Mauritel SA : Le malaise regagne les travailleurs    
08/02/2008

Les syndicats des travailleurs de Mauritel SA qui a absorbĂ© rĂ©cemment, le très controversĂ© opĂ©rateur GSM « Mauritel Mobiles» ont dĂ©noncĂ© la signature d’un protocole d’accord avec «certains» dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel. Ils ont Ă©voquĂ© Ă  ce sujet,  «les circonstances on ne peut plus obscures qui ont entourĂ© cette signature et du mĂ©pris manifeste de l’institution du collège des dĂ©lĂ©guĂ©s ». Voici les communiquĂ©s de presse rendus publics par les syndicats Mauritel SA.



                        CommuniquĂ© de presse N 1
Depuis quelques jours, nous avons constatĂ© la diffusion Ă  grande Ă©chelle d’un   communiquĂ© relatif Ă  la signature d’un protocole d’accord entre  Ă  la Direction GĂ©nĂ©rale  de Mauritel et certains DĂ©lĂ©guĂ©s du personnel.
 Ce communiquĂ© nous inspire les remarques qui suivent :
 Contrairement Ă  ce qui est affirmĂ© dans le communiquĂ© concernant la transparence qui a caractĂ©risĂ© la signature du protocole avec la Direction GĂ©nĂ©rale, il faut souligner les circonstances on ne peut plus obscures qui ont entourĂ© cette signature et du mĂ©pris manifeste de l’institution qu’est le collège des dĂ©lĂ©guĂ©s. En effet, comment expliquer l’empressement avec lequel le protocole d’accord a Ă©tĂ© signĂ©, les pressions psychologiques exercĂ©es sur les dĂ©lĂ©guĂ©s ainsi que le choix du moment ?
Comment expliquer qu’une sĂ©ance ordinaire, au cours de laquelle des Ă©lĂ©ments d’informations, relatifs Ă  la prime d’emploi et au plafonnement du personnel dans les catĂ©gories du nouveau statut,devraient ĂŞtre fournis aux dĂ©lĂ©guĂ©s pour leur permettre d’apprĂ©cier les avantages comparatifs de l’automatisme sur une partie de la prime d’emploi par rapport Ă  celui sur le salaire de base, puisse se transformer, sans concertation aucune ,en sĂ©ance de finalisation d’un protocole qui n’a jamais Ă©tĂ© portĂ© au prĂ©alable Ă  la connaissance des dĂ©lĂ©guĂ©s mettant fin au conflit qui nous opposait Ă  la Direction GĂ©nĂ©rale,d’une part, et  validant du mĂŞme coup les annexes du nouveau statut.
 Le nouveau protocole d’accord que nous mettons en cause est nettement en retrait par rapport au procès-verbal de conciliation signĂ© devant l’inspecteur du Travail et qui a Ă©tĂ© soumis au Tribunal de Travail pour exĂ©cution.
Plusieurs  points constituant des avantages acquis, ont Ă©tĂ© ainsi ignorĂ©s par le nouveau protocole :
 
a)     Renonciation Ă  l’avancement automatique sur le salaire de base.
 L’avancement automatique proposĂ© dans le protocole d’accord sur une partie de la prime d’emploi ne saurait constituer une rĂ©ponse Ă  la revendication relative Ă  l’automatisme sur le salaire de base, il pourrait tout au plus constituer une rĂ©ponse Ă  la revendication  concernant l’assouplissement des conditions d’évolution Ă  l’intĂ©rieur de la prime d’emploi.
 
b)     Renonciation Ă  la prime de bilan
 Cette prime qui a toujours Ă©tĂ© de deux mois de brut, indĂ©pendamment de toute apprĂ©ciation, devient dans le nouveau protocole fonction de la rĂ©alisation des objectifs fixĂ©s par l’EAP.
 
c)     Renonciation Ă  l’augmentation de l’indemnitĂ© de logement
 Dans le procès-verbal de conciliation signĂ© devant l’inspecteur du Travail, les parties sont convenues qu’une communication sera soumise au prochain Conseil d’Administration qui prĂ©voit que cette prime doit se situer entre 15000 et 60000 UM et qu’elle doit ĂŞtre indexĂ©e Ă  la catĂ©gorie et non Ă  l’emploi. Ces deux avancĂ©es ont Ă©tĂ© passĂ©es sous silence dans le nouveau protocole.
 
