L’occasion offerte par la tenue d’une session de l’Assemblée Nationale consacrée au secteur des assurances dans notre pays, hier, le 30/06/2015 ; en posant une question orale, par la voix du député Monsieur Ahmed Ould Baba à Mme la Ministre du Commerce, Naha Mint Mouknass ; nous donne l’opportunité ...
... certaine de rappeler, brièvement, les urgences en cette matière, que l’on peut Ă©numĂ©rer comme suit : A- La publication de l’ensemble des textes rĂ©gissant le secteur, car, malheureusement le chercheur ne trouve qu’une copie truffĂ©e de fautes d’orthographes et incomplète sur le Net. La publication des textes, sous diffĂ©rents formats, papier et numĂ©rique, leur mise Ă la disposition du grand public, en arabe et en français, est sans doute urgente et est de nature Ă faciliter la tâche Ă tout le monde, les professionnels, les chercheurs et le commun des citoyens. B- En attendant la mise en place de l’AutoritĂ© de rĂ©gulation, que nous saluons vivement d’ailleurs, un travail de fond, dans le sens de l’assainissement du secteur, dans son ensemble, peut ĂŞtre d’ores et dĂ©jĂ envisagĂ©. En commençant par exemple, par un Audit sĂ©rieux, stricte et rigoureux de toutes les sociĂ©tĂ©s, de prĂ©fĂ©rence assurĂ© par une sociĂ©tĂ© Ă©trangère, ou organisme, Ă compĂ©tence et rĂ©putation reconnue, sur le plan international. Un tel audit permettra de ne laisser en activitĂ© que les sociĂ©tĂ©s rĂ©pondant aux normes et critères, mondialement reconnues, Ă savoir celles de solvabilitĂ©, de capacitĂ© de rĂ©tention rĂ©elle, de respect des règles de gestion, technique et financière, de tenue rigoureuse de la comptabilitĂ© propre aux sociĂ©tĂ©s d’assurance, ainsi que la tenue sans faille des dossiers des sinistres et une cadence normale dans le règlement des rĂ©clamations ; tout comme le respect des engagements envers les rĂ©assureurs et la formation du personnel. C- Imposer aux sociĂ©tĂ©s d’assurance nationales la diversification de l’offre, qui peut ĂŞtre d’ailleurs envisagĂ©e par le biais de la spĂ©cialisation. De telle sorte que nous ayons des sociĂ©tĂ©s qui ne font que l’Auto, d’autres qui ne font que l’Incendie et les Risques Divers, d’autres qui ne font que la Maritime, d’autres qui ne font que l’assurance CrĂ©dit, et d’autres qui ne font que l’Assurance Vie. En rappelant que 40% des portefeuilles de nos sociĂ©tĂ©s d’assurance provient de la seule branche Automobile, Mme La Ministre relève Ă bon escient, que les autres branches d’assurance restent pratiquement inconnues par le citoyen mauritanien. Ce dernier, en plus d’une quasi-absence de toute forme de culture d’assurance, n’a jamais eu l’occasion, faute d’offre de la part de nos sociĂ©tĂ©s d’assurance, de dĂ©couvrir les avantages et les bienfaits d’autres branches, telles que, la Multirisque habitation, l’assurance des Accidents de la Vie, de la Scolaire pour les Ă©tudes des enfants, ou l’assurance contre l’Incendie des maisons, des boutiques et des marchĂ©s, l’Agricole ou la MortalitĂ© du BĂ©tail, par exemple. Sans parler de l’assurance SantĂ©, de PrĂ©voyance ou de Retraite. Ou de l’assurance Vie, dans ses multiples dĂ©clinaisons. Il s’agit de pousser nos sociĂ©tĂ©s opĂ©rant dans le secteur, Ă offrir des produits d’assurance adaptĂ©s Ă nos rĂ©alitĂ©s, rĂ©pondant aux attentes rĂ©elles de nos citoyens, et Ă la portĂ©e de ces derniers. Car une assurance qui ne soulage pas, qui n’assiste pas la personne aux moments difficiles de la vie, qui ne participe pas Ă la prospĂ©ritĂ© et la sĂ©curitĂ© des citoyens, restera toujours perçue comme un tribut ou une amande et ne suscitera jamais l’intĂ©rĂŞt du grand public. Enfin, qu’il soit ici permis de rappeler des propositions, dĂ©jĂ formulĂ©es depuis 2011 par l’auteur de ces lignes, et qui restent toujours d’une actualitĂ© entière. Ces propositions Ă©taient ainsi Ă©numĂ©rĂ©es : 1/ La nĂ©cessitĂ© d’insuffler un nouvel esprit et une nouvelle manière de s’adonner aux assurances aussi bien chez les assurĂ©s que les assureurs. Les premiers doivent, Ă travers des campagnes de sensibilisation et de divulgation de la culture d’assurance, en arriver Ă rĂ©aliser d’eux-mĂŞmes toute l’importance de prendre des assurances appropriĂ©es Ă chaque type d’activitĂ©s et de ne pas se laisser exposĂ©s aux alĂ©as en mettant ses biens, sa vie et celle des autres en danger. Amener aussi les assureurs Ă respecter leurs engagements en tenant les promesses contractuelles donnĂ©es Ă leurs clients lors de la souscription des polices d’assurance, Ă ne pas avilir les primes, Ă payer correctement leurs impĂ´ts, Ă signer des contrats de travail avec leurs employĂ©s et les dĂ©clarer Ă la CNSS, pour ne citer que ces pratiques sine qua non Ă tout fonctionnement sain et conforme aux règles Ă©lĂ©mentaires des sociĂ©tĂ©s modernes. Autrement dit, insuffler, encourager et crĂ©er chez les assureurs nationaux l’esprit de professionnalisme et de rigueur dans le respect des règles de l’art, pour que tout assureur national puisse ĂŞtre en mesure d’indemniser, quand il le faut. Car la raison d’être d’un assureur est justement d’indemniser. Mais ce faisant, il assoie sa notoriĂ©tĂ© et se met convenablement dans son rĂ´le qui lui attirera toujours plus de clients et lui permettra de pouvoir mutualiser les risques Ă une Ă©chelle plus importante et partant rentabiliser beaucoup plus son activitĂ©. Dans ce sens, une rĂ©vision des textes, par un vrai toilettage du CODE DES ASSURANCES mauritanien du 20 juillet 1993, des dĂ©crets et lois y affĂ©rant s’impose. 2/ La redynamisation du rĂ´le de LA DIRECTION DU CONTROLE DES ASSURANCES. En la dotant des moyens financiers et humains qui lui permettent de s’atteler Ă sa mission primordiale et lui permettre de jouer pleinement son rĂ´le de contrĂ´le des sociĂ©tĂ©s d’assurances. Rappelons que depuis sa crĂ©ation, cette Direction n’a jamais sanctionnĂ© une seule sociĂ©tĂ© ni procĂ©dĂ© au retrait d’agrĂ©ment et la liquidation des sociĂ©tĂ©s en cessation de paiement. Alors que, comme chacun le sait, des sociĂ©tĂ©s d’assurances connues continuent Ă enfreindre les textes de lois par des pratiques de dumping au vu et au su de tout le monde. Sans parler du bafouage des règles les plus Ă©lĂ©mentaires du mĂ©tier et de l’avilissement des primes pour ne pas citer les cas flagrants d’inexistence de service d’enregistrement, ni de règlement des sinistres chez quelques unes. Sans parler aussi, et dans le fond, du non respect du niveau des rĂ©serves techniques, de l’inexistence d’actifs propres, ni de solvabilitĂ© ou de soliditĂ© financière. Car aucune forme de contrĂ´le sur ce plan n’est exercĂ©e comme pourtant le dicte les PBA (Les Principes de Base en matière d’Assurance) mondialement reconnus et observĂ©s, et au respect desquelles s’attèle l’Association Internationale des ContrĂ´leurs d’Assurances. Sans parler aussi de l’inexistence de placements effectuĂ©s –ou du moins connus- sur des comptes en banques nationales ou Ă©trangères, par des sociĂ©tĂ©s d’assurances nationales. SociĂ©tĂ©s qui ne sont perçues malheureusement par leurs propriĂ©taires que comme des mannes intarissables ou sources inĂ©puisables d’argent facile ! Bref l’état lĂ©gal et professionnel, la situation financière et la gestion de l’ensemble des sociĂ©tĂ©s d’assurance dans notre pays font appel prestement Ă un rĂ´le accru et un redoublement d’efforts de la part de la DIRECTION DU CONTROLE DES ASSURANCES. 