Le nombre de conflits a doublé en dix ans en Afrique   
15/07/2019

En dix ans, le nombre de conflits a pratiquement doublé sur le continent africain. Et Coface identifie dix pays exposés à l’instabilité dans les prochains mois, parmi lesquels l’Angola, la Mauritanie, l’Egypte, l’Ethiopie ou la RDC.



En plus des risques politiques et sociaux, la capacité à mobiliser les foules pour manifester est devenue aujourd’hui un élément important.

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Enjeux internationaux

Conflits, terrorisme, tensions sociales et politiques : les maux qui ont secoué l’Afrique ces derniers mois vont continuer à fragiliser et déstabiliser le continent.

Plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler, jeudi, à Lilongwe, la capitale du Malawi, pour dénoncer la réélection, à leurs yeux frauduleuse, du président Peter Mutharika en mai. Plus au nord, l’Algérie est traversée, depuis février, par des manifestations hebdomadaires réclamant, après le retrait d’Abdelaziz Bouteflika, la fin du régime. Au Soudan pendant que la rue proteste depuis décembre contre la vie chère et la pauvreté, la lutte entre les forces gouvernementales et les mouvements de résistance dans les zones conflictuelles se poursuit, témoignant notamment de la situation sécuritaire encore précaire dans le Darfour. Au Cameroun, les affrontements dans les régions anglophones se sont intensifiés. Pendant ce temps, Paul Biya a décroché son septième mandat présidentiel.


Plus de 70.000 décès par an dus aux conflits
Conflits, terrorisme, tensions sociales et politiques : les maux dont souffre l’Afrique « vont continuer à fragiliser et à déstabiliser le continent », prédit Coface dans son dernier panorama des risques politiques. En dix ans (2018 par rapport à 2008) le nombre de conflits a pratiquement doublé, comme celui des victimes. Il dépasse à présent le seuil des 70.000 décès par an pour la troisième fois depuis trente ans.


Troubles politiques à venir

A travers son propre prisme d’analyse, où se mêlent des indicateurs sociaux, politiques et économiques, l’assureur-crédit identifie les tendances et les pays à surveiller. Selon cette approche, dans un continent en ébullition qui continue à effrayer les investisseurs, dix pays méritent un examen à la loupe : l’Angola, le Cameroun, Djibouti, l’Egypte, l’Ethiopie, la Mauritanie , le Mozambique, l’Ouganda, la RDC et le Tchad. Leur dénominateur commun est simple : dans un futur proche, ils peuvent « être ou continuer à être secoués par des troubles politiques », note Coface.


Connexion internet et manifestations
Pour mesurer cette tendance, l’assureur-crédit prend en compte, par exemple, les instruments de mobilisation, comme l’accès à internet ou la  pression démographique. Ils constituent autant de facteurs permettant à une population de se regrouper pour manifester. Les événements en Algérie et au Soudan ont mis en avant l’importance des réseaux sociaux pour mobiliser les populations. C’est aussi la raison pour laquelle certains Etats en proie à des agitations sociales ont commencé par couper les connexions internet (RDC, Gabon, Soudan, Bénin) au nom du maintien de l’ordre public. Dans ce domaine, les pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte) affichent un taux d’équipement supérieur à la moyenne mondiale. Par contraste, en Afrique subsaharienne, seuls l’Afrique du Sud, l’île Maurice, le Gabon et le Cap Vert ont atteint ce degré d’équipement. Pourtant, c’est là que se situe la majeure partie des pays sous surveillance accrue.

Michel De Grandi



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