d)     Renonciation aux es quotas tĂ©lĂ©phoniques et Ă  la procĂ©dure de recouvrement
 Le nouveau protocole n’a pas mentionnĂ© le sort rĂ©servĂ© Ă  ces deux dolĂ©ances qui devaient pourtant, dans le cadre du P.V de conciliation signĂ© devant l’inspecteur RĂ©gional du Travail, ĂŞtre finalisĂ© et validĂ© par la prochaine rĂ©union du comitĂ© exĂ©cutif qui s’est tenu d’ailleurs deux fois après la signature de ce protocole.
 Le mandat qui a Ă©tĂ© donnĂ© par l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale  est pourtant sans ambiguĂŻtĂ©. L’AG avait mandatĂ© le collège de lancer un prĂ©avis juste après l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale des actionnaires de Mauritel devant approuver la fusion et de rester en mĂŞme temps ouvert au dialogue.
 Les auteurs du communiquĂ©, ont Ă©tĂ© incapables de dire en quoi les avancĂ©es obtenues ont Ă©tĂ© "significatives», 
 Les auteurs du communiquĂ© n’ont pu invoquer Ă  l’appui de leur raisonnement, que le taux fantaisiste de 80% de satisfaction pour les dolĂ©ances, d’ailleurs squelettiques, relevant de la compĂ©tence de la Direction GĂ©nĂ©rale. En rĂ©alitĂ© ce type de dolĂ©ances n’a reçu aucune satisfaction hormis deux points qui n’ont pas d’impact budgĂ©taire significatif et ne bĂ©nĂ©ficient qu’à une infime partie du personnel (aide sociale en cas de dĂ©cès et la prime d’astreinte).
 Enfin ,il s’agit aujourd’hui de nouer un vĂ©ritable dialogue avec le nouveau management que nous crĂ©ditons de toutes les bonnes volontĂ©s, mais qui a Ă©tĂ© malheureusement induit  en erreur, en voulant Ă©vacuer Ă  la va- vite un conflit social aux nombreuses tentacules et qui en dit long sur une vĂ©ritable crise larvĂ©e qu’il s’agit de dĂ©samorcer avec prudence et non pas se suffire d’extorquer un protocole Ă  la dernière minute au dĂ©triment de la paix sociale devant recevoir l’assentiment de toutes les forces en prĂ©sence au sein de Mauritel. La prĂ©cipitation ne devait nous animer que dans l’unique cas oĂą il s’agit d’accĂ©lĂ©rer l’apaisement du climat social qui est une prioritĂ© dans le contexte actuel pour libĂ©rer les esprits et les Ă©nergies pour mieux relever les dĂ©fis multiformes qui interpellent chacun de nous.
 
Fait Ă  Nouakchott, le 10 janvier 2008
 Les signataires :
  Les dĂ©lĂ©guĂ©s:
 1)  Mohamed Yahya Ould Mohamed Abdallahi
 2)  Yahya ould Mohamed Vall
 3)  Mekfoula Mint Sidaty


                                    CommuniquĂ© de presse N 2
Nous représentants des organisations syndicales (UGTM, CLTM et SYCEM) signataires du présent communiqué, après analyse attentive de la situation sociale de Mauritel ainsi que l’examen minutieux du contenu du dernier protocole signé avec la Direction Générale de Mauritel ,à l’issue des négociations engagées depuis plus d’une année avec le collège des délégués du personnel, demandons à la Direction Générale de Mauritel ce qui suit :
 1.   La suspension du procès-verbal signĂ© le 10/12/2007 entre les reprĂ©sentants de la Direction GĂ©nĂ©rale de Mauritel et certains dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel, tel que demandĂ© dans la pĂ©tition signĂ©e par la majoritĂ© du personnel de Mauritel ;
 2.   Le renouvellement immĂ©diat du collège des dĂ©lĂ©guĂ©s pour tenir compte, Ă  la fois, des implications de la fusion des deux entitĂ©s du groupe et la situation actuelle que traverse l’entreprise.
 Nous invitons, Ă  cette occasion, la nouvelle Direction gĂ©nĂ©rale Ă  amorcer un dialogue sincère avec l’ensemble des syndicats pour aboutir Ă  un climat apaisĂ© au sein de notre entreprise.