3/ L’ouverture d’un BUREAU DE PLAINTES pour l’enregistrement de tous les cas de plaintes de la part d’un assurĂ© qui se voit lĂ©sĂ© par une sociĂ©tĂ© d’assurance dans notre pays. Ce bureau, qui doit ĂŞtre ouvert au niveau de la DIRECTION DU CONTROLE DES ASSURANCES ou au niveau de la FEDERATION NATIONALE DES ASSUREURS DE MAURITANIE (FNAM) doit faire l’objet d’une attention particulière de la part des plus hautes autoritĂ©s pour que chaque citoyen se sente en mesure de faire entendre sa voix aux plus hautes sphères de l’Etat et dire ouvertement ce qu’il subit comme injustice ou escroquerie de la part d’un assureur. Ce qui ne manquera pas d’inciter ces derniers Ă ĂŞtre plus regardants dans ce qu’ils font et plus sĂ©rieux vis-Ă -vis de leur clientèle. Ce Bureau servira Ă©galement de baromètre pour mesurer l’état de santĂ© gĂ©nĂ©ral de l’assurance dans notre pays et aidera surtout Ă trouver des solutions Ă l’amiable et Ă©viter aux parties prenantes d’aller en contentieux, longs et coĂ»teux. 4/ La mise en place d’un FONDS DE GARANTIE Ă l’instar des pays voisins oĂą cette institution joue un rĂ´le de premier plan dans l’indemnisation des accidents du corporel qui est prĂ©vue par nos textes Ă l’Article 345 du Code des Assurances mauritanien, mais n’ayant jamais vu le jour. L’Article 345 stipule : « Il est instituĂ© un fonds de garantie pour l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation pour lesquels le responsable est inconnu ou n’est pas assurĂ©. Seules les victimes atteintes dans leur intĂ©gritĂ© corporelle sont concernĂ©es par ce fonds. Ce fonds garantit donc la justice dans le traitement des cas d’accidents de la route et sert Ă mieux prĂ©server la vie des citoyens, surtout ceux pauvres et sans moyens de poursuite Ă l’encontre des chauffeurs qui les renversent et prennent la fuite. Les cas de dĂ©lits de fuite constituent un pourcentage non nĂ©gligeable dans les statistiques des accidents de la route chez nous. D’oĂą l’importance de la mise en place d’un tel fonds qui servira Ă faire face Ă toutes situations ou cas de nature Ă entraĂ®ner le retard dans l’indemnisation des hĂ©ritiers et ayants droit des victimes des accidents de la route ; tout en conservant le droit Ă ce fonds de se retourner contre toute personne ou sociĂ©tĂ© d’assurance dont la responsabilitĂ© serait Ă©tablie après les enquĂŞtes et investigations des autoritĂ©s compĂ©tentes. Ce fonds doit ĂŞtre alimentĂ© par une participation annuelle de l’Etat mauritanien et par les prĂ©lèvements de l’ordre de 3 Ă 5% effectuĂ©s sur chaque opĂ©ration d’assurance Auto Ă©tablie par un assureur mauritanien ou Ă©tranger, agrĂ©Ă© en Mauritanie. 5/ La mise en place d’un BUREAU DE TARIFICATION qui rendra transparente et Ă©quitable toute la tarification des risques Ă laquelle se livrent les assureurs et permettra de fixer des règles objectives et des principes de tarification des diffĂ©rents risques. Ce qui permettra de parer Ă toute Ă©ventualitĂ© de litige sur les taux Ă appliquer et garantira une Ă©quitĂ© dans l’application des taux. La mise en place d’un tel Bureau aidera d’ailleurs Ă une libĂ©ralisation plus grande dans la tarification de la branche Auto et permettra aux assureurs de s’acheminer vers l’application d’un principe capital dans l’assurance Auto : le principe de BONUS MALUS. C’est-Ă -dire que l’assurĂ©, en branche Auto essentiellement, qui fera une annĂ©e sans causer d’accident de la route, aura droit Ă un bonus ou une diminution de la prime qui lui sera appliquĂ©e de plein droit. Par contre, l’automobiliste qui cause des accidents de la circulation au courant de la pĂ©riode de son assurance et qui se voit donc refuser la couverture chez une sociĂ©tĂ© d’assurance, se rendra au Bureau de Tarification pour subir le malus le plus Ă©quitable pour son cas. Ce qui ne manquera pas de rendre nos chauffeurs plus vigilants et plus attentifs Ă leur manière de conduire. 