L'UE double son soutien Ă  la force du G5 Sahel   
24/02/2018

L’Union européenne a confirmé vendredi, à l’occasion d’une nouvelle conférence de soutien à la force militaire du G5 Sahel à Bruxelles, le doublement de son aide financière à cette force dont la montée en puissance s’accompagne d’un regain de tensions sur ...



 ... le terrain face aux groupes djihadistes.

L’Union européenne va doubler son soutien financier à la force militaire conjointe du G5 Sahel, a annoncé vendredi Federica Mogherini (photo) à Bruxelles, où se tient une nouvelle conférence des donateurs pour cette force dont la montée en puissance s’accompagne d’un regain de tensions.
"L’Union européenne a été la première à investir, à y croire, avec les premiers 50 millions d’euros qu’on a donnés en juillet dernier", a dit à la presse la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, avant le début de la réunion.

"Aujourd’hui l’Union européenne va doubler son soutien à la force conjointe et on va aussi avoir d’autres contributions des Etats membres et des autres partenaires" à cette force dont le coût est estimé à 423 millions d’euros, a-t-elle ajouté.

A ce stade, outre l’aide européenne, les Etats membres du G5 (Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) se sont engagés chacun à hauteur de 10 millions, la France à neuf millions, l’Arabie saoudite et les Emirats respectivement 100 et 30 millions d’euros et les Pays-Bas cinq millions. Les Etats-Unis ont eux promis 60 millions de dollars d’aide bilatérale.

L’enjeu financier est essentiel pour la montée en puissance de cette force appelée à monter à 5.000 hommes au printemps et qui a vocation à appuyer - et à long terme à relayer - les quelque 4.000 soldats français de l’opération Barkhane déployés dans la bande sahélo-saharienne.

Les difficultés "à boucler le budget" sont une source d’irritation pour les pays du Sahel qui pointent un manque de solidarité de la communauté internationale face à un enjeu sécuritaire qui dépasse selon eux le Sahel.

"Au Sahel, le combat que nous menons contre le terrorisme, nous le menons non seulement pour le Sahel mais aussi pour le monde, par conséquent l’Union européenne et la communauté internationale doivent être solidaires avec le Sahel", a souligné le président du Niger, Mahamadou Issoufou, à Bruxelles.


PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
"Le défi majeur est de parvenir un financement non (...) sporadique", a-t-il ajouté, faisant écho à la demande formulée en vain depuis des mois par le G5 Sahel de placer la force sous chapitre VII de la charte des de l’Onu qui permettrait un financement plus durable.

Outre les cinq présidents des pays du G5 Sahel, 18 chefs d’Etat et de gouvernement européens sont présents à Bruxelles aux côtés d’une dizaine de ministres des Affaires étrangères de pays partenaires (Norvège, Turquie, Arabie saoudite, Afrique du Sud, Ethiopie, Maroc, Sénégal, Tunisie...).

En sept mois, la force a mené deux opérations dans la zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger où sévissent notamment le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (RVIM) et l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Cette dernière a revendiqué une série d’attaques contre des forces de la région et annoncé son intention de tout faire "pour que le G5 Sahel ne s’installe pas".

Signe de la précarité de la situation dans la région, deux soldats français ont été tués mercredi dans l’explosion d’un engin explosif au Mali, portant à 12 le nombre de militaires français tués depuis le début de Barkhane à l’été 2014.

Au-delà du volet sécuritaire, 400 projets de développement - chiffrés à six milliards d’euros sur la période 2018-2022 - devaient être présentées à Bruxelles et concerner dans "les zones les plus vulnérables" du Sahel où "il y a un risque d’implantation des groupes terroristes".

"Il n’y a pas de conditions de sécurité réelles sans le développement social, économique, et des opportunités pour les jeunes, les femmes dans la région", a souligné Federica Mogherini, rappelant l’engagement de l’Union européenne à investir huit milliards d’euros".

La France devrait elle annoncer un premier projet de 10 millions d’euros axé sur l’éducation et l’insertion professionnelle dans la région de Mopti, dans le centre du Mali.

Emmanuel Macron devrait également s’engager à augmenter de 40% les versements français à des projets de développement dans les cinq années qui viennent, soit 1,2 milliard d’euros.



 (Reuters)


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