Les BrĂ©ves de Tahalil Hebdo    
20/02/2007

         Evasions massives de la prison civile de Nouakchott

Trente neuf prisonniers se sont évadés, vendredi très tôt, de la prison civile de Nouakchott, à travers un tunnel qu’ils ont patiemment creusé et qui conduit à l’extérieur de la prison. Parmi les évadés figurent des criminels très dangereux.
C’est la troisième évasion spectaculaire de cette prison depuis novembre 2004. La première remonte au 10 novembre 204 quand 9 dangereux criminels impliqués dans des meurtres ont pris la poudre d’escampette après avoir dit-on jetés du piment dans les yeux de leur géolier.



La seconde Ă©vasion remonte au mois d’avril 2006 quand trois dĂ©tenus salafistes prĂ©sentĂ©s comme dangereux bien que n’ayant jamais Ă©tĂ© impliquĂ©s dans des actes de violence se sont Ă©vadĂ©s en plein jour Et la troisième Ă©vasion est Ă©videmment celle du vendredi dernier .Parmi les 39 Ă©vadĂ©s dont une dizaine a Ă©tĂ© rearrĂŞtĂ©e figure le sinistrement cĂ©lèbre Thierno Sarr. Qui est-il ?
Thierno Sarr est originaire de AĂ©re Mbar. Maniant parfaitement le Hassaniya, il se faisait tantĂ´t appeler "Alioune" ou "Moussa Demba". Il avait participĂ© au meurtre de Feu Moctar Ould Sidi le nĂ©gociant en devises assassinĂ© le 13 septembre 2003 aux appartements Saada. La matinĂ©e du 22 septembre 2003, il a Ă©chappĂ© Ă  la descente de la police menĂ©e au Ksar, descente, qui a permis Ă  l’époque l’arrestation de ses complices. Il Ă©tait le seul Ă  avoir rĂ©ussi Ă  fuir. Il ne sera arrĂŞtĂ© que le 24 mars 2004 …par hasard. Après les meurtres de la Plage et de Saada, il avait pris la poudre d’escampette et s’était rĂ©fugiĂ© Ă  Thioulel, un village sĂ©nĂ©galais Ă  proximitĂ© d’Aère M’Bar duquel il est revenu Ă  Nouakchott en Novembre 2003. Depuis lors, Thierno Sarr qui se faisait appeler "Moussa Demba" travaillait comme chauffeur. Une première fois chez un candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle, une deuxième, chez un proche parent de Feu Moctar Ould Sidi et une troisième chez un cadre de la CNSS. C’est Ă  bord de la voiture de ce dernier qu’il avait forcĂ© un barrage de la police le 24 mars 2004. Les policiers l’ont poursuivi et l’ont amenĂ© en garde en vue au commissariat d’El Mina 2. L’un des informateurs de police de passage dans ce commissariat, informera les policiers que celui qui se faisait appeler "Moussa Demba", n’était autre que Thierno Sarr, l’un des criminels les plus recherchĂ©s de la RĂ©publique. DeferrĂ© et Ă©crouĂ© il rejoindra sa bande en prison avant de s’évader le 10 novembre 2004. Il fut arrĂŞtĂ© de nouveau le 15 novembre 2004 aux abords de OuadNaga après que la voiture volĂ©e Ă  bord de laquelle il roulait avec se amis aie effectuĂ©e plusieurs tonneaux suite Ă  un excès de vitesse. Faut-il prĂ©ciser que la voiture en question Ă©tait celle de Sidi Ould Maouloud sauvagement agressĂ© la mĂŞme soirĂ©e par Thierno Sarr et ses amis et laissĂ© pour mourrant. Une agression qui avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e par une autre perpĂ©trĂ©e par la mĂŞme bande contre HervĂ© le Normand un diplomate français. Gageons qu’avec cette Ă©vasion, d’autres agressions tout aussi sanguinaires que spectaculaires, sont en prĂ©paration.

