C’est le journal algérien «Al Khabar» qui a rapporté la nouvelle, le 3 février sur son site internet : le commandement effectif de «Katibate El Moulethémine » (en français, le Bataillon des Hommes Voilés) est passé de Mokhtar Belmoctar au dénommé Abdelhamid Essoufi après le ralliement de la plupart des éléments du bataillon d’«El Moulethémine» à ce dernier.
La «Katibate El Moulethémine » et celle de «Tarek Ibn Ziyad », toutes les deux, sous les ordres de Belmoctar, constituaient les deux phalanges de l’ex-GSPC au nord du Mali, chargées du soutien et du ravitaillement des premieres lignes du GSPC en Algérie, devenu depuis janvier 2007, Branche d’Al Qaida au Maghreb Islamique (BAQMI). Ces deux Katibates (bataillons) qui ont commencé depuis 2002 à recruter parmi les ressortissants des pays du Sahel, ont mené une opération conjointe, en juin 2005, contre le poste militaire de Lemgheiti. En plus des 15 soldats mauritaniens tués, six salafistes, dont 5 algeriens et 1 mauritanien ont également trouvé la mort au cours de cette attaque meurtrière. Le nouveau changement intervenu à la tête du GSPC au Mali ne s’est pas accompagné d’une information supplementaire quand au sort réservé à Belmoctar qui avait su jusqu’ici, s’accommoder des changements qui surviennent souvent à la tête du GSPC, depuis Hassan Hattab en passant par Nabil Sahraoui jusqu’à Abou Moussaab Abdel Weddoud Droudkel. La décision du remplacement de Belmoctar intervient-elle après son éventuelle disgrâce ou sa mort ? Si, non, a-t-elle été avalisée par la Jemaa d’ «El Hal wal Aghd » (parlement salafiste). A-t-il pris le commandement d’une autre Katiba ? S’est-il rendu aux autorités algériennes ? A-t-il été liquidé par l’organisation ? Mokhtar Belmoctar avait succédé en 2004 à Abderrazak le Para à la tête du GSPC au Sahel. Ce dernier, est l’auteur du rapt des touristes européens en 2003 pour la libération desquels il avait obtenu une rançon de 5 millions d’euros. Le Para avait été capturé par des rebelles tchadiens en mars 2004 et livré quelques mois après aux autorités algériennes, via la Libye. Selon la presse française qui l’avait présenté comme un «étrange Ben Laden du Sahara» il emargerait à la Securité Militaire algerienne, et serait actuellement libre de ses mouvements en Algérie. C’est le même Para, bien avant Belmoctar, qui avait procédé à partir de 2003 au premiers recrutements de jeunes salafistes mauritaniens par le biais de salafistes sahraouis du Polisario. Après son arrestation au Tibesti (Tchad) le commandement du GSPC au Sahara était passé entre les mains de Mokhtar Belmoctar. Ce dernier n’a pas mené des opérations d’envergure à part l’attaque de Lemgheiti. Selon les aveux d’un jihadiste mauritanien Abou M… arrêté en août 2006, Mokhtar Belmoctar en plus de son soi disant Jihad contre les «impies et les croisés» racketterait parfois les trafiquants de drogue qui sillonnent le Sahel. La designation de «Essoufi» à la place de Belmoctar reste cependant compréhensible .Essoufi était un des adjoints de Belmoctar parmi lesquels il y avait Abdel Hamid (Essoufi ?), Abd El Hagh, Abou Khaled, et Abou Khouzeime. Il convient surtout de se demander si la désignation de «Essoufi» n’est pas surtout intervenue après l’annonce par «Al Khabar» de la liquidation de cinq islamistes armés, dont l’ «Emir» de la branche maghrébine d’Al-Qaïda au Mali (Belmoctar?), lesquels ont été tués samedi 2 février , par l’armée algérienne dans le Sahara, à Roud-Ennous, au sud de Ouargla (800 Kms au sud d’Alger). Si c’est le cas, ce sera une excellente nouvelle pour les orphelins de Lemgheiti. IOM
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