 

Fait Ă  Nouakchott, le 21/01/2008
 
Pour l’UGTM                                                  Pour la CLTM
 
Fatimetou Mint Ali                                           Minetou Mint Mohamed Mahmoud

 
 
                                                Pour le SYCEM
                                             Ahmedou Ould Bakar


                                           CommuniquĂ© de presse N 3
 
Le syndicat des cadres et du personnel d’encadrement  de Mauritel (SYCEM) après avoir accompagnĂ© et  suivi avec attention les nĂ©gociations engagĂ©es depuis bientĂ´t une annĂ©e entre la Direction GĂ©nĂ©rale de Mauritel et le collège des dĂ©lĂ©guĂ©s, constate avec amertume l’impasse Ă  laquelle a conduit la signature d’un protocole d’accord avec le nouveau management.
 Après Ă©valuation de cet accord, nous avons appelĂ© Ă  une rĂ©union, nos partenaires syndicaux et l’ensemble des dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel pour attirer leur attention sur les graves insuffisances qui le caractĂ©risent au double plan de la forme et du fond.
En effet, au plan de la forme l’accord n’a Ă©tĂ© signĂ©, ni devant l’Inspecteur RĂ©gional du Travail, ni par les mĂŞmes personnes qui ont signĂ© le premier P.V de conciliation dont il vient en exĂ©cution, ce qui pose le problème de sa validitĂ©  et partant sa capacitĂ© de mettre fin au diffĂ©rend en cours.
Quant au fond, ledit accord renonce expressĂ©ment Ă  des avantages acquis  importants et vide la plate-forme revendicative de son essence.
 Au cours de ces rĂ©unions, nous avons proposĂ© des solutions alternatives Ă  nos partenaires pour que l’accord signĂ© puisse retrouver les Ă©lĂ©ments qui manquent Ă  sa validitĂ©. Nous n’avons reçu en contre-partie que l’obstination. Nos partenaires d’hier dĂ©cidĂ©s Ă  pourfendre l’unitĂ© syndicale, nous annoncent d’ailleurs, que non seulement, il n’est pas question de revenir sur cet accord, mais qu’ils ont, Ă©galement, procĂ©dĂ© Ă  la validation des annexes du nouveau statut du personnel dans sa forme originelle. Par cette validation, ils ajoutent davantage aux problèmes posĂ©s en renonçant Ă  tous les amendements qui ont Ă©tĂ© proposĂ©s, oubliant du coup les interminables nĂ©gociations dont ils ont fait l’objet pendant une annĂ©e et demie.
 C’est conscient de cette grave situation, que le SYCEM a demandĂ© par le biais de ses dĂ©lĂ©guĂ©s ,la suspension de ce protocole, chose qui a rencontrĂ© l’approbation de la majoritĂ© du personnel qui s’est exprimĂ© Ă  travers la pĂ©tition signĂ©e par plus de 250 travailleurs.
Toutefois, le SYCEM demeure ouvert au dialogue, comme il l’a toujours été pour trouver une issue à cette impasse.
 Enfin, nous rĂ©itĂ©rons notre soutien pour les choix judicieux et dĂ©sintĂ©ressĂ©s de nos dĂ©lĂ©guĂ©s qui n’ont pas cautionnĂ©s cette mascarade et exprimons notre attachement Ă  la lĂ©galitĂ© Ă  travers la reconnaissance du seul P.V de conciliation N°41 IRT/NKTT du 11 octobre 2007 signĂ© devant l’Inspecteur RĂ©gional du Travail du ressort.

 

Fait Ă  Nouakchott, le 21 janvier 2008


 Le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du SYCEM
Ahmedou Ould Bakar


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