Libération des otages autrichiens: Nos jihadistes détenus au Mali ont-ils été de la «transaction»?   
01/11/2008

Le dénouement de l’affaire des otages autrichiens,  pousse à  se demander si les jihadistes mauritaniens détenus au Mali parmi lesquels Tiyeb Ould Sidi Aly (photo), Yehdhih Ould Sidi Mohamed et  Hamada Ould Mohamed Khayrou, ont eux, aussi, été libérés dans le cadre de la "transaction".



La presse algérienne avait affirmé  -il y a quelques temps- que leur libération figurait, en plus du paiement d’une rançon, parmi les exigences des ravisseurs. Tiyeb Ould Sidi Ali, l’un des jihadistes mauritaniens emprisonnés au Mali  revêt une importance capitale pour Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI). Surnommé «Ahmed Al Ghaeghae», Tiyeb  devait remplacer Khadim Ould Semane après sa capture, à la tête d’«Ansar Allah El Mourabitoune»,  l’organisation démantelée en avril 2008.  Homme d’action et très déterminé,  il  avait  supervisé  en octobre 2007,  le braquage des fonds du Port autonome de Nouakchott et participé à l’accrochage du «Centre Emetteur»  dont il est aujourd’hui, le seul acteur  direct, toujours en liberté.
Des indices particulièrement significatifs  laissent  penser que les autorités maliennes auraient bien libéré les jihadistes mauritaniens. Le premier,  est qu’elles ont refusé de livrer Tiyeb aux autorités mauritaniennes. Le deuxième indice  est nourri par les  informations qui circulent dans les milieux qui suivent la mouvance jihadiste, comme quoi Hamada Ould Mohamed Khayrou est de retour en Mauritanie. L’état d’alerte constatée la soirée  du 29 octobre 2008  à Nouakchott, était motivée dit-on,  par un renseignement signalant sa présence..
En tout cas,  les otages autrichiens sont maintenant libres et il est quasi sur que leur libération n’a pas été gratuite. Wolfgang Ebner, l’un des deux Autrichiens libérés le 30 octobre 2008 dans le Nord du Mali, huit mois après leur enlèvement en Tunisie a déclaré le 1er novembre à Bamako que la détention n’a pas été "facile du tout" mais qu’on les avait "traités de façon normale". M. Ebner, 51 ans, a déclaré à un correspondant de l’Afp à Bamako: "les conditions de détention étaient dures, ce n’était pas facile du tout, mais on nous a traités de façon normale". Selon la radio autrichienne Í3, M. Ebner s’est dit "simplement heureux et très reconnaissant".

Il s’exprimait à la sortie d’une cérémonie organisée au palais présidentiel malien en son honneur et celui de sa compagne, Andrea Kloiber, 44 ans.

La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, spécialement venue de Vienne pour les accueillir, a présenté le dénouement de l’affaire comme "un demi-miracle".

La dirigeante de la diplomatie autrichienne a surtout exprimé "toute sa reconnaissance" au chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré et aux autorités maliennes "pour avoir rendu possible la libération des otages" et a salué "le travail d’équipe, de confiance, de ténacité" de tous ceux qui y ont participé.

Le président malien a remis aux deux ex-otages deux couvertures maliennes en cadeau et s’est félicité que l’Autriche ait "demandé l’implication du Mali pour trouver une solution pacifique à ce problème".

Amadou Toumani Touré a souligné "la patience, la sagesse et l’expertise" de l’ambassadeur spécial autrichien Anton Prohaska, resté huit mois au Mali pour suivre les tractations.

"Je voudrais ici dire de façon claire et précise que le Mali n’a reçu aucune somme d’argent pour une quelconque transaction financière", a déclaré Amadou Toumani Touré.

Selon lui, ce sont "les efforts"des services secrets maliens et des populations, des élus, des notables qui ont permis d’obtenir cette libération. Une source proche des négociations avait auparavant affirmé à l’Afp à Bamako: "Je sais qu’il y a une rançon qui a été payée (...) Mais ils (les ravisseurs) ont eu beaucoup moins qu’ils ne souhaitaient avoir".

 Selon des médias autrichiens, les ravisseurs avaient d’abord exigé la libération d’islamistes détenus en Algérie et en Tunisie, avant, semble-t-il, de préférer le versement d’une rançon.

Une source proche du dossier avait affirmé durant l’été qu’ils avaient demandé 5 millions d’euros, puis 2 millions. Le couple, habitué des randonnées dans le désert, avaient été enlevé dans le sud de la Tunisie où il circulait à bord de son véhicule 4X4, puis transféré dans le nord du Mali. Les autorités maliennes et autrichiennes ne se sont pas exprimées sur les conditions de l’enlèvement et de la détention.

Les otages ont été relâchés "à 1.000 km au nord de l’axe Kidal -Tombouctou", avait simplement indiqué une source sécuritaire malienne.

Après avoir passé des tests médicaux, le couple allait prendre l’avion vers Autriche, selon la radio Í3. Il était attendu samedi soir à Vienne ou à Salzbourg, sa ville d’origine. (avec Afp)


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