Lemgheiti, une année après   
07/06/2006

Notre colère est toujours là, une année après l’attaque de Lemgheiti. Le volcan bouillonnera en nous tant que nous n’aurons pas compris. Tant que nos soldats n’auront pas été vengés. Nos soldats sont morts le 5 juin 2005 à Lemgheiti, au nom d’un Islam qui n’est pas le nôtre. Un Islam qui donne mandat de tuer dont les adeptes sont plus aptes à manier le kalachnikov ou les charges explosives qu’à trouver des solutions aux problèmes des musulmans en ce XXI ème siècle.



Aussi, l’interpellation de suspects dans le cadre des présentes arrestations dans les milieux salafistes mauritaniens a-t-il soulevé l’immense espoir de voir enfin, les visages hideux de ceux qui ont égorgé nos soldats. Mais jusque-là, les autorités se gardent de donner toute explication. Comme si leur engagement à «instaurer l’alternance et réinstaurer la démocratie», doit prendre le dessus, sur la lutte contre le terrorisme. Et la colère et même la rage continuent à nous ronger depuis cette tragédie nationale dans laquelle nous perdîmes 15 soldats, et suite à laquelle nous avions déploré autant de blessés.
Une tragédie nationale qui mobilisa le peuple mauritanien derrière son armée. Créant ainsi, un formidable élan national négligé par le pouvoir à l’époque. Ardeur patriotique de laquelle s’était retranchée une cinquième colonne qui ne sentait pas ce que nous ressentions et dont les aspirations et les souffrances n’étaient, de toute évidence, pas les nôtres.
A l’époque, en dépit des précisions apportées par l’Etat Major National et la revendication de l’attaque par le GSPC, des mauritaniens avaient mis en doute de telles vérités. Ces mauritaniens là qui ont aujourd’hui le vent en poupe, ont manqué ce jour-là un rendez vous avec l’histoire. Ils ont également manqué l’occasion de se taire.
Libre était chacun, de pleurer avec les mauritaniens ou de s’abstenir. Mais, au lieu d’exiger tout de même un geste fort pour la mémoire de nos martyrs, des compatriotes n’avaient trouvé mieux que de publier «une enquête internationale» sur Lemgheiti, lieu où ils ne se sont guère rendus et dont ils ignorent l’emplacement exact. Les conclusions de cette prétendue enquête rendaient l’armée mauritanienne responsable de son propre massacre. D’où un autre outrage, un Lemgheiti bis. Nous nous en souviendrons !
Isselmou Ould Moustapha


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