Lutte anti-terroriste : la force européenne Takuba commence son déploiement au Sahel   
18/07/2020

Lancée le 27 mars, la Force Takuba, le groupement de forces spéciales européennes constitué dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, est arrivée au Mali, mercredi.



Une première unité franco-estonienne « prête à agir ».

« Takuba » (du nom du sabre droit touareg) a foulé la terre sahélienne, mercredi 15 juillet. La centaine de soldats des forces spéciales estoniennes et françaises constitue le premier détachement de cette force multinationale européenne qui opérera aux côtés des soldats locaux sur le front de la lutte contre le djihadisme. La force est « prête à agir », selon la ministre des Armées françaises, Florence Parly.

Ce modeste détachement franco-estonien devrait être rejoint en octobre par un contingent de 60 hommes des forces spéciales tchèques et en janvier 2021 par une force héliportée de 150 soldats suédois.

L’objectif militaire devrait être le Liptako Gourma, plus connu sous le nom de « Zone des trois frontières » (Mali, Burkina Faso, Niger) où se concentre l’essentiel des attaques des katibas, dont la plus influente reste à ce jour l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS)

Si les offensives menées, ces derniers mois, par Barkhane et ses partenaires africains et américains ont causé de sérieux revers aux groupes djihadistes, avec notamment la mort de l’émir d’AQMI, Abdelmalek Droukdal, le pays demeure une zone d’opération complexe. Les tensions intercommunautaires et politiques et la quasi-sécession du nord du Mali ne facilitent pas l’action multisectorielle pour le retour à la normale, selon le cadre politique et stratégique défini lors du Sommet de Pau entre la France et les dirigeants du G5 Sahel.

La crise de confiance entre militaires et populations nuit également aux entreprises de pacification du pays. Barkhane est perçue comme une force d’occupation motivée par des intérêts sordides et l’armée malienne comme un second bourreau. L’image de celle-ci a d’ailleurs été sérieusement écornée par des accusations de tortures et d’exécutions extrajudiciaires de civils.

Selon l’ONU, les violences djihadistes et les conflits intercommunautaires ont fait 4000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso, cinq fois plus qu’en 2016.

Pour rappel, la « Force Takuba » a été officiellement lancée par onze pays européens le 27 mars 2020. Toutefois, certains Etats comme l’Allemagne, s’ils ont donné leur onction politique, ont indiqué qu’ils n’engageront pas d’hommes sur le terrain.

 

(Agence Ecofin)


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