La représentation Fonds monétaire international (FMI) en Mauritanie a présenté le 9 septembre à Nouakchott le bilan de la 4eme Revue du programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit. Une occasion pour M. Najeh Tijany représentant résident du FMI de remercier le ministre des Affaires économiques...
....celui des Finances et le gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) pour leur présence, ainsi que les participants qui ont accompagné et assisté la présentation dont le document a été approuvé le 2 juillet 2012 par le conseil d’Administration du FMI et, qui a la particularité, de traiter de la 4eme Revue et des consultations au titre de l’article 4 des statuts du FMI. L’évolution de la situation économique récente, la mise en œuvre du programme avec des résultats macroéconomiques probants ainsi que les critères de performance et les repères structurels atteints ont été abordés dans la première partie de la présentation, avant les perspectives à court et moyen terme de l’économie mauritanienne, jugées prometteuses mais entachées de risques et de défis à relever. Cette première partie s’est terminée par une conclusion sur la nécessité de la consolidation des acquis macroéconomiques, la maitrise des chocs exogènes et le développement de la croissance inclusive. La Mauritanie a réalisé en 2011 - selon le représentant du FMI- des résultats macro-économiques probants malgré la sécheresse, la récession en Europe et l’envolée des produits alimentaires et énergétiques au niveau international. Grace aux politiques économiques prudentes menées en 2011 par les Autorités mauritaniennes la croissance économique a été de 4%, soit un point inferieur par rapport aux prévisions de 2010 et cela, en raison de la sécheresse et de la stagnation de la production minière. Ce résultat atteint dans un contexte difficile considéré par le FMI comme probant dans la mesure où la sécheresse a fait baisser la production céréalière de 30% ce qui a fait que la croissance a été essentiellement tirée par les services et les BTP. L’inflation a-t-on appris a été maitrisée à 5.7 % en glissement annuel en 2011 . Il s’agit d’une inflation inferieure d’un point aux prévisions initiales et qui s’explique par la faible répercussion des prix internationaux des produits alimentaires et énergétiques avec un effet de transmission de l’inflation importée limité, par le maintien des prix des produits alimentaires et énergétiques subventionnés. Un autre résultat de l’année 2011 jugé très important lui aussi, fut l’accumulation des stocks de réserves qui ont doublé, atteignant le chiffre record de 501.6 millions de dollars l’équivalent de 3.6 mois d’importation. Pour le taux de change l’ouguiya s’est dépréciée en 2011 et le taux n’a pas frôlé la barre de 300 UM/le dollar qu’en 2012, alors qu’en 2011 le taux s’appréciait et l’ouguiya se dépréciait. La grille était faible, voire, négligeable entre le marché officiel et le marché parallèle d’où l’absence de désalignement du taux de change par rapport aux fondamentaux de l’économie, même si l’on constate, dit le représentant du FMI, une légère surévaluation du taux de change . Pour les comptes extérieurs on constate également que le déficit des transactions courantes a été réduit à 7.4% du PIB hors pétrole, suite à l’amélioration des termes de l’échange conjuguée à la hausse des prix du minerai au cours des trois derniers trimestres de l’année 2011. Pour la situation des finances publiques la viabilité budgétaire s’est consolidée pour la troisième année consécutive avec un déficit budgétaire de base non pétrolier de 0.2% du PIB hors pétrole soit 1.5% mieux que prévu. Un résultat qui a été atteint sous l’effet de la hausse des recettes minières et de l’effort considérable dans le recouvrement des impôts, ce qui a permis de financer le programme Solidarité 2011 et Emel 2012. Pour la dette publique contractée et garantie la Mauritanie se situe à 76.8% du PIB. L’analyse que le FMI a conduit avec la Banque Mondiale a montré que la Mauritanie est exposée à des risques modérés et équilibrés dans l’ensemble avec des perspectives positives au niveau de la discipline budgétaire en plus de perspectives de croissance positives mais de l’autre coté des aspects négatifs qui peuvent affecter la dette publique de la Mauritanie avec les problèmes de sécheresse et les effets de la contagion que peut exercer la récession en Europe. Mais dans l’ensemble la Mauritanie n’est pas exposée à des risques forts de surendettement qui peuvent