Aurons- nous un jour une équipe économique qui sache gérer autre chose que le sous- développement ? Par la faute de nos staffs économiques, nous sommes toujours à la case départ.
Le récent allégement de la dette de 819 millions de dollars, c’est du déjà -vu. En 2002, l’allégement fut de 1,1 milliard de dollars. Pas de quoi pavoiser, même si nous sommes contents de nous voir délester d’un tel fardeau. Qu’on ne nous cache donc pas que nous sommes toujours à la case départ. Le staff économique veut nous donner l’occasion de se congratuler d’avoir conquis un galon dans le classement de la pauvreté établi par les institutions internationales : Nous ne sommes plus un pays très pauvre et endetté dira Zeine Ould Zeidane le gouverneur de la BCM, nous sommes entrain d’évoluer vers une position intermédiaire. Quelle est cette position intermédiaire? Ould Zeidane ne le dira pas! Nous espérons seulement que cette position intermédiaire n’est pas les magasins auxquels il a fait allusion en réponse à une question concernant les dépôts de la BCM à l’extérieur. En l’écoutant nous avons compris que nous avons encore du chemin à parcourir dans la lutte contre la pauvreté. Jusqu’à quand notre staff économique va-t-il continuer à nous prendre pour des moutons tout juste bon à être tondus et prédestinés à rester éternellement sous les fourches caudines des institutions de Bretton woods? Cela en dépit de notre pétrole, de nos mines, de nos richesses halieutiques et agropastorales. Cela en dépit du nombre de mauritaniens qui n’atteint pas les trois millions d’habitants. Cela suffit! Ce dont les mauritaniens ont aujourd’hui besoin, ce n’est pas d’un staff économique qui passe son temps à se lamenter, à incriminer le passé dont il fut pourtant acteur en termes de mises à disposition suspectes ou de communication de chiffres erronés et ce, pour cacher son inertie, son manque d’initiative et pour donner l’impression d’être utile. Ce dont les mauritaniens ont aujourd’hui besoin, c’est d’un staff économique ancré dans le présent, tourné vers l’avenir, animé par l’esprit d’équipe, proche des citoyens, et se préoccupant de rendre ses compatriotes heureux. En regardant les récents chiffres publiés par la BCM, on découvre toute la fracture entre une institution et son environnement économique et social. Trop de flou dans les comptes d’ordre à l’actif (non différenciés) et dans les comptes d’ordre du passif, et au finish, la BCM a perdu plus de 2,5 milliards d’ouguiya en 2005. Pourquoi? Parce que la BCM fait de l’économie en salle, loin des citoyens, de leur préoccupation et de leur avenir. En attendant, à la faveur de la publication de son dernier rapport, la BCM nous parle encore du passé.
IOM
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