Des Organisations des droits de l’homme s’élèvent contre la «piraterie politique»   
28/11/2008

Trois organisations de droits de l’homme connues pour leur engagement en matière des droits humains et ayant fait leurs preuves sous le régime de Ould Taya,  se sont enlevées dans un communiqué conjoint, contre « la banalisation de la piraterie politique» en Mauritanie.Ces organisations ont lancé une mise en garde à la communauté internationale, contre «la tentation d’avaliser le fait accompli du putsch », sous peine d’encourager sa banalisation sur l’ensemble du Continent. Voici leur déclaration.



                                 Communiqué conjoint

Non à la banalisation de la piraterie politique en Mauritanie

 

Le 21 novembre, à l’issue de la troisième réunion de concertation sur la Mauritanie, les principales organisations de la communauté internationale ont décidé de dépêcher une ultime mission dans le pays, afin d’inciter, au dialogue pour une sortie de crise, le Président assigné à résidence et les autorités issues du putsch du 6 août 2008.
Le report des sanctions contre la junte renforce celle-ci et distille un début de doute quant à la détermination des partenaires stratégiques de la Mauritanie.
En même temps qu’il poursuit son offensive de séduction populiste à l’endroit des plus démunis et de l’opinion, sur le mode de la promesse, de la subvention et du nationalisme de courte vue, le Président du Haut Conseil d’Etat multiplie les tentatives de se faire reconnaître par les pouvoirs autoritaires du monde arabo-musulman, dont nul n’ignore le déficit en démocratie.
Sur le plan national, les positions demeurent figées malgré le matraquage de l’opinion par les média d’Etat, de plus en plus agressifs envers les détracteurs du pouvoir militaire. Le pluralisme de l’expression par l’audiovisuel local a nettement reculé.
Les emprisonnements dans le cadre d’instructions de délits de corruption, quoiqu’ils visent parfois des personnalités sur lesquelles pèsent des présomptions crédibles d’impéritie, épargnent, toujours, les partisans du coup d’état et la parentèle de ses instigateurs. En ce sens, la prétention du Haut Conseil d’Etat à assainir les mœurs administratives et la gestion publique manque-t-elle de cette sincérité que confèrent l’impartialité et la rigueur dans la mise en œuvre du discours.
Enfin, depuis sa résidence forcée à Lemden, le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi jouit d’une relative quiétude et parvient à recevoir des visiteurs et des journalistes, semble-t-il sans subir de censure. Ses fonctions usurpées et sa faculté de déplacement restreinte, il se retrouve maintenu, par la contrainte, en marge de son rôle constitutionnel.
Compte tenu du statu quo alarmant où la force brute se substitue à la légalité, SOS Esclaves, l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme et l’Association des Femmes Chefs de Famille :
- Lancent une mise en garde à la communauté internationale, la contre tentation d’avaliser le fait accompli du putsch, sous peine d’encourager sa banalisation sur l’ensemble du Continent ;
- Engagent la société civile de Mauritanie à éviter, en dehors d’un consensus négocié, toute participation aux forums de caution que la junte s’évertue à organiser, de manière unilatérale, afin de faire plébisciter le régime militaire ;
- Invitent les ONG de défense des droits de l’Homme à se mobiliser pour faire prévaloir la loi sur la coercition et faire ainsi échec définitif au coup d’état et en prévenir la récidive.


Association Mauritanienne des Droits de l’Homme
Présidente Me Fatimata M’Baye
Association des Femmes Chefs Familles
Présidente Aminetou Mint Ely
SOS-Esclaves
Président Boubacar MESSAOUD


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