affecter la viabilité de sa dette qui reste soutenable. Abordant le chapitre de la croissance du crédit au secteur privé qui est resté limité à 10.6% (en glissement annuel) en dépit d’une politique monétaire accommodante. Sous l’effet de bons revenus notamment du fer les avoirs extérieurs ont beaucoup augmenté en 2011 et n’ont pas été stérilisés, ce qui fait qu’il y a eu une abondance de la liquidité des banques. Les réserves en bons de trésor des banques ont diminué car le trésor avec une situation aisée, fait de moins en moins recours à l’émission des bons pour son financement. Les banques sont donc restées avec un excès de liquidités tout en ne consentant pas de crédit dont le taux de croissance est resté relativement faible. Dans cette situation de croissance très modérée du crédit à l’économie dans un contexte de rééquilibrage des finances publiques et de stocks très importants des réserves extérieures le taux de chômage persiste et touche 31.2% de la population active soit 60% des jeunes de 15 à 24 ans et 66% des femmes. La Mauritanie a ainsi le taux de chômage le plus élevé au Moyen Orient et en Afrique du Nord. C’est une préoccupation majeure Mais en dépit de cela les résultats macroéconomiques positifs enregistrés en 2011 ont permis la réalisation de critères quantitatifs prévus pour la fin de l’année, à l’exception de celui relatif à l’endettement extérieur non concessionnel qui a été manqué en raison des retards dans le calendrier parlementaire (projet relatif à la centrale électrique) . Le représentant du FMI en Mauritanie a également indiqué que tous les repères structurels ont été atteints à l’exception de trois d’entre eux, portant sur l’audit de quatre entreprises publiques, l’élaboration d’une stratégie d’endettement extérieur et la quantification conforment aux normes IFRS des comptes financiers de la BCM. Les perspectives à court terme seraient prometteuses -selon le FMI- notamment grâce à une reprise économique à court et moyen terme avec un taux de croissance de 5.7 % pour la période 2012-2017, une inflation modérée se situant à 6,3% pour la période 2012-2017, une position extérieure, qui après détérioration (presque 20% du PIB non pétrolier en 2012 sous l’effet des investissements liés à l’Aéroport et aux centrales électriques ) se rétablira avec -17,7% en 2013 et 17,4% en 2014) et enfin, des réserves internationales en progression continue (avec 3,8 mois d’importation en 2012, 4, 2 en 2013 et 4,8 en 2017). Evoquant les risques inhérents à cette situation le responsable local du FMI a parlé de la détérioration du contexte extérieur compte tenu de l’étroitesse de la base d’exportation (le secteur minier représentant à lui seul 75% des exportations) la Mauritanie est donc très vulnérable à la chute des cours des métaux et aux fluctuations de la demande mondiale, notamment d’Europe . L’exposition de la Mauritanie à ces chocs est de 60% supérieure à celle de la moyenne des pays à faible revenu. La baisse de 1% de croissance du PIB en Europe se traduit par une baisse de 1 ,5 de croissance du PIB en Mauritanie. Il a également été question de l’impact de nouvelles augmentations des prix internationaux des produits alimentaires et énergétiques qui aggraveront la position extérieure, exerceront une pression supplémentaire sur le Budget si de nouvelles mesures d’urgence s’imposent ainsi que l’assistance insuffisante des bailleurs de fonds pour l’aide alimentaire et les secours aux refugiés et enfin la persistance de la sécheresse qui aggravera la pression sur le budget s’il n ya pas amélioration du mécanisme de protection sociale . Abordant les défis à relever à moyen et terme le responsable du FMI a souligné le maintien de la stabilité macroéconomique avec l’amélioration continue des recettes minières, le renforcement du recouvrement des impôts, la réduction de l’excès de liquidités dans le secteur bancaire et la flexibilité dans la gestion du taux de change pour faire face aux chocs exogènes . Les défis à relever à moyen terme restent pour le FMI inhérents à la réduction de la pauvreté qui touche 52% de la population en milieu rural. La structure de l’économie mauritanienne est à revoir car elle constitue un obstacle à réduction de la pauvreté et à la création d’emploi avec des secteurs de production et une base d’exportation non diversifiée et concentrée sur les mines, les BTP et les Télécommunications et il reste également à relever l’handicap qui pèse sur le secteur de l’agriculture, grand pourvoyeur d’emplois. Synthèse IOM
|