Coronavirus. Voici les dix mesures qui ont permis à la Corée du Sud de contrer l’épidémie   
29/03/2020

La Corée du Sud s’attire les louanges de la communauté internationale, sur le front de la lutte contre le coronavirus. Après un pic des contaminations fin février, les autorités sanitaires sud-coréennes ont réussi à infléchir la courbe grâce au déploiement de mesures tous azimuts.



 En Corée du Sud, qui compte 51,4 millions d’habitants, le nombre de personnes guéries quotidiennement du Covid-19 dépasse celui des nouvelles contaminations depuis une quinzaine de jours. Pour 105 nouveaux cas, 222 patients rétablis sont sortis de l’hôpital dimanche. Sur un total de 9 583 cas confirmés, seuls 152 décès ont été rapportés.

 
Le taux de mortalité lié au virus y est l’un des plus faibles au monde, autour d’1,6 % des cas répertoriés contre 4,4 % en moyenne. La raison ? Une infrastructure médicale solide : avec 12,3 lits pour 1 000 personnes, le pays se classe à la deuxième place mondiale derrière le Japon (13,3 lits) et largement devant la France (6) ou les États-Unis (2,8), d’après les données de l’OCDE. Et une politique active de tests, de traçage et de traitements qui porte ses fruits font du pays un exemple à suivre face à la pandémie.

 
1. Une campagne de dépistage massive
La Corée du Sud a testé 394 141 personnes depuis le 20 janvier, date à laquelle le Covid-19 a été détecté pour la première fois sur son sol. Actuellement, près de 20 000 tests sont réalisés chaque jour, un record. Ils visent systématiquement les personnes en provenance de l’étranger et l’entourage des patients infectés.


2. Priorité à la détection des clusters
Les autorités sanitaires se sont concentrées sur le contrôle des foyers d’infection à un stade précoce, notamment sur les 210 000 fidèles d’une organisation religieuse située à Daegu, à 300 km au sud-est de Séoul. Bonne pioche : environ 60 % des cas de contamination du pays étaient liés à cette église.


3. Une capacité de production de tests colossale
Fort de l’expérience acquise lors des épidémies de Sras (en 2003) et de Mers (36 morts dans le pays en 2015), l’industrie pharmaceutique sud-coréenne a pu développer et fabriquer rapidement des kits de diagnostics fiables. L’entreprise SD Biosensor en produit notamment 350 000 par jour. Près d’une centaine de pays ont manifesté leur intérêt pour ces kits made in Korea .


4. Un bureau dédié aux maladies infectieuses
À la suite de l’épidémie de Mers, un département a été créé afin d’apporter une réponse immédiate à ce type de contagion. La législation sur la gestion et le partage de données des patients infectés s’est assouplie pour lui faciliter la tâche. Elle rend aujourd’hui possible l’envoi d’alerte SMS avertissant de la présence d’un cas à proximité grâce à un système de traçage via les caméras de surveillance, la géolocalisation GPS et les transactions par carte de crédit.


5. Des mesures innovantes
Une cinquantaine de centres de test-au-volant ont fait leur apparition sur le territoire. Les automobilistes peuvent ainsi se faire dépister depuis leur voiture en moins de 10 minutes. Autre initiative inédite, la mise en place de quarante cabines de test à l’aéroport international d’Incheon, à Séoul. Ces installations, similaires à des cabines téléphoniques, permettent au personnel médical de dépister rapidement et en toute sécurité les voyageurs derrière un panneau de protection transparent.


6. Un contrôle des infections importées
Dès aujourd’hui, tout voyageur dont la température est supérieure à 37,5 °C est interdit d’embarquement vers la Corée du Sud. De plus, Séoul impose à tous les arrivants à long terme en provenance d’Europe une période de quarantaine de deux semaines et un test de dépistage, même s’ils ne présentent pas de symptôme. Ceux provenant des États-Unis ont l’obligation de s’auto-isoler pendant une période similaire.


7. Des mesures de quarantaine strictes
Les autorités ont annoncé appliquer la tolérance 0 envers ceux qui ne respectent pas les règles d’auto-isolement ou de quarantaine, avertissant que les contrevenants s’exposent à une amende de 3 millions de wons (2 220 €) ou à une « déportation » pour les étrangers. Actuellement, 4 398 patients sont placés en quarantaine dans des établissements gouvernementaux.


8. Le port du masque ancré dans les mœurs
À l’instar de leurs voisins asiatiques, les Sud-Coréens sont habitués à enfiler un masque pour se protéger de la pollution et ne pas contaminer les autres en cas d’infection. Néanmoins, face à l’explosion de la demande, la fabrication quotidienne de 12 millions de masques, pourtant quatre fois supérieure à la production estimée en 2019, reste insuffisante.


9. Un système de rationnement
Pour pallier la pénurie de masques, Séoul a mis en place un système de rationnement : chaque Coréen peut s’en procurer deux par semaine dans les pharmacies, à un jour précis, défini en fonction de son année de naissance. Un procédé qui a permis de stabiliser l’offre, de réduire les files d’attente et d’empêcher les trafics.


10. La responsabilisation des citoyens
Alors que Pékin a imposé des restrictions de mouvements aux 11 millions d’habitants de Wuhan, berceau du nouveau coronavirus, Séoul a invité les résidents des régions les plus touchées à s’isoler volontairement. Dès l’apparition du virus, le gouvernement a livré quotidiennement des données chiffrées sur l’évolution de l’épidémie. Les autorités ont également appelé la population à éviter tout rassemblement sans pour autant verrouiller les villes. Des consignes scrupuleusement respectées, alors que plus de 160 000 Sud-Coréens se sont joints à des activités bénévoles pour lutter contre le coronavirus.

Ouest-France


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