ces derniers furent reconduits à la frontière comme prévu. Toutefois, depuis la récente rencontre des ministres mauritanien et sénégalais de l’intérieur à l’occasion du conclave sécuritaire sur le Mali et l’entremise de certaines personnalités, les expulsions ont diminué voire ont été arrêtés au grand bonheur des communautés étrangères. Cependant, il faut reconnaître que la Mauritanie n’a pas levé la caution financière soutenant qu’elle fait partie d’une loi instituée et contenue dans la loi de Finances de 2012.
C’est dans ce cadre, que l’UFP, a réagi pour interpeller les Autorités mauritaniennes sur un certain nombre de conventions signées entre les pays des ressortissants concernés ou victimes de cette mesure.  Dans un communiqué publié à cette occasion, l’UFP indique que «Ce comportement est une violation grave des conventions auxquelles notre pays a adhéré en 2007 de même que les accords bilatéraux qui le lient aux pays voisins ». Pour l’UFP, l’Etat se réfugie derrière le prétexte de « régulariser la situation des étrangers ». Dans tous les cas, ce parti considère que «cela ne les a pas empêchés de mettre ces derniers en situation irrégulière par des actes qui ternissent l’image de l’État qui s’était engagé à délivrer gratuitement des cartes de séjour avant de se rétracter et d’imposer, pour ce faire, le paiement de 30.000 UM ». 
Ce parti  Ã  cet effet appelé les autorités mauritaniennes «à prendre soin des relations de bon voisinage et à résoudre tous les problèmes pouvant surgir dans ce cadre, en vue de consolider les rapports de notre pays avec les autres et d’assurer la sécurité et la quiétude de nos ressortissants vivant dans les pays concernés ».  Et par conséquent, ils exhortent les autorités compétentes «à adopter avec les pays voisins des procédures fondées sur l’équité, la transparence et la concertation dans la gestion du dossier de leurs ressortissants vivant dans notre pays, tout en évitant les comportements unilatéralistes ou répréhensibles »
Ibou Badiane


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