Congrès de Tawassoul :Le choix démocratique est stratégique, déclare Jemil Mansour   
22/12/2012

Le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul) a ouvert son deuxième congrès le 20 décembre dernier au Palais des Congrès de Nouakchott devant un parterre d’invités de marque venus de tous les horizons d’Afrique, du Maghreb et du Moyen Orient.



Toute la classe politique mauritanienne a répondu à l’appel des islamistes modérés.

Les congressistes de Tawassoul n’ont pas dérogé à leur règle de mobilisation. Dès les premières heures de la matinée du 20 décembre, les militants islamistes ont pris d’assaut le palais des congrès pour encore exprimer leur attachement à leur parti sous la houlette de Mohamed Jemil Mansour qui préside aux destinées de cette structure politique. Fidèles à leur slogan « Allahou Akhbar », les militants ont accueilli leurs leaders et leurs invités venus de Palestine, de Tunisie, du Maroc, d’Algérie, du Sénégal, du Mali, de Libye, du Soudan, du Koweït, du Yémen, de Turquie, de Malaisie et de Syrie.
Ces invités dont Abu Marzouk membre du bureau politique du Hamas qui a été fortement ovationné ainsi que l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallah, ont été convaincu de l’attachement des islamistes à leurs idéaux qui fondent leur courant de pensée.
Si le congrès de 2008 fut celui du «lancement et de la fondation», ce présent congrès s’est tenu sous le thème : « un projet fédérateur pour un avenir meilleur ». C’est dire que ce parti né dans un contexte particulier coïncidant avec les années de rejet de toute idée islamiste, est aujourd’hui en passe de devenir le plus populaire. Les adversaires politiques aux législatives et locales prochaines sont avertis même d’aucuns disent que les islamistes n’ont que 4 députés seulement aujourd’hui. «La campagne d’adhésion et d’installation préparatoire du présent congrès a donné 73.485 adhérents répartis sur les wilayas, les ethnies et les couches de la patrie » a soutenu Jemil Mansour président du parti. Un travail qui traduit l’effort consenti par les islamistes pour asseoir aujourd’hui un parti incontournable et qui compte dans l’échiquier national. La particularité des islamistes c’est que dans ce parti, tout le monde est confondu sans exclusion aucune et en tenant compte de toutes les couches et catégories sociales sans discrimination. Le courage des islamistes est à cet effet sans égal.
Dans son discours, Mohamed Jemil Mansour a passé au peigne fin toutes les péripéties que son organisation politique a traversées avec conviction et attachement aux objectifs visés.

 

La Mauritanie avant tout

Le Président Jemil Mansour a tenu à rassurer aux congressistes et autres invités que le parti Tewassoul s’attache à la stabilité, à la paix et à l’unité de la Mauritanie. «Nous sommes attachés à l’appartenance nationale » a-t-il. Pour Jemil Mansour, «le patriotisme constitue pour nous une qualité et un objectif et cette appartenance implique la défense de l’unité nationale du pays en ses diverses ethnies, couches et régions". Ce qui veut dire pour le leader des islamistes modérés que «le choix démocratique … représente un choix stratégique inébranlable et rejetons la tyrannie et ses justifications et le monolithisme et ses alibis ». Jemil Mansour n’est pas sorti du cadre de son parti. D’ailleurs le thème choisi indique que les islamistes veulent «une rencontre avec tous nos citoyens et pour tous nos citoyens». C’est pourquoi, Jemil a abordé l’essentiel des sujets qui font l’actualité mauritanienne. «Nous sommes un pays multiethnique et multiracial qui ne transige pas sur son unité nationale et n’accepte pas la division de ses fils sur la base de la couleur, de la région ou de l’origine sociale » a-t-il martelé. Pour ainsi dire que le racisme et l’exclusion n’ont pas de place à Tawassoul où tout le monde se côtoie et converge vers un seul objectif.

 

Le  passif humanitaire aussi …

Les congressistes de Tewassoul ont saisi cette occasion pour soulever la question du passif humanitaire qui selon leur leader, doit connaître son épilogue. Car, Tawassou milite pour « le parachèvement du retour des rapatriés pour les placer dans des conditions qui leur font oublier les années d’exil et les souffrances de l’oppression» soutient Jemil pour qui, «le règlement du dossier des violations passées des droits de l’homme, lesquelles sont profondes et douloureuses, est nécessaire avec une logique alliant l’équité et la justice d’une part et l’orientation vers l’avenir sur lequel il faut axer, d’autre part». Pour les islamistes, «l’identité nationale repose sur des piliers: l’Islam unificateur et fondateur d’une relation transcendant la race et la couleur, l’arabe comme langue officielle dominant l’administration et l’éducation». Les autres langues nationales devant constituer le ciment de toutes les composantes nationales dans leur diversité.

 

L’esclavage, la question lancinante

Sur cette question de l’esclavage, les islamistes ont encore tranché en reconnaissant l’existence du phénomène. Le leader de Tewassoul a dénoncé le phénomène, ses pratiques et ses séquelles, tout en appelant à une «action nationale sérieuse pour réaliser une libération effective et une citoyenneté pleine et entière des victimes de ce phénomène et de ses séquelles, basée sur un référentiel islamique sans ambiguïté ». Il a à cet effet invité «à la coopération en la matière avec l’appui d’un grand travail d’orientation, de fatwa, d’activités  économiques et de développement».
Sur un autre chapitre, Jemil Mansour a indiqué que les militaires doivent s’éloigner du jeu politique. Cette position a été exprimée depuis 2008 lorsque l’actuel président alors Général, a organisé un putsch contre le président démocratique élu, Sidi Ould Cheikh Abdallah. «Nous avons clairement expliqué en 2008 et nous le réitérons maintenant que l’armée est l’une des institutions de l’Etat, ayant ses pouvoirs et ses compétences définies». C’est pourquoi, Tewassoul a appelé à l’unité de toute la classe politique bien que divergente dans ses positions et ses ambitions.
«La présence aujourd’hui de toutes ces figures nationales, de tous ces partis, quelque soit notre désaccord avec certains, notre distinction des uns, notre rencontre et notre alliance avec d’autres, cette présence remarquable des fils et des filles du pays, cadres de qualité, acteurs civils, militants et militantes font de ce congrès une occasion pour que nous parlions à tous, afin que chacun assume ses responsabilités envers une nation et un peuple qui méritent, à l’instar des autres nations et peuples, de jouir d’une véritable réforme et d’une démocratie réelle » a soutenu Jemil selon qui, «notre présent congrès constitue un rendez- vous de la clarté pour que tous nous comprennent et nous entendent».
Compte rendu Ibou Badiane


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