Urgent: Tentative de coup d’Etat en Guinée Bissau !   
23/11/2008

Des hommes armés ont attaqué la résidence du président de Guinée-Bissau et se sont livrés à une bataille de trois heures avec les forces de sécurité, a constaté dimanche 23 novembre un journaliste de l’Associated Press. Aucune information n’était disponible dans l’immédiat pour savoir où le président Joao Bernardo "Nino" Vieira (photo) se trouvait ni s’il a été blessé.



Le gouvernement n’a pas encore fait de déclaration sur le sujet. Des dizaines de membres des forces de sécurité ont entouré la résidence du président, dans la capitale, Bissau. Un journaliste de l’Associated Press a entendu des bruits d’artillerie lourde et de lance-roquettes, tôt dimanche matin. Une forte communauté mauritanienne vit en Guinée Bissau.

L’Union africaine (UA) a "par avance"rejeté "toute tentative de prise de pouvoir par la force"dans cette ancienne colonie portugaise, classée parmi les pays les plus pauvres du monde et très instable politiquement. A Bissau, l’opération a été menée par un groupe de militaires qui a attaqué vers 03H00 (locales et GMT) des éléments de la police d’intervention rapide chargés depuis une tentative de coup d’Etat le 6 août de la sécurité du chef de l’Etat. Deux heures plus tard, des "coups de feu" ont été entendus près de la caserne de Mansoa (70 km de la capitale), une des plus importantes du pays, selon des témoins. "Nous avons enregistré un mort du côté des assaillants et plusieurs blessés dans nos rangs" lors de l’attaque de la résidence présidentielle, a indiqué sous couvert d’anonymat un responsable au ministère bissau-guinéen de l’Intérieur. "Nous avons réussi à arrêter plusieurs militaires", a ajouté ce responsable. La situation était "sous contrôle" dimanche matin et la zone où habite le chef de l’Etat est "entièrement quadrillée par nos éléments", selon une source à l’état-major de l’armée. "Un groupe de militaires a tenté la nuit dernière de s’emparer d’un dépôt d’armes dans la résidence du président. Il y a eu des échanges de tirs", a expliqué ce responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat. "Trois militaires ont été arrêtés parmi les assaillants, mais le reste a réussi à s’enfuir en emportant une importante quantité d’armes, dont des lance-roquettes", a-t-il poursuivi. Il a confirmé au moins un mort, sans préciser s’il s’agissait d’un assaillant ou non. Dès le début des troubles, le président bissau-guinéen a téléphoné à son homologue et voisin, le chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade, qui a alerté la communauté internationale. "Il y a eu une mutinerie. Le président bissau-guinéen a appelé le président Wade pour l’informer que des soldats avaient ouvert le feu sur sa résidence", a indiqué à l’AFP le porte-parole du chef de l’Etat sénégalais El Hadji Amadou Sall. En début de matinée, la "situation était apparemment maîtrisée", a-t-il ajouté. "Le président Wade a immédiatement informé la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest, 15 Etats), le président de la commission de l’Union africaine (Jean Ping) et les représentants de grandes puissances à Dakar", selon le porte-parole Le président Wade est "en contact permanent avec le président Vieira et a mis, le cas échéant, un avion à sa disposition", selon le porte-parole. A Addis-Abeba, le président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping a exprimé sa "très grave préoccupation" quant à "la dégradation de la situation"en Guinée Bissau et réaffirmé "le rejet total par l’UA de tout changement anti-constitutionnel de gouvernement". Il a rappelé que le scrutin du 16 novembre s’était déroulé "dans des conditions jugées satisfaisantes par l’ensemble des observateurs internationaux, y compris ceux de l’UA". Selon des résultats provisoires publiés vendredi, l’ex-parti unique de Guinée-Bissau, le PAIGC, qui a dominé la vie politique depuis l’indépendance en 1974, a remporté sans surprise le scrutin avec 67 sièges sur 100. Les résultats définitifs doivent être proclamés mercredi. Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC), est dirigé par l’ex-Premier ministre (2004-2005) Carlos Gomes Junior, qui entretient de mauvaises relations avec le chef de l’Etat. (Ap et Afp)


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