Mauritanie: Groupe ASML, crépuscule d’un géant   
07/08/2020

La Banque Muamelat As Sahiha (BMS) attend de lui qu’il rembourse le prêt contracté pour parachever les travaux de l’aéroport international de Nouakchott.



Son projet de livraison clés en main d’une mosquée d’une valeur de 12 milliards d’Ouguiyas (soit 31 millions $) afin d’éponger une partie de sa dette vis-à-vis de la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SNIM) peine à prendre forme. Bref, le groupe éponyme Ahmed Salem Ould Mohamed Lemine (ASML), un de ces holdings qui faisaient la pluie et le beau temps sous le règne de Mohammed Abdel Aziz (2009-2019) est aujourd’hui empêtrée dans des difficultés financières presqu’insurmontables.
Comment le groupe dont l’activité était plus que florissante il y a peu encore en est-il arrivé là ? Tout est parti du contrat de construction du nouvel aéroport international de Nouakchott. Lorsque le promoteur immobilier Najah Major Works, filiale du groupe ASLM, s’engage à livrer un aéroport d’une capacité d’accueil de deux millions de visiteurs par an clés en main contre 400 hectares de terre situés à Nouakchott, il croyait avoir réalisé une belle affaire. Malheureusement la vente du foncier ne suffira pas à couvrir les frais de construction.

Par conséquent, ASLM, la maison- mère, y va alors de ses deniers et se tourne bientôt vers les institutions bancaires, en l’occurrence BMS au sein de laquelle il est actionnaire ainsi que vers la Banque nationale de Mauritanie (BNM) propriété de la famille Noueigued. Et la SNIM lui prête 16 milliards d’ouguiyas (soit l’équivalent de 42 millions $ actuellement). Au final, le promoteur réussit à livrer l’infrastructure aéroportuaire mais se retrouve sur la paille, endetté jusqu’au coup. Ses créanciers – excepté la BNM de la famille Noueigued qui a converti ses créances en actifs tangibles – trinquent.


 
La Banque Muamelat As Sahiha (BMS) au sein de laquelle il est actionnaire et auprès de qui il a contracté un prêt considérable fait face à des difficultés de trésorerie qui l’incitent à engager tout un aréopage d’experts financiers, d’analystes et de comptables dont la mission est de l’aider à redresser sa situation financière. L’Etat quant à lui semble avoir dit adieu aux milliards empruntés auprès de la SNIM. À l’origine, pour solder sa dette, il était prévu que le groupe réalise un aménagement urbain devant la présidence de la République, un immeuble R+ 9 pour le gouvernement mauritanien et une mosquée d’une valeur de 12 milliards d’ouguiyas (31 millions $). L’aménagement urbain devant la présidence est réalisé. Quid de la construction de la mosquée ? On n’en parle même plus.

Pour ne rien arranger aux affaires du groupe ASLM, les autorités ont annulé l’accord de joint-venture signé par la Snim et BCM International, société australienne, partenaire du groupe ASLM, qui comptait sur l’accord en question relatif à l’exploitation de la mine de fer de F’Derick pour se refaire une santé financière. Aujourd’hui le groupe mise sur le permis d’exploitation de la Mauritano saoudienne de phosphate (MSP), entreprise au sein de laquelle il est actionnaire, situé dans la région du Gorgol. Son avenir dépend de cette entreprise qui n’a pas encore déterminé une date de démarrage d’activité d’exploitation. En un mot il semble qu’en Mauritanie on assiste au crépuscule d’un géant désormais aux pieds d’argile.
financialafrik


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