Délinquance : Les kebbas en alerte!   
22/05/2006

Dimanche 14 mai, 3h du matin, à Basra: un père de famille déjoue un cambriolage, qui lui coûte l’usage de la main gauche pendant quelques semaines. Des cambriolages, des actes de violences, notamment dans les quartiers périphériques sont de plus en plus manifestes, et dénotent une hausse inquiétante de la délinquance à Nouakchott.



Le domicile de N.K à Basra, près de la maison des jeunes, a échappé de peu à un cambriolage ce dimanche 14 mai. Les voleurs s’étaient introduits par le toit où une pièce est aménagée en chambre pour son fils. Ce dernier a été surpris endormi, pris en otage durant quelques minutes, avec son compagnon de chambrée, couteau sur la gorge, le temps que les voleurs "visitent" la chambre. N’y trouvant rien qui, à leurs yeux n’a de valeur, ils s’apprêtent à continuer leur fouille au rez-de-chaussée, dans la maison. Leur entreprise échoue in extremis avec l’arrivée de N.K, alerté par le bruit des pas. Dans leur fuite, l’un des voleurs taillade profondément la main droite de N.K, qui attendra 7 heures aux urgences avant de se faire soigner... Deux jours plus tard, c’est un membre de la maison, vendeuse de bananes, qui se fait agresser à l’arrêt de bus du quartier, par un individu qui en voulait à sa recette de la journée... Ce genre de faits divers devient courant à Basra, et dans les quartiers périphériques en général. Les familles s’inquiètent de plus en plus de cette insécurité de plus en plus violente, et qui malheureusement finit parfois par mort d’homme ou de femme. En 2005, 10 morts ont été recensés dans la commune de Sebkha liés à une agression ou vol de domicile.
Il ne se passe pas une journée sans qu’une demi-douzaine de plaintes d’agression physique, ou de vols, ne soit déposée au commissariat de Sebkha. Depuis le début de cette année, 121 plaintes ont été ainsi reçues et classées sans suite dans le commissariat du quartier.

Les raisons de la violence
Sociologiquement, la délinquance est un des corollaires indissociables de la paupérisation d’une frange sociale et démographique d’une société. Or, force est de constater, qu’avec l’urbanisation accélérée de la capitale, des poches de pauvreté extrême, apparaissent dans les quartiers périphériques de Nouakchott. Il y a des croisements précis de certains quartiers, comme Basra ou El Mina, où plus personne ne fait mine de s’aventurer au risque d’une embuscade! Et ces endroits correspondent à des zones de grande pauvreté dans ces quartiers.
La plupart des délinquants qui ont été appréhendés par le commissariat de la commune, sont des enfants de rue, parfois des talibés échappés de leurs marabouts, ou des enfants sans tutelle qui s’organisent en bande. Des gangs structurés autour d’activités et d’occupations de rue. Le vol de nuit, mais aussi la prostitution, voire la mendicité sont leurs moyens de survie. Leur vie est partagée entre la rue, la police et la prison. L’aspect relativement nouveau de cette délinquance endogène à toute société vient de la drogue «déshinibitrice»des plus violentes pulsions des délinquants livrés à eux-mêmes.

Par Mamoudou Lamine Kane
mamoudoukane@hotmail.com


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