Les informations provenant du Tiris Zemmour se font de plus en plus rares depuis le 18 septembre, après l’interception dans la matinée du même jour, d’un camion de ravitaillement à «Erg Lehmama» (à 150 Kms au Sud-Est de Zouerate) supposé appartenir aux auteurs de l’attaque lancée le 14 septembre dernier, contre nos soldats à «Tourine».
Attaque qui s’est soldée par plus d’une dizaine de portés disparus, l’enlèvement de matériel de guerre et de trois véhicules appartenant à l’Armée nationale. Dans la soirée du 18 septembre, une information faisait état, de la "localisation" dans l’après-midi, par un avion de reconnaissance de l’armée mauritanienne, plus loin de «Erg Lehmama», vraisemblablement, dans la zone de «Beydhet Elme» (?) (en français, l’oeuf de l’eau), de la colonne des agresseurs de «Tourine». «La colonne est dirigée par une Toyota GX blanche, elle comprend 7 véhicules tout terrain, les véhicules enlevées à l’armée mauritanienne évoluent au milieu du convoi», indique une source bien informée à Zouerate, la capitale du Tiris Zemmour. Si cette information se confirme -de sources concordantes- cela voudrait dire que les agresseurs de «Tourine» étaient toujours l’après midi du 18 septembre, dans le territoire national et qu’il leur restait deux ou trois centaines de kilomètres, pour franchir nos frontalières méridionales avec le Mali et l’Algérie. Aussi, des renforts militaires ont quitté Nouakchott en début de soirée du 18 septembre pour participer -vraisemblablement- à la traque des agresseurs de plus en plus identifiés comme relevant de l’une des phalanges d’Al Qaida au Maghreb Islamique(AQMI) ex-GSPC algerien.Trois phalanges d’AQMI comprenant des combattants de diverses nationalités, dont évidemment des mauritaniens, écument -en effet- depuis plusieurs années dans le no man’s land Sahélien qui va du Nord Est de la Mauritanie jusqu’au Tchad. Les trois phalanges en question : la Katiba (bataillon, en français) des «Moulethemines» dirigée par Moctar Bel Moctar, celle de «Tarek Ibn Ziyad» dirigée par Ammi Abdel Hamid Abou Zayd et une nouvelle Katiba dénommée «El Ghae’ghae» dirigée par Ammi Yahya .Ces Katibas opèrent dans le Tiris Zemmour depuis plusieurs années . En septembre 2003 déjà , leurs éléments avaient enlevé au Sud-Ouest de Zouerate, précisément, dans la passe de «Touajil» un véhicule GX en mission dans la région pour le compte de « l’Agence d’Accès Universel». Deux années après, en juin 2005, deux katibas du GSPC (avant son allégeance à Al Al Qaida) ont lancé une attaque meurtrière contre le poste militaire de Lemgheiti. Depuis 2006, toutes les Katibas ont été placées sous le commandement de Yahya Jouadi alias «Abou Ammar», ex-chef militaire (El Gha’id El Askeri) d’AQMI, nommé «Emir du Sahara» (Emirou Essa-hraa) . Les phalanges salafistes évoluant au Sahel, sur lesquelles les services de sécurité mauritaniens disposent d’une mine d’informations, essentiellement depuis mai 2006, constituent en fait, des arrières lignes, des bases de logistique, d’approvisionnement, de recrutement et d’entraînement pour les combattants de l’AQMI en territoire Algérien. Pour deux raisons essentielles, la traque lancée par les forces armées mauritanienne au Tiris Zemmour couronnée déjà par quelques résultats, n’est pas une promenade de santé.. D’abord parce que l’ennemi dispose d’une dizaine d’otages qu’il n’hésitera pas une demi-seconde, à utiliser comme boucliers humains. Ensuite, parce que la région du Tiris Zemmour avec une superficie de 259 000 Km2, égale ou supérieure à celle de pays comme le Sénégal ou la Tunisie, est immense. Les prédispositions naturelles des militaires mauritaniens à faire face aux difficultés du désert : chaleur, soif, vents de sables permanents constituent un grand atout. Mais cet atout –estime un ex-haut gradé de l’Armée- a besoin d’être consolidé par une aviation militaire, dont le rôle est décisif dans les batailles qui s’annoncent. IOM
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