       OuadNaga : La logique du changement et celle du mĂ©choui
Etonnante coĂŻncidence Ă  OuadNaga la soirĂ©e du 17 fĂ©vrier. les islamistes ont choisi cette localitĂ© comme point de dĂ©part du pĂ©riple qu’entame Saleh Ould Hannena leur candidat Ă  l’intĂ©rieur du pays, et le candidat Zeine Ould Zeidane l’ a choisi pour clĂ´turer le pĂ©riple qu’il l’a menĂ© durant quelques semaines auparavant, dans plusieurs wilaya du pays. Tout un signe. Le dĂ©but pour les uns est le fin pour un autre. Les rĂ©formistes ont organisĂ© une grande soirĂ©e politique rehaussĂ©e par la prĂ©sence de l’Erudit Ould Deddew qui a goĂ»tĂ© aux affres des geĂ´les de Ould Taya, tandisque Zeine Ould Zeidane y organisait une soirĂ©e essentiellement marquĂ©e par la qualitĂ© du mĂ©choui offert aux badauds de passage vers le site des rĂ©formistes. Une façon insultante et cynique de vouloir les retenir mĂŞme si l’usage de l’argent et de l’arme alimentaire ne sont guère nouveaux chez ce candidat. Mais l’essentiel, est que ceux qui ont combattu et rĂ©sistĂ© Ă  l’arbitraire ont tenu Ă  donner Ă  OuadNaga, rendue cĂ©lèbre par les procès qui s’y sont dĂ©roulĂ©s il y a deux ans, ainsi que le bagne qu’elle abritait avant que le mouvement du 3 aoĂ»t ne vienne casser les cadenas, toute sa symbolique contrairement Ă  Ould Zeidane qui l’a relĂ©guĂ© au dernier plan.  Normal, diriez-vous, pour un candidat qui incarne l’amateurisme, l’arbitraire, les faux chiffres et le licenciement dĂ©guisĂ© des pères de famille. Normal, qu’un tel candidat, incarnation et rĂ©incarnation d’un système honni et vomi, relègue OuadNaga au second plan! MĂŞme s’il est sĂ»r que son passage par OuadNaga s’inscrit dans sa nature d’homme des paradoxes (un cas d’école pour les psy). En effet, Ould Zeidane qui vient de recevoir un soutien de taille en la personne de Abdou Maham (le Gourou de l’ex) a jouĂ© Ă  tous les tableaux et veut gagner Ă  tous les tableaux : il a Ă©tĂ© l’un des artisans des faux chiffres, il s’est posĂ© en rĂ©dempteur des vrais chiffrages, il a Ă©tĂ© un symbole de l’ancien rĂ©gime, il s’est voulu un symbole de la rupture, il se fait prĂ©senter en chantre de l’intĂ©gritĂ© alors que tel est loin d’être le cas. Et c’est vraisemblablement pour cultiver davantage ces paradoxes qu’il s’est arrĂŞtĂ© Ă  OuadNaga. Il a certainement voulu faire passer le message que du temps oĂą il conseillait Ould Taya, du temps oĂą il gouvernait la BCM il Ă©tait, sensible aux affres des pensionnaires du bagne de OuadNaga. Et que c’est grâce Ă  ses conseils qu’il n’y a pas eu  la peine capitale dans le prononcĂ© du verdict de la cour criminelle un certain 3 fĂ©vrier 2005. Il y aura peut ĂŞtre des idiots qui y croiront… le mĂ©choui aidant.

 

                                  Enfin le dĂ©bat politique


L’initiative des journalistes pour un dĂ©bat politique, a organisĂ© un dĂ©bat entre les reprĂ©sentants des candidats en lice pour l’élection prĂ©sidentielle du 11 mars la soirĂ©e du jeudi 22 fĂ©vrier 2007, Ă  l’HĂ´tel Atlantic Ezza. Une centaine de personnalitĂ©s politiques nationales dont des portes-parole des candidats ont rĂ©pondu favorablement et participĂ© Ă  cette soirĂ©e de dĂ©bats sous le thème «Quel sera le futur prĂ©sident de la Mauritanie?». Ont participĂ© aux dĂ©bats animĂ©s par notre confrère Sidi Ould Lemjad et Mahmoudi Ould Saiboutt , Hamahoullah Ould Salem pour Dahane Ould Ahmed Mahmoud, Sidi Mohamed Ould Sidi Ebbe pour Sidi Ould Cheikh Abdellahi, Birame Ould Dah Ould Abeidi pour Zeine Ould Zeidane, Mamdaou Khalidou pour Ba Mamadou Alassane, Ahmed Ould Wediaa pour Saleh Ould Hannena et Mohamed Nema Oumar pour Rachid Moustapha, Cheikh Ould Horma Ould Babana pour Mohamed Khouna Ould Haidalla, Moustapha Ould Bedredine pour Mohamed Ould Maouloud, Ahmed Ould Lafdhal, pour Ahmed Ould Daddah, Pour une fois nous avons Ă©tĂ© fiers de notre personnel politique. MalgrĂ© les divergences d’apprĂ©ciation et de convictions, les reprĂ©sentants des candidats se sont rencontrĂ©s, se sont respectĂ©s et ont expliquĂ© les programmes de leur candidat. Une initiative louable qui doit ĂŞtre maintenue pour que nos politiques ne restent pas enfermĂ©s dans des ghettos ou des tours d’ivoire. Et mille merci Ă©videment pour M Alwa Ould Bouamattou qui a offert Ă  la presse et aux portes -parole des candidats,le local somptueux de l’Atlantic Ezza pour abriter les dĂ©bats riches et responsables en relation avec le devenir et l’avenir de notre pays.

