«L’accrochage de Nampala a été un véritable carnage» a déclaré sous l’anonymat une source sécuritaire mauritanienne qui a suivi l’évolution de la situation, après l’accrochage entre l’armée malienne et un groupe armé, à Nampala, localité malienne riveraine de la Mauritanie. Les combats ont opposés soldats maliens et un groupe armé présenté comme étant des "Touareg" est survenu samedi 20 décembre dans cette localité située à 500 km au nord-est de Bamako, et à 25 kilomètres des frontières mauritaniennes avec le Mali, du coté de Fassala.
Les affrontements ont fait des morts, des blessés et abouti à des prises d’otages par les "rebelles", qui ont pu s’enfuir. L’attaque a été attribuée au groupe de rebelles touareg dirigé par Ibrahim Ag Bahanga (photo). Les assaillants venus à bord d’une quinzaine de véhicules, sont repartis, sans avoir été arrêtés.Présenté par les autorités comme le "cerveau" de l’opération, Ibrahim Ag Bahanga, qui détenait déjà trois militaires de l’armée malienne, se retrouverait donc avec de nouveaux otages entre les mains. Les observateurs s’interrogent néanmoins sur les raisons de ces nouvelles violences, six jours après l’appel à la paix lancé par le chef de l’Etat aux groupes rebelles, lors d’un déplacement dans le nord désertique du pays. "Je suis formé pour faire la guerre, mais je préfère la paix. J’invite mes frères qui sont dans les montagnes (rebelles) à venir faire la paix", avait notamment déclaré le président malien, militaire de carrière. Selon des analystes cités par l’Afp, ces hostilités sont l’initiative de "faucons" au sein des groupes rebelles qui accusent le gouvernement de "traîner" dans l’application de l’accord d’Alger de 2006. Cet accord stipule notamment que les Touareg ne doivent plus réclamer l’autonomie de leur région tandis que Bamako doit pour sa part accélérer le développement des régions du Nord. Mais le plus radical des chef de groupes rebelles, Ibrahim Ag Bahanga, a toujours demandé, depuis 2007, que l’armée malienne se retire de «Tinzawaten», localité située à la frontière avec l’Algérie, à plusieurs centaines de kilomètres de Nampala .
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