Al-Qaida affaiblie, mais toujours capable de frapper (analystes)   
09/09/2009

Des analystes britanniques indépendants ont estimé mercredi 9 septembre que la nébuleuse d’Al-Qaida a été certes affaiblie, mais elle demeure capable de frapper des cibles occidentales. "La menace d’Al-Qaida persiste toujours, mais elle est plus dispersée", estime Michael Clarke, directeur du Royal United Services Institute (RUSI)...



...un think-tank de renommée mondiale spécialisé dans les études militaires et stratégiques. Al-Qaida, qui a réussi à créer une "marque commerciale réussie", a subi de lourdes pertes suite aux attaques lancées par les armées américaine et pakistanaise dans les zones tribales de Waziristân, sur la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, a expliqué Clarke.

L’expert a fait état de preuves montrant que les dirigeants d’Al-Qaida ont vu leurs capacités de communiquer décimées et ne sont plus, de ce fait, opérationnels. Le débat sur la menace terroriste en Grande-Bretagne a refait surface suite à la condamnation lundi de trois personnes pour implication dans un complot terroriste qui visait à faire exploser en 2006 des avions en partance de l’aéroport londonien de Heathrow à destination de l’Amérique du nord.

Les autorités britanniques ont affirmé avoir établi le lien entre les trois personnes, d’origine pakistanaise, et des dirigeants d’Al-Qaida au Pakistan. Pour Nigel Inkster, directeur de l’Institut international des étudies stratégiques (IISS), le complot de 2006 semble être la dernière opération d’envergure menée par le commandement central d’Al-Qaida. Inkster, également ancien officier du MI6 (service britannique de renseignement extérieur), a souligné que les risques d’une nouvelle attaque semblent faibles.

"La Grande-Bretagne demeure toujours dans la ligne de mire d’Al-Qaida, mais les risques d’une attaque d’envergure semblent faibles", indique-t-il, expliquant que la nébuleuse, dirigée par Oussama Ben Laden, a changé de tactique.

 

Huit ans après, Al-Qaïda fait moins peur mais reste une menace

Huit ans après les attentats du 11 septembre 2001, Al-Qaïda, bien qu’affaibli, reste un ennemi tenace capable de frapper, assurent les responsables américains, qui peinent pourtant à convaincre de la menace une opinion publique lassée par deux longues guerres. Le réseau extrémiste est "toujours très capable" de s’attaquer aux Etats-Unis et "très concentré sur cet objectif", selon le chef d’état-major américain Michael Mullen. Malgré le changement d’administration à Washington, la croisade lancée par George W. Bush reste donc à l’ordre du jour: son successeur Barack Obama assure que la guerre en Afghanistan a pour but de "désorganiser, démanteler et vaincre Al-Qaïda" réfugié au Pakistan voisin. La chasse visant les auteurs des attentats qui avaient fait près de 3.000 morts aux Etats-Unis, a nettement contribué au déclin de l’organisation d’Oussama ben Laden. Elle l’a privée de refuge en Afghanistan après le renversement fin 2001 du régime de ses alliés talibans et plusieurs figures-clés du réseau ont été capturées. Depuis juillet 2008, 11 dirigeants d’Al-Qaïda ou affiliés ont été tués, dont Abou Khabab al-Masri, l’expert en armes chimiques et biologiques d’Al-Qaïda et Baitullah Mehsud, chef des talibans pakistanais. Depuis les attentats à Londres en juillet 2005, le groupe terroriste n’a pas perpétré de nouvelles attaques en Occident. Un déclin qui fait douter certains experts de la réalité de la menace. "Vingt-et-un ans après sa fondation, Al-Qaïda est sur la défensive, voire à bout de souffle. Elle avait trouvé à se relancer à la faveur de l’invasion américaine de l’Irak mais sa branche locale a perdu pied (...) à partir de 2006-2007", déclare à l’AFP Jean-Pierre Filiu, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. Analyse que ne partagent pas les services de renseignement américains. "Al-Qaïda est sous forte pression en ce moment.

Mais ne nous trompons pas: elle représente toujours une sérieuse menace pour les Etats-Unis et nos alliés", assure un responsable américain de la lutte antiterroriste, en évoquant ses capacités de recrutement, d’entraînement et de financement.

"C’est un ennemi tenace". Le réseau a reconstitué des sanctuaires dans les zones tribales pakistanaises, où seraient réfugiés Oussama ben Laden et son bras droit Ayman al-Zawahiri, et d’où il soutient l’insurrection des talibans en Afghanistan.

Washington s’inquiète en outre de la transformation d’Al-Qaïda en un réseau de petites franchises terroristes disséminées en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, en particulier dans des Etats instables comme la Somalie ou le Yémen, d’où le groupe a préparé une tentative d’attentat suicide cet été contre le patron saoudien de la lutte antiterroriste.

Malgré tout, cette menace ne semble plus convaincre l’opinion américaine lassée par deux guerres qui ont déjà coûté la vie à plus de 5.000 soldats américains. Près de 6 Américains sur 10 sont aujourd’hui opposés au conflit en Afghanistan, selon un sondage récent.

"Beaucoup de gens sont fatigués de cette lutte contre le terrorisme, en particulier par temps de crise économique. (...) Il n’y a plus eu d’attentat aux Etats-Unis (...), ils se disent que tout ceci est exagéré", déplore Bruce Hoffman, expert à l’université de Georgetown, à Washington.

Or, "à mon avis, il est certain que nous connaîtrons vite un attentat majeur contre les Etats-Unis si nous nous retirons d’Afghanistan.

Dans le cas du Vietnam, il était clair que les Vietcongs n’allaient pas se lancer à notre poursuite en cas de retrait. Là c’est différent. Ils nous pourchasseront".
(Map et Afp)

 


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