30 mars 2009 (Afp)- Fidèle à ses sorties théâtrales, le leader libyen Mouammar Kadhafi s’est retiré lundi de la séance d’ouverture du sommet arabe à Doha, après avoir interpellé le roi Abdallah d’Arabie saoudite avec lequel il est en froid depuis des années.
Alors que l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, hôte du sommet, achevait son discours, Kadhafi a abruptement pris la parole pour apostropher le souverain saoudien. "Cela fait six ans que vous évitiez de m’affronter", a-t-il dit à l’adresse du roi Abdallah, en présence d’une quinzaine d’autres chefs d’Etat arabes. Les deux hommes sont en froid depuis la publication en juin 2004 d’articles de presse aux Etats-Unis et en Arabie saoudite accusant M. Kadhafi d’avoir ourdi un complot dans le but d’assassiner Abdallah, alors prince héritier du royaume saoudien. Tripoli a nié le bien-fondé de ces accusations à plusieurs reprises. "Je suis prêt à te rendre visite et à t’accueillir" en Libye, a-t-il ajouté. La retransmission télévisée de cette intervention, suivie par les journalistes depuis le centre de presse, séparé de la salle de réunion du sommet, a été marquée par des interruptions de son, témoignant de l’embarras de l’émir du Qatar, qui a pris la présidence du sommet pour une année. "Je suis le doyen des dirigeants arabes, le roi des rois d’Afrique et l’imam des musulmans", a lancé Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969 et qui vient d’être élu à la tête de l’Union africaine pour un an. Il a ensuite quitté la séance, dédiée officiellement à la réconciliation entre les pays arabes profondément divisés depuis la guerre à Gaza en décembre et janvier, pour "aller visiter un musée à Doha", selon son entourage. Personnage théâtral, Kadhafi s’est singularisé par des actes et des propos qui ont amusé ou ont inquiété, infligeant des affronts à ses pairs arabes ou émettant des théories très personnelles sur l’histoire et sur les hommes. Finalement Le roi Abdallah d’Arabie saoudite et le leader libyen Mouammar Kadhafi ont été réunis après l’incident. On ne sait pas cependant, si l’incident est clos.
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