6/ La redynamisation de la FEDERATION NATIONALE DES ASSUREURS DE MAURITANIE, La FNAM. En effet, depuis sa crĂ©ation, cette FĂ©dĂ©ration n’a jamais pu jouer le rĂ´le indispensable qui lui revient. Elle est amenĂ©e, par vocation Ă jouer un rĂ´le de premier plan dans le secteur des assurances, en posant et en participant Ă la recherche de solutions idoines Ă tous les problèmes que connaĂ®t le secteur. L’utilitĂ© et l’urgence de dynamiser cette fĂ©dĂ©ration, dont les activitĂ©s peuvent ĂŞtre amĂ©liorĂ©es par une nouvelle volontĂ© commune d’affermir davantage son rĂ´le, en la dotant d’organes et de moyens adĂ©quats, se passe de toute preuve. En dotant la fĂ©dĂ©ration d’un SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral libre de tout autre engagement, c’est-Ă -dire travaillant Ă plein temps et vacant uniquement Ă cette fonction ; de nouveaux Statuts, d’un Siège propre, d’un budget annuel consistant et d’un personnel suffisant ; les opĂ©rateurs nationaux pourront lĂ©gitimement s’attendre aux rĂ©percussions avantageuses sur leurs rendements. RĂ©percussions qui seront induites par les activitĂ©s de la FĂ©dĂ©ration qui entreprendra entre autres des campagnes de sensibilisation et de prĂ©vention communes. Campagnes qui doivent mettre l’accent sur les solutions idoines Ă apporter en toute urgence, en vue de mener des actions concrètes pour amĂ©liorer la productivitĂ© de chaque sociĂ©tĂ©, dans un climat de saine et loyale concurrence. Les objectifs de cette FĂ©dĂ©ration doivent tourner autour des grands axes suivants : 1/ ReprĂ©senter les intĂ©rĂŞts de la profession auprès de ses interlocuteurs, publics et privĂ©s, nationaux et internationaux. 2/ Être un outil de concertation avec ses diffĂ©rents partenaires tant externes qu’internes. 3/ Étudier en commun les problèmes techniques, financiers et juridiques. La FĂ©dĂ©ration doit Ă©tablir des statistiques rĂ©trospectives et prospectives de l’assurance. 4/Informer le public, notamment par l’intermĂ©diaire d’un site Internet qui doit ĂŞtre crĂ©Ă© en toute urgence Ă cette fin. La FĂ©dĂ©ration doit participer aux grands dĂ©bats de sociĂ©tĂ© par l’intermĂ©diaire d’un Conseil dĂ©diĂ© et Ă travers diffĂ©rentes publications dont une Revue mensuelle. 5/Promouvoir les actions de prĂ©vention afin de rĂ©duire la gravitĂ© et la frĂ©quence des risques. La profession pourra agir Ă travers des campagnes de sensibilisation sur la PrĂ©vention routière, menĂ©es tout au long de l’annĂ©e, suivant un rythme convenu entre les diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s membres. Des missions d’une organisation professionnelle qui se respecte et qui entend mener une action commune dans l’intĂ©rĂŞt et Ă l’avantage de tous ses membres. Une FĂ©dĂ©ration dont le rĂ´le est donc capital. Mais nous constatons que, jusqu’à prĂ©sent, et fort malheureusement, Ă cause des pesanteurs d’ordre d’influence, de querelles, de tiraillements et de divergences entre les opĂ©rateurs, cette fĂ©dĂ©ration n’a pas de Siège propre, ni des employĂ©s dĂ©diĂ©s, ni un SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral Ă plein temps. Elle n’a jamais fait de publications, ni mener des campagnes de sensibilisation ou de propagation de la culture des assurances Ă Nouakchott et Ă l’intĂ©rieur du pays, et Ă travers les mĂ©dia. Elle n’a mĂŞme pas servi, et nous le regrettons fort, Ă crĂ©er un esprit d’entente entre les sociĂ©tĂ©s d’assurances, esprit