Arrestation de 3 présumés salafistes mauritaniens    
10/01/2007

Les services de sécurité mauritaniens ont  arrêté lundi à Nouakchott, trois mauritaniens soupçonnés d’appartenir  au Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC algérien)  affilié à Al-Qaïda, a révélé mercredi à l’Associated Press, (AP), le directeur régional de la sûreté de Nouakchott,  le Commissaire Mohamed Vall Ould Taleb. «Ils étaient filés depuis quelque temps» a-t-il précisé, à l’AP. Ces arrestations coïncident avec le passage du vingt-neuvième Dakar en territoire mauritanien prévu pour jeudi 11 décembre ainsi que  les menaces terroristes du GSPC contre les concurrents du Rallye 2007.



Les suspects auraient déjà  été inculpés d’appartenance au GSPC, qui avait revendiqué l’attaque en juin 2005 d’une caserne à Lemgheiti, attaque ayant fait 15 morts et des dizaines de blessés. Le commissaire Ould Taleb a indiqué à la même source , que sept des 20 personnes initialement recherchées dans cette affaire se trouvaient encore en liberté. Les autorités mauritaniennes ont arrêté en avril 2005,  21 membres présumés du GSPC  (dont trois sont en fuite depuis le 27 avril 2006 et huit ont bénéficié le 27 juillet  2006 d’une  liberté provisoire). Les trois évadés répondent aux noms de  Abderrahmane Ould El Ghowth, Khadim Ould Semane et Hamada Ould Mohamed Khayou. Les huit élargis par liberté conditionnelle,  plutôt liés au mouvement salafiste mauritanien qu’au GSPC, sont Abdellahi Ould Eminou, Mohamed Ould Sid’Ahmed alias Chaer, Mohamed Sidya Ould Jdoud alias Newewi,Hassen Ould Mohamed Koum, Ahmed Ould Mohamed Abdellahi, Mohamed Lemine Ould El Hassen, Mohamed Lemine Ould Saleck  et Mohamed Mahmoud Ould Saleck. Il est à rappeler qu’en début juillet 2006, les autorités mauritaniennes avaient procédé à l’arrestation d’une autre cellule salafiste directement liée à l’attaque de Lemgheiti. Ses membres ont été présentés devant le parquet le 3 juillet 2006 . Parmi les déferrés un certain «Hamam» secondé par un certain «El Mouthenna». Ils sont accusés d’entretenir des liens étroits avec Moctar Belmoctar alias «Belaouar», le salafiste algérien  qui avait dirigé l’attaque de Lemgheiti et qui avait laissé sur le terrain son  camion et deux de ses lieutenants. Parmi les membres de ce groupe présenté comme dangereux  figure les dénommés : Mohamed Salem Ould Mohamed Lemine,  Sidi Ould Saleck, Deddoud Ould Aillal, Ely Cheikh Ould Khoumany, Moustapha Ould Cheiguer , Sidi Taher Ould Beye,Tiyeb Ould Saleck et Ahmed Ould Hamed. Des membres de services de sécurité maghrébins et européens sont venus en  juin 2006  à Nouakchott les interroger. Concernant les récentes interpellations aucun élément ne permet à ce jour de les lier au passage du rallye. Cette annonce intervient cependant,  à la veille de l’arrivée de la course en Mauritanie et au lendemain d’un appel du GSPC aux algériens à s’en prendre aux français. Il est à noter que  les concurrents du Rallye Dakar 2007 vont y rester une semaine, du 11 au 18 janvier en Mauritanie .La menace d’attaques du GSPC  avait contraint les organisateurs du Rallye d’annuler en décembre les 10e et 11e étapes de la course entre la Mauritanie et le Mali sur recommandation du ministère français des affaires étrangères. Selon les services secrets français, le GSPC compte 500 hommes armés, dont 400 en Algérie et une centaine se déplaçant dans la zone sahélienne entre la Mauritanie, le Mali et le Niger. Face à cette menace, le gouvernement mauritanien a "mis en alerte les forces armées et de sécurité dans les cinq régions traversées par les concurrents jusqu’à la sortie vers le territoire malien", avait indiqué mardi une source au ministère  mauritanien de l’intérieur.
La même source a précisé  à l’AFP que tous les corps de sécurité, y compris les forces spéciales et l’armée de l’air, seraient mobilisés à l’occasion du passage du rallye.

