Alors que les journalistes mauritaniens de la presse privée s’attendaient à la décoration de l’un de leurs ténors (Sy-Oumere-Nenni-AOC-Belmaaly-Khayar-Wedia-MSS, ou d’autres) qui ont grandement contribué à travers leurs écrits et opinions à l’émergence d’une opinion publique nationale, les Autorités ont choisi...
...à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance nationale de décorer des journalistes de la presse publique (d’Etat) et un journaliste de la presse internationale, en l’occurrence, Mohamed Baba Ould Tchfagha. Si les raisons qui ont poussé nos Autorités à décorer des journalistes de la presse d’Etat sont compréhensibles, celles, par contre, ayant motivé la décoration d’un journaliste d’Al-jazeera restent méconnues, voire même, suspectes, rappelant -dans une certaine mesure- la distinction accordée le 28 novembre 2004, à un certain «Mek’halla». Quel service lc journaliste d’Al-jazeera a-t-il donc rendu à la Nation? Et à l’Etat mauritanien pour qu’il soit décoré, lui, dont la chaine est presque interdite dans tous les pays du Maghreb ?
Une chose est en tout cas, sûre. La preuve a été ainsi donnée quant à la relation particulière qui lie ce journaliste avec certains cercles influents du pouvoir. Ne s’étant jamais illustré par des reportages de qualité, la preuve, fut sa récente couverture tordue des journées portes ouvertes de l’Armée, ce journaliste doté de grands moyens ne s’était pas non plus, donné la peine -comme ses collègues de la presse internationale- d’aller à Hassi Sidi ou Tombouctou, couvrir les opérations militaires mauritaniennes, préférant se rabattre sur les dépêches de l’Afp et les élucubrations d’une certaine presse locale. Egalement connues de tous, ses positions partisanes durant la crise politique 2008-2009 ne peuvent le faire mériter une distinction, parce que 95% de la presse privée avait soutenu, comme lui, la «Rectification».
Et ce ne sont pas, non plus son sectarisme et son agressivité verbale et comportementale connus dans le milieu de la presse mauritanienne qui le mettent en bonne posture, même s’il est parvenu à dominer des journalistes faibles et déférents vis-à -vis de sa personne qu’il invite sur le plateau d’Al-jazeera, une occasion transformée en chantage alimentaire et en moyen de pression.
Quelle signification donc, pour cette décoration faite sur fond d’un bilan aussi controversé ? Aucune ! Et d’ailleurs, le «vieux nêgre» avait, lui aussi, été décoré. Ceux qui ont lû Ferdinand Oyono, s’en rappellent et comprennent donc pourquoi notre vieux journaliste, a eu sa médaille.
Mohamed Ahmed O. Boubacar
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