Tahalil Hebdo : Vous venez d’être sacré champion de Mauritanie pour la saison
2005/2006. Quel est le secret de votre réussite ? Modou Niang : D’abord, je
vous remercie de me donner l’occasion d’exprimer ma satisfaction. Je remercie
Dieu pour cette réussite. Nous dédions ce titre d’abord à feu SIPPO.Je me
rappelle son dernier tour au stade Olympique, alors qu’il emmenait son coach
Baba Sangharé à l’entraînement, il nous disait : " Voilà les futurs champions de
Mauritanie ". Et Dieu a exaucé ses vœux. C’est pourquoi, je lui dédie ce titre.
Ensuite, je dédie également ce titre à ma chère famille qui m’a beaucoup soutenu
et encouragé dans ce que je fais, particulièrement mon frère Lamine Niang, ainsi
que mes amis et compagnons de toujours. Il n’y a pas de secret dans le sport.
Seuls le travail et l’expérience payent. Cela ne nous a pas manqué surtout quand
nous avons à nos côtés le doyen Birama Gaye. Cette réussite a été le fruit d’un
travail de longue haleine durant toute la saison. Il s’y ajoute le sérieux et le
bon comportement de nos joueurs et des différents responsables de Mauritel ayant
compris que le sport est une affaire de tous. Chacun a bien joué son rôle durant
tout le parcours. Et c’est le contraire de ce qui se passe dans la plupart de
nos clubs.
T.H : Quelle différence y’a-t-il entre coacher à Nasr et coacher à Mauritel
? M.N. : La seule différence c’est qu’à Nasr, j’étais entraîneur titulaire en
même temps je faisais tout le travail en dehors du coaching. Tandis qu’Ã
Mauritel, je me limitais juste à mon rôle d’entraîneur adjoint. Je ne faisais
que ce que me disait mon chef à l’entraînement comme au match. Donc, je ne
faisais que l’obéir dans ses instructions.
T.H : Vous êtes champion. Qu’envisagez-vous faire ? M.N. : Logiquement,
l’équipe championne doit représenter le pays à la coupe arabe d’abord, et à la
ligue des champions ensuite. Ce sont ces deux évènements qui nous attendent et
nous devons les préparer sur tous les plans pour une meilleure représentativité
par rapport aux années précédentes. Simplement, je déplore toujours le manque de
moyens et de soutien de nos clubs qui fait toujours défaut dans ce genre de
compétition.
T.H : Pensez-vous que vous avez les potentialités nécessaires pour ce
challenge ? M.N. : Ça a été toujours un problème dans notre pays. Il est
difficile d’avoir une équipe qui peut, seule, se représenter au niveau
international sans avoir le soutien des autres clubs. Il faut recruter des
joueurs pour renforcer notre potentiel actuel.
T.H : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées tout au long de
la saison à Mauritel ? M.N. : Personnellement, je n’ai pas rencontré de
difficultés pour la simple raison que la saison était courte et que tout le
monde était conscient de cela et s’est mis à travailler d’arrache pied pour
parvenir au résultat que nous avons obtenu.
T.H : Vous comptez donc toujours rester à Mauritel ? M.N. : Nous sommes
champions mais la saison n’est pas encore terminée. Il y a la coupe du
Président. Pour le moment je me concentre sur l’essentiel.
T.H : Que pensez-vous du football mauritanien de manière générale quand on
sait que jusqu’ici nous n’arrivons pas à nous hisser dans le concert des nations
de football ? M.N. : Nous avons tout le potentiel de joueurs, de techniciens,
de dirigeants et de responsables. Mais le seul problème pour moi, c’est qu’il
n’y a pas de coordination dans la gestion politique du football. C’est-à -dire
manque de communication entre ces différents maillons.
T.H : un coup de cœur ou de gueule ? M.N. : Pour terminer, je lance un
appel aux dirigeants de notre football pour penser à la formation continue des
jeunes entraîneurs pour une meilleure intégration dans le football moderne. Je
remercie au passage tous les supporters et fans de Modou et Mauritel partout où
ils se trouvent. Enfin je remercie le coach Moussa Ould Ghassoum de l’Académie
du sport, pour son soutien et ses conseils qu’il ne cesse de me donner.
Propos recueillis par I.B.
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