Pour ceux qui auraient encore une conception léonine du pouvoir, la semaine dernière aura été révélatrice quant au sort que leur réservera la justice des hommes.
C’est ainsi Bob Denard et Charles Taylor l’auront appris a leurs dépens, en ayant rendez vous avec l’histoire, la petite bien évidemment.
Le premier pour ses frasques chevaleresques aux Comores dans les années 90 s’est vu gratifié d’une peine de prison par un tribunal français. Le second quant à lui a bénéficié d’un aller simple Freetown- La Haye pour enfin répondre de ses turpitudes criminelles au Liberia et Sierra Leone Denard Taylor deux hommes, un seul et même destin : Celui du pouvoir comme affaire de grand banditisme
C’est certain, l’époque des coups de force, des pronunciamientos et autres formes d’usurpation du pouvoir va lentement mais sûrement être reléguée au musée d histoire martiale.
D ailleurs les mauritaniens ne s’ y sont pas trompés. A en croire les résultats du référendum du 25 juin dernier, ce sont les fondements mêmes de la personnification du pouvoir et ceux du règne ad vitam d’un seul homme qu ils viennent de saper, en plébiscitant le Oui à la « Nouvelle » Constitution à hauteur de 97 pour cent, de quoi faire pâlir d’envie un Kim Il Sung. !
A-t-elle des vertus thérapeutiques, cette Constitution ? Certains soutiennent qu’elle serait un fort bon gris- gris pour les « pouvoiromaniaques »! Qu’à cela ne tienne donc, on en aura fini avec les Bongo et les konté.
Mais pas de jubilation ! On ne saurait vendre la peau de la dictature ni ailleurs en Afrique ni ici en Mauritanie avant qu’on ne l’ait mise en charpie.
En effet, avec la campagne référendaire nos politiques ont montré une nouvelle fois que la dictature fait encore partie du décor national
A défaut de bourrer les urnes pour une fois- une fois n’est pas coutume- on bourre le petit crâne du mauritanien et ce, au nom de la pensée unique et de la « Vérité Incarnée », les deux pires ennemies de la démocratie, qui hélas demeurent encore et toujours dans les armoiries étatiques
En Mauritanie dés qu’il est question de légalité, d’ordre ou de faire franc- jeu, il est de bon ton d’aller pêcher en eau trouble afin de mieux noyer le poisson!
Sinon, comment peut on interpréter le manque criant de débat autour de la constitution?
Certes elle a été approuvée- comme les mauritaniens savent si bien dire oui avec une écrasante majorité mais les moyens utilisés en l’occurrence n’envient en rien ceux d’une dictature: Le tapage du oui orchestré par les politiques mauritaniens aura pris des proportions fantaisistes voire absurdes:
Factures d’électricité, bureaux de vote, épitoges des présentateurs télé, et même de supposés comploteurs volant saborder la barque référendaire, rien ne nous aura été épargné pour nous tirer le oui du nez !
Par une savante manœuvre de diversion focalisant toute la Constitution « Nouvelle » sur le statut du futur Président de la République, le CMJD mais surtout la quasi-totalité des partis politiques ont comme d’habitude montré qu’ils ont l’air et la chanson de ne point avoir un respect pour le citoyen lamda : « Trop occupés à leurs calculs machiavéliques ils (les politiques) vendraient l’âme de leurs concitoyens pour des clous » disait un quidam.
Voila, la fin nous dit- on justifie les moyens et 97pour cent de oui ça vaut une prière, non! Seulement en démocratie- expression populaire- faire du vrai avec du faux, c’est prendre les électeurs pour des attardés mentaux!
Finalement entre les présidents à vie les présumés saboteurs et les politiques mauritaniens les plus dictatoriaux ne sont peut être pas ceux qu’on croit!
Par Mounirou Fall
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