L’imprimeur Sénégalais, président du Groupe Tandian Multimédia a tenu une conférence de presse le samedi 08 novembre à 17 heures à 1’hôtel Halima de Nouakchott en présence de l’un de ses avocats, Me Mohamed Lemine Ould Amar et de Abdallahi Ould Breihem de l’Initiative Citoyenne.
D’emblée, le richissime homme d’affaire sénégalais d’origine mauritanienne a précisé qu’il a organisé cette conférence de presse « pour expliquer quelques détails par rapport à une sortie que j’aurai effectué dans le quotidien sénégalais « Le matin » au lendemain du coup d’Etat en Mauritanie » mais aussi pour «camper surtout par rapport aux esprits ». Ceci étant dit, M. Tandian est revenu longuement sur son cursus professionnel, son passé d’homme d’affaires … avant d’entrer dans le vif du sujet. Par rapport à ses origines mauritaniennes, il a laissé entendre qu’il est « de père mauritanien, chef de village à Djéol, 18 km de Kaédi ». Baba Adiya Tandian, du nom de son père, a de la famille en Mauritanie où il est marié père d’un enfant.
Par rapport à ses projets en Mauritanie, M. Tandian a révélé qu’un projet d’installation d’une imprimerie « pour rehausser la qualité de l’impression en Mauritanie » était sur les rails. Et à pour donner une idée des impressions effectuées par les mauritaniens au Sénégal, il dira «qu’entre 2004 et 2007, nous avons fait annuellement un chiffre d’affaires avec les partenaires mauritaniens qui viennent imprimer au Sénégal chez nous (Imprimerie Tandian), environs entre 150 à 200 millions de francs cfa de chiffre d’affaires. C’est énorme, c’est beaucoup mais c’est une goutte d’eau dans le groupe Tandian. Et nous avions dit maintenant au lieu que les Mauritaniens sortent pour aller imprimer à l’extérieur mais pourquoi ne pas monter une imprimerie de taille qui pourrait jouer un rôle économique au niveau de la Mauritanie. C’est-à -dire que tout doit se faire en Mauritanie. Nous allons former les gens parce que nous en avons la capacité ». Pour ce projet qui reste d’actualité selon M. Tandian, il a été prévu entre 2 milliards 200 millions de francs cfa «entièrement et intégralement financé par le groupe Tandian Multimédia ».
Revenant sur son interview, M. Tandian a déclaré que «ce que j’ai fait c’était pour informer le lecteur sénégalais sur réellement ce qui s’est passé dans ce pays ». Baba Adiya Tandian s’est interrogé sur les rapports entre le Président Sidi et les Généraux. «Le président de la République qui félicite les Généraux cinq jours avant (lors d’un entretien avec Al Jazira ndlr) par rapport au travail qu’ils abattent à ses côtés et qu’il n’y a pas l’ombre d’un nuage entre lui et ses Généraux. Cinq jours après il y a un coup d’Etat! Alors vous comprenez la surprise de tout le monde y compris les Sénégalais qui s’intéressent de très près aux problèmes mauritaniens » a-t-il déclaré. Et de poursuivre «je peux vous dire que le jour du coup d’Etat, les radios les plus sérieuses telles que Walfadjri, Sud Radio, RFM, Manoré FM, Océan FM, Africa … Eh bien à partir de 20h30, tout le monde faisait la bousculade à mon standard. Toutes ces radios voulaient avoir mon point de vue en direct parce qu’elles pensent que je suis un des rares sénégalais à bien connaître la Mauritanie. J’ai eu à donner mon opinion sur ça et j’ai participé à des débats de télévision « Avis d’experts » le soir en direct avec Sidy Lamine Niass qui est le patron du groupe Walfadjri sur lequel nous avons fait un débat contradictoire pendent une heure et demi ».
Se prêtant aux questions des journalistes au sujet des propos tenus dans l’interview objet de la plainte en diffamation, Tandian n’est pas pris quatre chemins. « Tout ce que j’ai dit est vérifiable. Et comme je l’ai dit à un quotidien sénégalais, ce que j’ai dit, je n’enlèverai pas une virgule, et je le répète ici ». A la question relative aux derniers développements du dossier, « il y a des choses sur lesquelles je ne peux pas me prononcer parce que le dossier est pendant au niveau de la justice. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’on s’est présenté le jeudi 06 novembre. Mais les avocats de l’autre partie ont demandé le renvoi jusqu’au mois de janvier précisément vers le 15 au motif de permettre le professeur Lô Gourmo d’être présent parce qu’il ne sera libre qu’à cette période».
S’agissant de "l’homosexuel", cité dans l’interview, M. Abdallahi Ould Breihim a tout simplement demandé aux journalistes de voir la liste de la délégation partie aux Emirats Arabes et celle qui accompagnait le président Sidi lors de la campagne présidentielle. Pour Baba Tandian, « l’homosexuel est venu à Dakar. Je l’ai vu à l’aéroport ».
