Au moment où la course à la découverte de vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19 se poursuit, les pays africains s’engagent dans une initiative novatrice, qui vise à obtenir au moins 220 millions de doses de ce vaccin pour le continent, une fois qu’il aura été homologué et approuvé.
Les 54 pays du continent ont tous exprimĂ© leur intĂ©rĂŞt pour la COVAX, une initiative mondiale qui est codirigĂ©e par la Coalition pour les innovations en matière de prĂ©paration aux Ă©pidĂ©mies (en anglais ’Coalition for Epidemic Preparedness Innovations’, CEPI), Gavi, l’Alliance pour les vaccins (Gavi) et l’Organisation mondiale de la SantĂ© (OMS). Les partenaires collaborent avec les gouvernements et les fabricants afin d’acheter suffisamment de doses de vaccins pour protĂ©ger les populations les plus vulnĂ©rables du continent. À travers la plateforme COVAX coordonnĂ©e par Gavi, l’initiative vise Ă garantir l’accès Ă tous : les pays Ă revenu Ă©levĂ© et moyen qui autofinanceront leur propre participation, et les pays Ă revenu moyen infĂ©rieur et faible qui verront leur participation soutenue par la garantie de marchĂ© (Advance Market Commitment, AMC) de COVAX. Huit pays d’Afrique ont acceptĂ© d’autofinancer leurs doses de vaccins par le biais de la plateforme COVAX. Cette manifestation d’intĂ©rĂŞt se traduira par des engagements contractuels Ă se joindre Ă l’initiative d’ici le 18 septembre, et les paiements initiaux devront ĂŞtre effectuĂ©s au plus tard le 9 octobre 2020. « La GuinĂ©e Ă©quatoriale a adhĂ©rĂ© Ă COVAX car c’est le moyen le plus efficace de garantir que notre population puisse avoir accès aux vaccins contre la COVID-19 », a dĂ©clarĂ© l’honorable Mitoha Ondo’O Ayekaba, vice-ministre de la SantĂ© et de la Protection sociale de la GuinĂ©e Ă©quatoriale. « Nous sommes inquiets car certains pays riches ont pris des mesures pour protĂ©ger leurs propres intĂ©rĂŞts. Grâce Ă cette initiative, nous pourrons avoir accès Ă des vaccins testĂ©s avec succès, en temps opportun et Ă moindre coĂ»t. » En outre, 46 pays d’Afrique sont Ă©ligibles Ă l’instrument de financement, le COVAX AMC, qui a collectĂ© environ 700 millions de dollars US sur un objectif initial de 2 milliards de dollars US de fonds de dĂ©marrage provenant de pays donateurs Ă revenu Ă©levĂ©, ainsi que du secteur privĂ© et de philanthropes d’ici la fin de 2020. « La COVAX est une initiative mondiale novatrice qui associera les pays africains et veillera Ă ce qu’ils ne soient pas laissĂ©s en fin de liste pour l’accès aux vaccins de la COVID-19 », a dĂ©clarĂ© Dr Matshidiso Moeti, directrice rĂ©gionale de l’OMS pour l’Afrique. « En allant au-delĂ du continent pour collaborer avec d’autres gouvernements et fabricants Ă l’échelle mondiale et en mettant en commun les pouvoirs d’achat, les pays peuvent protĂ©ger les personnes les plus vulnĂ©rables Ă la maladie en Afrique. » La CEPI dirige la recherche sur les vaccins COVAX et vise Ă dĂ©velopper jusqu’à trois vaccins sĂ»rs et efficaces qui seront mis Ă la disposition des pays participant Ă la plateforme COVAX. Neuf vaccins candidats sont actuellement soutenus par la CEPI ; deux sont actuellement testĂ©s en Afrique du Sud, en plus d’autres rĂ©gions du monde. « Il est essentiel que les pays africains participent aux essais de vaccins, en plus des essais cliniques qui se dĂ©roulent dans d’autres rĂ©gions du monde », a dĂ©clarĂ© Dr Richard Hatchett, Directeur gĂ©nĂ©ral de la CEPI. « Les essais de vaccins sur le continent garantissent que des donnĂ©es suffisantes sont gĂ©nĂ©rĂ©es sur la sĂ©curitĂ© et l’efficacitĂ© des vaccins candidats les plus prometteurs pour la population africaine afin qu’ils puissent ĂŞtre dĂ©ployĂ©s en toute confiance en Afrique une fois les vaccins approuvĂ©s. La CEPI investit dans la recherche et le dĂ©veloppement d’une gamme diversifiĂ©e de vaccins candidats, dans le but de fournir des vaccins sĂ»rs et efficaces Ă ceux qui en ont le plus besoin Ă travers la COVAX. » Grâce Ă la COVAX, les vaccins qui ont obtenu l’approbation rĂ©glementaire ou la prĂ©qualification de l’OMS seront fournis de manière Ă©gale Ă tous les pays participants, proportionnellement Ă leur population. Les travailleurs de la santĂ© et les autres populations vulnĂ©rables seront prioritaires, puis la disponibilitĂ© des vaccins sera Ă©tendue pour couvrir d’autres populations prioritaires dans les pays participants. Les pays africains devront mettre en place les systèmes et l’infrastructure appropriĂ©s pour dĂ©finir les voies rĂ©glementaires et Ă©thiques pour une approbation rapide d’un vaccin candidat. Ils devront disposer de systèmes de logistique et de chaĂ®ne d’approvisionnement capables non seulement d’atteindre les populations cibles traditionnelles pour les vaccinations et les campagnes de routine, mais aussi ĂŞtre prĂŞts Ă vacciner une population cible beaucoup plus importante. « Pour dĂ©ployer efficacement un vaccin dans les pays d’Afrique, il est essentiel que les communautĂ©s s’engagent et comprennent la nĂ©cessitĂ© de la vaccination », a dĂ©clarĂ© Dr Richard Mihigo, coordinateur du Programme de vaccination et de dĂ©veloppement de vaccins au Bureau rĂ©gional de l’OMS pour l’Afrique. « Il est important de commencer Ă travailler avec les communautĂ©s dès maintenant pour tracer la voie de l’une des plus grandes campagnes de vaccination que l’Afrique ait jamais connue. » Dr Mihigo, Dr Hatchett et le vice-ministre Mitoha Ondo’O Ayekaba ont participĂ© aujourd’hui Ă une confĂ©rence de presse virtuelle sur l’accès au vaccin de la COVID-19 en Afrique, facilitĂ©e par le groupe APO.
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