Qui incarne aujourd’hui le Changement? Certains pans de notre classe politique ou le CMJD et son gouvernement de transition ? La question mérite d’être posée, tant, on tente quelque part, faire du changement, l’apanage d’un homme, d’une famille politique. Certains veulent jouer sur notre peur et se fendent en analyses paranoïaques, nous assenant que tous les jeux et montages des alliances montrent qu’on s’achemine vers la consécration du système économico-politique d’avant le 3 août 2005.
Selon eux, la nébuleuse du PRDS, avec les mêmes partis alliés, les mêmes personnes, cadres notabilités, grands électeurs tribaux et régionaux passe pour être favorite du 2ème tour de ces élections. Et sur un ton alarmiste, on pousse la déduction, que si une telle hypothèse se confirmait la Mauritanie sera dirigée par l’ancienne majorité présidentielle sous Ould Taya, ce qui constituerait un véritable coup de théâtre politique. Faudra-t-il préciser une bonne fois pour toutes, que les étiquettes ancien Régime /ancienne Opposition sont au grand bonheur des Mauritaniens, en train de voler en éclats. Que la scène politique nationale est en formatage et que les deux pôles qui la bipolarisation avant le 3 août, se sont mutuellement téléchargés des mises à jour, des Spams et des chevaux de troie, à telle enseigne, qu’ils sont devenus difficilement dissociables. Au premier tour, l’électeur mauritanien a livré un message qui semble avoir été mal compris. Aucun camp, quelle que soit sa légitimité historique ou conjoncturelle, n’a eu l’assentiment de la majorité des Mauritaniens. Sinon, nous ne serions pas à un second tour ! Les deux favoris ont donc toujours besoin des Mauritaniens dans leur diversité, dans leurs particularismes, dans leur quête de l’équité, de la justice et du bien être. Celui parmi les favoris qui saura rassurer (au-delà des slogans), aura incontestablement le dernier mot. Il gagnera parce qu’il aura été à l’écoute, donné des garanties, que les Mauritaniens auront compris qu’il s’attellera aux vrais problèmes et qu’il ne sera pas le prisonnier des courtisans et des partisans.
Isselmou Ould Moustapha
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