qui aurait permis pourtant de dĂ©velopper beaucoup d’autres aspects de coopĂ©ration et d’entraide bĂ©nĂ©fiques pour toutes. Citons, par exemple : -l’encouragement et la pratique sur le terrain de la coassurance pour tous les risques importants ou Ă caractères spĂ©cifiques ; -le dĂ©veloppement de la pratique de retournement entre les sociĂ©tĂ©s, moyennant la signature d’une convention entre les compagnies d’assurances organisant l’indemnisation directe ou ’’l’assurance totale’’, comme il plaĂ®t Ă quelques spĂ©cialistes de l’appeler ; -l’élaboration d’une liste indicative commune, des pièces de rechange auto (neuves et d’occasion), qui servira de rĂ©fĂ©rence entre les sociĂ©tĂ©s d’assurances et qui rendra l’évaluation des dĂ©gâts plus juste et plus Ă©quitable ; -la mise en place d’un GARAGE mutuellement agrĂ©Ă© oĂą pourront ĂŞtre rĂ©parĂ©s les vĂ©hicules accidentĂ©s ; 7/ La crĂ©ation, en toute urgence, d’une SOCIETE MAURITANIENNE DE REASSURANCE, qui doit ĂŞtre mixte entre l’Etat mauritanien et les opĂ©rateurs privĂ©s. Ce qui permettra : - de rĂ©duire les exportations de primes vers la rĂ©assurance, jusqu’à prĂ©sent exclusivement Ă©trangère, - de disposer d’un observatoire de la santĂ© du marchĂ© national naissant et d’un moyen de suivi interne des conventions courantes passĂ©es avec les partenaires Ă©trangers, - d’acclimater, Ă cĂ´tĂ© de l’assurance directe, un nouveau mĂ©tier, la rĂ©assurance professionnelle, dont la vocation et la raison d’être sont de rendre des services aux marchĂ©s, au-delĂ de ce qui est imposĂ© par la loi, et mĂŞme un jour, d’exporter de la sĂ©curitĂ© au profit de partenaires commerciaux Ă©trangers. 8/ L’encouragement et l’incitation des SociĂ©tĂ©s d’assurances Ă s’adonner de plus en plus Ă la COASSURANCE. En s’y adonnant, bien entendu conformĂ©ment aux règles de l’art, les sociĂ©tĂ©s nationales se partageront les primes les plus consistantes des grandes sociĂ©tĂ©s nationales, telles que la SNIM et Filiales, la MCM, la SOMELEC, la SNDE, l’ATTM, l’ENER, la SONIMEX, la SOMAGAZ, la NAFTEC, la SMH, la SOGED, la SONADER, le PORT DE L’AMITIE, Le PORT AUTONOME DE NOUADHIBOU, notre jeune COMPAGNIE AERIENNE, les plates formes pĂ©trolières Ă©trangères installĂ©es en Mauritanie, les SociĂ©tĂ©s pĂ©trolières PATRONAS, TOTAL , et minières, MCM, TASIAST, ou de prospection. Mais aussi, elles doivent consacrer les moyens humains et financiers qu’il faut pour la bonne gestion et la prĂ©voyance de ces diffĂ©rents risques majeurs. Cette pratique, frĂ©quente dans des pays voisins et bĂ©nĂ©fique pour tous n’a jamais connue, Ă notre connaissance, un seul cas d’application en Mauritanie. On a prĂ©fĂ©rĂ© le ’’fronting’’, qui a Ă©tĂ© facilement imposĂ© par les sociĂ©tĂ©s Ă©trangères, installĂ©es dans notre pays ; faute de soliditĂ© financière de nos sociĂ©tĂ©s d’assurances, mais surtout faute de recours Ă la coassurance. 9/ Un traitement particulier (en les recensant et en les suivant dossier par dossier) pour les cas de sinistres pendants devant les tribunaux ou traĂ®nant dans les archives des sociĂ©tĂ©s d’assurances nationales. Car c’est lĂ oĂą le bat blesse et oĂą l’on enregistre les cas d’injustice les plus caractĂ©risĂ©s. Des victimes, le plus souvent des couches dĂ©shĂ©ritĂ©es, se voyant traĂ®ner pour des diyas ou des IPP pendant dix ans !!! . 