Plusieurs interpellations ont eu lieu, la journée du lundi 25 avril 2005, dans le milieu islamiste mauritanien. Ces interpellations qui se poursuivent ont concernées aussi bien des dirigeants connus de la mouvance islamiste...
...tels que Mohamed El Hacen Ould Dedew et Moctar Ould Mohamed Moussa , que d’autres personnalités dont l’Imam de Toujounine Mohamed Lemine Ould Moustapha, Sidi Mohamed Ould Seyidi, un homme d’affaires propriétaire de l’immeuble Atlas , Me Mohamed Ahmed Ould Haj Sidi un avocat et deux figures du Salafisme mauritanien, Abdellahi Ould Eminou, Imam de la Mosquée de Tensoueilim et Mohamed Sidiya Ould Jdoud dit «Newewi».Ce dernier -on le rappelle- avait été arrêté en septembre 1994 dans le cadre de la première vague d’arrestations ayant concernée les islamistes mauritaniens. D’autres noms sont également avancés. Il s’agit de Bounenna Ould Bebbaha (professeur) et de Cheikh Ahmed Ould Mohameden Vall, cadre à la Cour des Comptes. Ainsi que Hassen Ould Habiboullah Imam de la Mosquée de Tewvigh au Carrefour, et Cheikhani Ould Beibe responsable de l’association «El Hikme». Ce qui porte à Onze, le nombre des interpellés parmi lesquels ne figure pas pour le moment, un dirigeant islamiste, habitué des interpellations, Jemil Ould Mansour, entré en clandestinité. Ce groupe a rejoint à l’école de Police de Nouakchott, un premier groupe de présumés salafistes arrêtés depuis la mi-mars 2005. Ce premier groupe comprenant El Khadim Ould Semane, Hamada Ould Mohamed Khairou, Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, Abderrahmane Ould Ghowth, Sidi Ould Habott et Ahmed Ould Hine est accusé par les autorités d’avoir eu une expérience militaire, au sein d’un groupe islamiste algérien : Le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), auteur de plusieurs attentats meurtriers en Algérie et du rapt en 2003, de dizaines de touristes occidentaux. Sur les causes des dernières arrestations, aucune raison officielle n’a été fournie. Les observateurs avancent néanmoins, plusieurs raisons. Et se demandent si ces interpellations seraient liées au déploiement impressionnant d’un dispositif de sécurité lors du retour du président de la République de Paris en fin de semaine dernière laissant supposer une menace, ou si elles seraient plutôt liées à l’évolution de l’enquête avec les présumés salafistes arrêtés la mi- mars. On évoque en outre, la véhémence de la réaction des islamistes vis-à -vis de la récente décision du Gouvernement concernant le décalage du week-end. D’autres observateurs établissent par contre, un lien entre ces dernières interpellations et la visite prévue en Mauritanie de Sylvain Shalom le ministre israélien des affaires étrangères. Cette hypothèse est retenue par les milieux islamistes sur la base d’une déclaration diffusée en début de soirée du même lundi, et attribuée à Jemil Ould Mansour. Par ailleurs une autre cause plutôt anodine est avancée. Des sites d’informations proches de la mouvance s’étaient prises tout récemment à la Police dans sa gestion des procédures d’octroi des passeports, revelant que des sommes astronomiques sont exigées pour leurs délivrances. Mais que les raisons de ces interpellations soient liées à l’une de ses raisons ou d’autre, elles marquent un nouvel nouveau tournant dans la confrontation ouverte depuis mai 2003, entre le pouvoir et les islamistes. Accusés de tentative de renversement du régime constitutionnel, de complicité avec les mutins du 8 juin 2003, d’accointance avec les «Cavaliers du Changement» en raison de la présence au sein de ces derniers, de certains de leur éléments, ré arrêtés plus tard dans le cadre de l’affaire des photos montrant des scènes de maltraitance, les islamistes dans leur diversité (Frères musulmans et Salafistes ) sont de nouveau, dans le collimateur du Pouvoir.
|