Zizou le “Brésilien” a réussi son pari fou   
03/07/2006

Zinédine Zidane, redevenu magique contre le Brésil (1-0) samedi dans un quart de finale du Mondial-2006 de football où il a fait danser la samba aux Ronaldinho, Kaka et consorts, a déjà réussi le pari fou qu’il s’est fixé en Allemagne: une Coupe du monde royale en guise d’adieux.

Les Brésiliens, eux au moins, ne regretteront pas Zidane: ils lui doivent leurs deux dernières défaites en Coupe du monde. Ailleurs dans le monde, et d’abord en France, on commence en revanche à se demander comment un joueur qui a ainsi mis au pas le champion du monde peut être en retraite dans une semaine.



Une semaine, c’est tout ce qu’il reste en effet de vie au footballeur Zidane. Sept jours intenses pour deux rendez-vous majestueux: une demi-finale contre le Portugal mercredi à Munich et, si tout va bien, une finale le 9 juillet à Berlin. A condition de gagner contre les Portugais, et aussi de ne pas recevoir de nouveau carton jaune synonyme de suspension.

“Il sait qu’il va s’arrêter, alors il veut tout jouer au maximum, explique le sélectionneur Raymond Domenech. Il n’y a plus de calculs. Chaque moment est le dernier. Mais c’est ce qu’on dit à chaque joueur: imaginez que c’est le dernier match et jouez-le à fond. Lui le fait naturellement maintenant.”

Libéré dans sa tête et bien dans son corps, Zidane a retrouvé tous ses tours dans une même soirée - roulettes, sombreros, passements de jambes - et même réparé une anomalie en offrant sa première passe décisive à Thierry Henry.

C’était du Zidane grand cru, millésime 2000, l’année de son dernier titre avec les Bleus (il n’avait pas disputé les Coupes des confédérations 2001 et 2003). C’était lors d’un Euro éblouissant où, a-t-il parfois raconté, il avait livré le meilleur match de sa carrière... en demi-finale face au Portugal.

“Il a tenté des choses qu’il ne tentait plus depuis longtemps, parce qu’il est en bonne forme physique, en confiance, et qu’il sait que quoi qu’il arrive il terminera sa carrière de façon merveilleuse”, a commenté le président de la Fédération française, Jean-Pierre Escalettes, admiratif.

Admiratifs, ses partenaires ne le sont pas moins. “Zidane, sourit le Lyonnais Eric Abidal, il n’y a pas assez de temps pour en parler. C’est extraordinaire. Je vais demander au président Aulas de le faire venir à Lyon!”

“Zidane a été exceptionnel, pour ses derniers matches il veut tout donner pour la France et pour sa famille”, ajoute son ami Willy Sagnol.

Zidane, lui, n’a voulu parler que de collectif après le match, gardant pour lui ses sentiments. Mais sans doute a-t-il eu une pensée émue pour Jean Varraud, celui qui l’a fait venir tout jeune à Cannes, dont les obsèques ont eu lieu mercredi.

Au coup de sifflet final, Zidane s’est en tout cas contenté de saluer les supporteurs français avant de s’éclipser parmi les premiers joueurs, non sans être allé consoler Robinho, Cicinho, Roberto Carlos ou Ronaldo, adversaires d’un soir mais partenaires du Real Madrid. Robinho a eu le droit au maillot du maître à la mi-temps, Ronaldo au sien après le match, preuve de l’admiration que suscite aussi Zidane chez les Brésiliens.

“Zidane a été le magicien du match”, a résumé le roi Pelé, membre de la seule équipe du Brésil à avoir réussi à battre la France en Coupe du monde (en 1958 en Suède). La prochaine retraite de leur bourreau préféré va toutefois leur permettre d’espérer la fin de leurs tourments.


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