10/ La formation de magistrats et d’avocats spĂ©cialisĂ©s dans le domaine des assurances. Car les procès se dĂ©roulant par le soin d’avocats non spĂ©cialistes, devant des juges et des magistrats non spĂ©cialisĂ©s, eux aussi, connaissent toujours des retards et parfois des aberrations et des contradictions, avec des condamnations ou acquittements des plus injustifiĂ©s. Et l’on sent toujours ce manque cruel de la connaissance des textes de lois rĂ©gissant les assurances, ainsi qu’une absence de suivi et d’accompagnement de l’évolution des principes et des techniques jurisprudentielles en matière d’assurance. Sans parler de l’absence de toutes tentatives de rĂ©diger des Ă©crits de doctrine ou de commentaires des jugements rendus. Les prononcĂ©s de jugements laissent parfois pantois les assureurs –certains bien sĂ»r- qui voient, impuissants, des juges rendre des condamnations, en dĂ©clarant expressĂ©ment que le jugement a Ă©tĂ© rendu en prĂ©sence des parties, alors qu’à aucun moment la sociĂ©tĂ© d’assurances n’a reçu de convocation ! Ou, parfois, en se trouvant face Ă des condamnations peu dĂ©fendables, Ă payer trois ou quatre millions, par exemple, pour un vĂ©hicule qui, mĂŞme sortant usine n’aurait pas cette valeur ! Mais nous pouvons aussi trouver des dĂ©cisions de justice qui dĂ©crètent, sans aucune forme de respect des règles de procĂ©dure, de surseoir ou de reporter, sine die, le jugement d’une affaire, pour permettre Ă une sociĂ©tĂ© d’assurances de gagner du temps ! D’oĂą l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de former des juges, des magistrats et des avocats spĂ©cialisĂ©s dans le domaine des assurances. Ceci en plus de la nĂ©cessitĂ© de rĂ©vision du statut et des agrĂ©ments des experts nationaux en matière d’assurance. 11/ L’encouragement et l’incitation Ă l’introduction des formules islamiques de TAKAFUL en assurances dans notre pays ce qui rĂ©pond Ă une logique simple : faire profiter nos citoyens qui le dĂ©sirent de produits d’assurances conformes Ă la charia ou loi islamique. Notons ici que les formules d’assurance TAKAFUL sont devenues très dĂ©veloppĂ©es dans le monde et connaissent un engouement sans prĂ©cĂ©dent en occident mĂŞme. Le volume du marchĂ© TAKAFUL sur le plan du marchĂ© mondial des assurances est de l’ordre de 280 Milliards de USD ! Faisons en profiter notre pays et participons Ă l’encouragement du commun des mauritaniens Ă s’assurer de plus en plus, car beaucoup de nos concitoyens sont justement rĂ©ticents Ă toute forme d’assurance par crainte de tout ce qui est Haram (illicite) ou non conforme Ă la Charia. Il est utile que les banques et les assurances puissent s’acheminer, progressivement, mais rĂ©solument vers l’alternative islamique pour chaque produit. Acheminement sage, graduel, bien Ă©tudiĂ©, bien fait et profitant pleinement des dernières techniques de la Finance Islamique sur le plan international. Ce qui correspond plus Ă notre culture, Ă nos valeurs, Ă notre sainte Religion, l’Islam, et qui surtout contribuera Ă lever toutes les barrières psychologiques qui se dressent encore devant l’acte mĂŞme de s’assurer. Ce qui constitue dĂ©jĂ un argument commercial très solide ! 12/ Enfin, une implication plus grande de l’Etat mauritanien dans le secteur des assurances en reprenant son rĂ´le de contrĂ´le, de supervision, d’arbitrage de rĂ©gulation et d’orientation du secteur et, notamment : -Ouvrir une Ecole Nationale des Assurances afin de contribuer Ă la propagation du savoir et des connaissances requises et participer Ă la formation de compĂ©tences nationales de moyen et haut niveaux, nĂ©cessaires au secteur des assurances. -Organiser des assises ou des journĂ©es nationales de rĂ©flexion auxquelles doivent ĂŞtre invitĂ©s des experts nationaux et Ă©trangers de haut niveau pour tracer une stratĂ©gie claire Ă suivre pour ce secteur vital Ă tout dĂ©veloppement Ă©conomique et social de notre pays.
Nouakchott le, 01/07/2015 Mohamed Yeslem Ould Yarba Ould Beihatt
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