                                     Une agence caricaturale
Une lettre signĂ©e par les employĂ©s de l’Agence nationale d’accès universel aux services, adressĂ©e au PrĂ©sident du CMJD en dit long sur l’état lamentable dans lequel se trouve cette agence, dirigĂ©e par l’ex-caricaturiste Mohamed Ould DiĂ©
Cette structure multisectorielle dont la crĂ©ation en 2001 s’inscrivait dans le cadre de la gĂ©nĂ©ralisation des services de base n’a atteint aucun de ses objectifs. L’Agence nationale d’accès universel aux services s’est embourbĂ©e dans les problèmes. La lettre signĂ©e par le personnel fait Ă©tat d’un amalgame entre le budget de fonctionnement et celui d’investissement de l’existence d’un personnel extra service probablement hors de Nouakchott. Les employĂ©s Ă©voquent qu’en dĂ©pit de l’important parc automobile dont elle est dotĂ©e le poste location de vĂ©hicules enregistre plus de 20.000.000 d’ouguiyas par an pour la location de voitures. D’autres extravagances en termes de dĂ©penses et de procĂ©dures allant du non enregistrement des fonctionnaires Ă  la CNSS, Ă  l’absence de prise en charge mĂ©dicale, en plus de la non application des augmentations de salaires dĂ©cidĂ©es au plus haut niveau de l’Etat sont Ă©galement signalĂ©es. Les employĂ©s de l’agence se disent Ă©galement indignĂ©s de l’immoralitĂ© de certaines dĂ©penses relatives aux nettoyages et gardiennages qui dĂ©passent de manière outrancière toutes les normes de rigueur et de bonne gestion. Bref, une gestion caricaturale. A quoi pouvait-on s’attendre d’un caricaturiste ?

                            Des mĂ©decins militants politiques !?
Dans un communiquĂ© publiĂ© la semaine dernière 170 mĂ©decins travaillant dans les diffĂ©rentes structures sanitaires ont annoncĂ© leur soutien au candidat Ahmed Ould Daddah. Les mĂ©decins qu’on considĂ©rait Ă  l’abri des prises de position partisanes ont expliquĂ© leur engagement par «l’urgence de restituer aux institutions de la RĂ©publique leur crĂ©dit moral, et de replacer l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral comme prĂ©occupation essentielle». Mais ces mĂ©decins doivent nĂ©anmoins savoir que leur crĂ©dit moral, Ă  eux, c’est justement de rester neutres vis- Ă - vis du jeu politique et de ne pas accorder une prĂ©fĂ©rence quelconque Ă  un candidat ou un militant de parti. Chers lecteurs, adhĂ©rez vite au RFD, sinon mĂ©fiez-vous de ces mĂ©decins affiliĂ©s Ă  des hommes politiques.

 

           Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Radhi soutient Sidioca
Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Radhi chef gĂ©nĂ©ral de Ehel Sidi Mahmoud a apportĂ© son soutien Ă  Sidioca. L’association «Ebji» dirigĂ©e par son fils Sidi Mohamed qui s’est illustrĂ© ces dernières annĂ©es dans le soutien aux dĂ©munis de la ville de Kiffa , a Ă©galement ralliĂ© le candidat Ould Cheikh Abdallahi. Soutiens de taille pour tout candidat qui veut avoir la clĂ© de la porte de l’Assaba !

                                      SĂ©curitĂ© alimentaire
Les USA ont accordĂ© Ă  la Mauritanie une subvention de 500 millions d’ouguiyas pour financer la seconde phase du Programme «Vivres pour le Progrès» financĂ© par les USA. Ce montant doit couvrir le financement des actions de promotion de la sĂ©curitĂ© alimentaire et la rĂ©duction de l’incidence de la pauvretĂ© chez les populations affectĂ©es par les alĂ©as climatiques. Toutes les rĂ©gions du pays bĂ©nĂ©ficieront de ce projet conçu au profit des populations les plus vulnĂ©rables vivant dans des coins reculĂ©s. Le lancement de cette seconde phase du Programme «Vivres pour le Progrès» a Ă©tĂ© supervisĂ© vendredi dernier Ă  Nouakchott par le commissaire Ă  la sĂ©curitĂ© alimentaire, Abdallahi Ould Ahmed Damou, et le chargĂ© d’affaires de l’Ambassade des USA Ă  Nouakchott, M. Twining. La première phase du programme a permis de rĂ©aliser plus de 80 projets pour un montant similaire de 500 millions d’ouguiyas, en collaboration avec des organisations non gouvernementales et l’Agence d’ExĂ©cution de Micro-Projets. La sĂ©curisation des moyens de subsistance ainsi que l’amĂ©lioration des infrastructures de santĂ© et d’éducation comptent au nombre des objectifs poursuivis par ce projet.


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