Revenant davantage sur ses propos, M. Tandian a déclaré qu’«en faisant cette interview, ce n’était pas une volonté de dénigrer quelqu’un. Ce n’était pas une volonté non plus de faire de la diffamation. Parce que pour faire de la diffamation envers quelqu’un il faudrait que vous ayez un intérêt à le faire. Que vous ayez une collision d’intérêts. Ou que vous avez des intérêts crypto personnels. Ce n’est pas le cas ».
Par rapport à l’ex-première dame, «moi, la première dame, je ne la connais pas. Je l’ai vu une fois c’était à Dakar. Je faisais partie des personnalités qui étaient invitées à l’aéroport pour accueillir le président (Sidi) et son épouse. Et j’ai eu le privilège de lui serrer la main. C’était la première et la dernière fois que je la voyais ».
Des propos considérés fallacieux par Tandian
Au sujet de certains jugements portés sur sa personne par une certaine presse dont il a cité la citation : « règlement de comptes ou penchant financier pour la junte, on ignore les véritables raisons qui ont amené l’imprimeur Tandian qui raflait une bonne partie des marchés de la présidence au divorce. Certains y voient la main du richissime homme d’affaires Oulad Bousba qui entretien des relations privilégiées … ». «Qui c’est cet homme d’affaires ? » s’est interrogé M. Tandian qui dément formellement ces propos. « Moi, je n’ai jamais eu de marchés à la présidence, jamais. Le seul marché que j’ai eu à la présidence, c’était avant Ely Ould Mohamed Vall et Sidi Ould Cheikh Abndallahi ». Et d’ajouter : «pendant les élections, toutes les affiches que vous avez vues ici (il exhibe les affiches de Sidi ndlr) de Zeine et de Sidi ont été imprimées chez moi. Ces affiches ont été payées pour moitié par un ami du président Sidi et l’autre moitié a été financée par moi-même et gratuitement à hauteur de 50 millions de francs Cfa. C’était ma participation et j’ai remis personnellement la facture acquittée dans les mains de Sidi dans cet hôtel là (Hôtel Halima où il tenait son point de presse ndlr) au premier étage. Il venait juste de terminer une conférence de presse avec Africable. Je lui ai dit M. le président ça c’est la participation du groupe Tandian. Il n’y a rien à dire ». Il poursuit ses révélations: «Aussi, toutes les affiches que vous avez vues de Zeine, ont été financées à hauteur de 100 millions de Fcfa par moi-même et gratuitement ». Alors en réponse aux affirmations de la presse, il dira en substance que «je n’ai jamais bénéficié de marchés à la présidence, je n’ai jamais bénéficié de marchés ailleurs. Et je n’ai jamais bénéficié de largesses de qui que ce soit. J’ai estimé que ce que j’ai fait je pouvais le faire. Et pour Sidi, un ami à lui m’a demandé de le faire, un Chef d’Etat, je l’ai fait pour le soutenir ».
A Sidi, il émet des regrets. «Pour moi, ce qui est arrivé à Sidi ne devrait jamais lui arriver ». M. Abdallahi Ould Breihem en guise de contribution, dira « qu’à propos de la presse, nous tenons à vous informer que durant les 17 mois, Khattou a traduit 7 fois vos confrères devant la justice et 7 fois elle n’est pas allée jusqu’au bout. Ce qui s’est passé en Mauritanie, la presse l’a dit. Référez-vous à l’éditorial du Calame du mardi 05 Août et vous verrez que la presse savait éminemment qu’il y aurait un coup d’Etat». Et Tandian d’ajouter : « Mme Abdou Diouf a fait 18 ans de pouvoir avec son mari, elle n’a jamais emmené un seul journaliste devant la justice».
Le journal «Le matin » devant la justice
Revenant sur la traduction du journal « Le matin » devant les juridictions sénégalaises, M. Tandian reste formel. « Aujourd’hui, les données changent. «Le matin» a été traduit en justice pour diffamation. Cela veut dire que nous avons menti. Alors nous allons prouver que nous n’avons pas menti. Et que nos témoins, contrairement à ce qui est d’usage, des témoins qui refusent de témoigner ou d’être présents. Nos témoins acceptent d’être présents et de témoigner. Le moment venu, vous allez voir ces témoins en face » a laissé entendre Baba Tandian. « Par conséquent, poursuit-il, «Le matin» se donne le droit d’enquêter, de faire des investigations et d’écrire par rapport à la fondation, par rapport à ses dirigeants, par rapport à ses responsables, par rapport à ses avocats. Ces investigations se feront en Mauritanie, au Niger, au Koweït en Espagne … et partout et nous allons mettre les moyens de nos politiques». Donc la guerre est visiblement ouverte entre l’homme d’affaire sénégalais et l’ex-première dame.
Compte rendu Ibou Badiane
|
