Génération cars, money and fun!   
20/06/2006

" La jeunesse est le reflet de l’avenir d’une société " disait Thomas Sankara. C’est entendu. Effectivement, aucune société en quête d’évolution constante, ne peut muer sans le bouillonnement réformateur qui couve dans toute jeunesse. Or chez nous, plus particulièrement à Nouakchott, cette réserve d’idées pour notre futur, ne se retrouve pas dans la jeunesse, toute tournée dans l’admiration inculte de voitures de luxe, des flambeurs du vendredi et samedi soir.



Leurs discussions tournent quasi exclusivement autour de la dernière collection de jeans Diesel, du dernier modèle de Mercedes entré en ville, ou de la personnalité du moment de Nouakchott by night!
En même temps, les 15/25 ans qui représentent 40% de la population, sont ignorés par les autorités publiques dans leurs initiatives politiques. L’éducation, la culture, les sports sont des parties entières de leurs actions qui ne sont pas développées. La culture est un luxe: un dictionnaire coûte au minimum 20 000 ouguiyas par exemple dans les libraires. L’éducation est menée par des acteurs enseignants pour la plupart incompétents, comme ce prof de français dans un lycée de la Capitale qui écrit un bien piètre français, et le parle tout autant! De quoi faire grogner Hugo dans sa tombe! Alors, si on constate déjà qu’en amont, la politique de l’éducation est en faillite, la culture est jetée aux orties, au profit d’une société du mimétisme du luxe, on ne sera pas étonné en aval de noter l’extinction de la flamme régénératrice de la jeunesse. D’autant plus que le type de société érigé en modèle est inconsistant au possible. Concevez un circuit de guignols arrogants traînant leurs carcasses de luxe dans les rues de la capitale, ajoutez le suintement persistant de l’argent, mélangez le tout et vous obtenez ce après quoi une partie importante de la jeunesse court: la facilité d’accès au luxe.
Toutes les autres richesses, relatives à l’âme et à l’esprit sont méprisées. "Comment en serait-il autrement m’explique" un ami, "offre-t-on à cette jeunesse d’autres perspectives? Certains veulent jouer au basket; il doit y avoir au maximum 4 paniers dans toute la ville! Des bibliothèques, des centres de loisir, tu n’en trouves pas, à part sur l’îlot culturel du CCF…". Et on sait que l’oisiveté est mère de tous les vices. Toute société semble donc avoir la jeunesse qu’elle mérite. Restons philosophe.


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