Le directeur du Rallye se félicite
Etienne Lavigne, directeur du Dakar-2007,  s’est félicité mercredi de l’arrestation par les autorités mauritaniennes de trois membres présumés du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
A  l’AFP, il a déclaré : "c’est plutôt rassurant. Cela prouve qu’ils ont la capacité à investiguer (sic). La Mauritanie est un pays digne de confiance. Nous sommes en contact permanent avec les autorités maliennes et cette année, je le répète, il n’y avait pas de menace particulière sur le rallye".

Eclairages: Comment la relation fut Ã©tablie entre le GSPC et les salafistes mauritaniens?

Les premiers contacts établis entre des jeunes salafistes mauritaniens et le Groupe Salafiste pour la Prédication  et le Combat (GSPC algérien),   remontent à la fin de l’année 2003. Un mauritanien surnommé  (Tarek) et un sahraoui (Ould Lewlad)  surnommé «Maouiya»,  ont   joué le rôle de rabatteurs pour le compte du GSPC. Fin mars 2004, des salafistes  mauritaniens (avec ou sans l’assentiment de l’organisation jihadiste mauritanienne créée en 2000 et au palmarès plutôt maigre, en dehors de l’enlèvement d’un véhicule appartenant à la l’ONG World Vision ) étaient embarqués suivant un circuit double en trois petits groupes à destination des bases  du GSPC en  territoire malien. C’est par  les axes Nema /Fassala/ Tombouctou  et  Nema /Bassiknou  en direction d’une zone du territoire malien avoisinante  du  «sondage Ould Derwich» que les recrues salafistes  transitaient. C’est précisément dans cette zone que des jeunes salafistes mauritaniens natifs pour la plupart de la fin des années 70  rencontreront Abderrazak le Para  quelques semaines  avant sa capture au Tchad. C’est Abderrazak le Para qui demandera aux jeunes salafistes mauritaniens, candidats au Jihad en Irak et en Afghanistan de  se former militairement d’abord, avant d’envisager le jihad. Et c’est également dans cette zone non loin d’un puits  dénommé «Inchaye»  qu’aura lieu un accrochage avec l’armée malienne à l’issue duquel l’un des mauritaniens (Hassan) a été  blessé.  Puis ce fut  une randonnée de 10 jours dans le désert mauritano-malien. Les combattants du GSPC et leurs recrues mauritaniennes, après des passages par El Ghatara, Hassi Sadraya et Hassi Jmel arriveront en territoire algérien. Entre-temps Abderrazak le Para était tombé en captivité aux mains des rebelles tchadiens et la Zone 5 du GSPC a été  placée sous le commandement d’un Abdel Hamid Abou Zeid qui n’avait semble-t-il, pas l’ascendant  de son prédécesseur. La cohabitation entre certains salafistes mauritaniens et algériens était, devenue  difficile. Quelques  salafistes mauritaniens reprochaient à leurs amis algériens leur faible degré d’instruction religieuse. Les deux groupes étaient  soudés surtout   par l’instinct de survie face à la traque menée par l’armée algérienne. Quant ils arrivent à sortir du blocus imposé sur eux, dans la montagne de Tessalit (Algérie), après plusieurs accrochages avec les soldats algériens, un groupe de  salafistes mauritaniens refuse de faire allégeance au GSPC (Esm’ou Wa Ta’a )  et revient en Mauritanie. Le GSPC les achemine vers Tombouctou. De Tombouctou ils regagnent le pays. Dés leur retour, début avril 2005 sept d’entre eux (El Khadim Ould Semane, Ahmed Ould Hine Ould Maouloud, Hamada Ould Mohamed khayou, Sidi Ould Bah Ould Limam, Sidi Ould Habott, Abderrahmane Ould El Ghowth et Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall ) seront arrêtés  par la police.Plus d’une dizaine de jeunes autres salafistes mauritaniens dont Sall Ousmane (Eh oui, un négro-mauritanien ! )   sont restés dans les camps du GSPC. Ont-ils participé à  l’attaque de Lemgheiti en juin 2005 par laquelle le GSPC déclara sur son site Internet avoir voulu venger «les frères arrêtés en Mauritanie» ?  C’est quasi certain.  D’où une inquiétude : le GSPC vengera-t-il à  nouveau «ses frères»,  récemment arrêtés, en Mauritanie ?
Isselmou Ould Moustapha


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