Un symposium international sur le terrorisme au Mali, a été organisé les 24 et 25 août 2017 à Bamako, par le Bureau-Mali de la Fondation Konrad Adenauer dirigé par Mme Christina Wagner (photo).
Les travaux du séminaire ont été ouverts par Mr Abdoulaye Diop ministre malien des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale et ont vus la participation de hauts responsables du Gouvernement malien, des représentants des FAMAs, de l’EUCAP Sahel, de la Suisse, de la CEDEAO, de l’Autorité de la région du Liptacko Gourma, des acteurs de la crise du Nord–Mali (CMA et Plateforme), des institutions intérimaires issues de l’Accord de paix au Mali, ainsi que des universitaires et journalistes.
Le ministre malien des Affaires Étrangères M. Abdoulaye Diop a estimé que l’existence de zones de non droit ainsi que la vulnérabilité sécuritaire ne sont pas une spécificité malienne expliquant la présence de ces zones, par deux raisons : internes, à cause des conflits et de la criminalité transfrontalière et extérieures, avec les ingérences étrangères et les conséquences de la crise libyenne et ce, malgré que des pays voisins de la Libye (Tchad et Niger) n’aient pas eu les problèmes du Mali. Le patron de la diplomatie malienne a indiqué également que l’activité terroriste dans son pays n’est plus une question exclusivement liée au Nord, et que la présence militaire ne semble plus être la meilleure dissuasion . En effet, il a été exposé au cours du symposium que le centre du Mali (Mopti) sur l’axe Tenekou, Djéné, Ankas, Douentza s’est ajouté au Nord-Mali en termes de zones de non droit avec 200 écoles fermées et 218 villages abandonnés par L’État à des terroristes, des identitaires et des bandits.
L’impunité érigée en règle avec les ratissages menés par l’armée malienne ont compliqué la situation avec les violations et abus liés au raccourci établi entre Peulhs et jihadistes Face à tout cela, M. Diop a plaidé en faveur du G5-Sahel en termes de couplage des questions de défense, de sécurité et de développement ainsi que de la mutualisation des moyens. Les exposés suivis de discussions ont porté au cours des journées du symposium sur l’état des lieux des espaces de non-droit et des sociétés parallèles au Mali ; les liens des groupes armés avec le terrorisme ; les fondamentaux de l’idéologie djihadiste ; l’impact de l’absence de l’Etat sur l’extrémisme violent ou la radicalisation ; les liens entre sécurité, gouvernance et développement et les stratégies politico-institutionnelles pour la reconquête des espaces de non-droit et la dissolution des sociétés parallèles au Mali.
Il a également été question de la comparaison du cas du Niger par rapport au Mali et aux actions que peuvent entreprendre les organisations de la société civile et les acteurs politiques face à la lutte contre les espaces de non-droit et aux sociétés parallèles au Mali.
Le Mali vit des moments de grandes interrogations aux plans politique, institutionnel et sécuritaire avec une crise profonde qui a pu être évitée grâce à la sagesse du Président de la République qui a décidé de surseoir au projet de referendum pour la révision constitutionnelle, a indiqué Mme Christina Wagner. Des recommandations ont été formulées à l’issue de cet important symposium, aux États, aux organisations internationales et à la société civile. Parmi celles-ci, le soutien à l’armée malienne afin de lui permettre de faire face à ses obligations, le financement des outils de protection des frontières, la promotion pour les questions liées à la gouvernance et à la sécurité, notamment l’inter-opérationnalité des forces de sécurité et de défense de la zone et l’utilisation des chefferies traditionnelles en matière de prévention et de résolution des conflits.
IOMS
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