Les syndicats des travailleurs de Mauritel SA qui a absorbé récemment, le très controversé opérateur GSM « Mauritel Mobiles» ont dénoncé la signature d’un protocole d’accord avec «certains» délégués du personnel. Ils ont évoqué à ce sujet, «les circonstances on ne peut plus obscures qui ont entouré cette signature et du mépris manifeste de l’institution du collège des délégués ». Voici les communiqués de presse rendus publics par les syndicats Mauritel SA.
Communiqué de presse N 1 Depuis quelques jours, nous avons constaté la diffusion à grande échelle d’un communiqué relatif à la signature d’un protocole d’accord entre à la Direction Générale de Mauritel et certains Délégués du personnel. Ce communiqué nous inspire les remarques qui suivent : Contrairement à ce qui est affirmé dans le communiqué concernant la transparence qui a caractérisé la signature du protocole avec la Direction Générale, il faut souligner les circonstances on ne peut plus obscures qui ont entouré cette signature et du mépris manifeste de l’institution qu’est le collège des délégués. En effet, comment expliquer l’empressement avec lequel le protocole d’accord a été signé, les pressions psychologiques exercées sur les délégués ainsi que le choix du moment ? Comment expliquer qu’une séance ordinaire, au cours de laquelle des éléments d’informations, relatifs à la prime d’emploi et au plafonnement du personnel dans les catégories du nouveau statut,devraient être fournis aux délégués pour leur permettre d’apprécier les avantages comparatifs de l’automatisme sur une partie de la prime d’emploi par rapport à celui sur le salaire de base, puisse se transformer, sans concertation aucune ,en séance de finalisation d’un protocole qui n’a jamais été porté au préalable à la connaissance des délégués mettant fin au conflit qui nous opposait à la Direction Générale,d’une part, et validant du même coup les annexes du nouveau statut. Le nouveau protocole d’accord que nous mettons en cause est nettement en retrait par rapport au procès-verbal de conciliation signé devant l’inspecteur du Travail et qui a été soumis au Tribunal de Travail pour exécution. Plusieurs points constituant des avantages acquis, ont été ainsi ignorés par le nouveau protocole : a) Renonciation à l’avancement automatique sur le salaire de base. L’avancement automatique proposé dans le protocole d’accord sur une partie de la prime d’emploi ne saurait constituer une réponse à la revendication relative à l’automatisme sur le salaire de base, il pourrait tout au plus constituer une réponse à la revendication concernant l’assouplissement des conditions d’évolution à l’intérieur de la prime d’emploi. b) Renonciation à la prime de bilan Cette prime qui a toujours été de deux mois de brut, indépendamment de toute appréciation, devient dans le nouveau protocole fonction de la réalisation des objectifs fixés par l’EAP. c) Renonciation à l’augmentation de l’indemnité de logement Dans le procès-verbal de conciliation signé devant l’inspecteur du Travail, les parties sont convenues qu’une communication sera soumise au prochain Conseil d’Administration qui prévoit que cette prime doit se situer entre 15000 et 60000 UM et qu’elle doit être indexée à la catégorie et non à l’emploi. Ces deux avancées ont été passées sous silence dans le nouveau protocole. d) Renonciation aux es quotas téléphoniques et à la procédure de recouvrement Le nouveau protocole n’a pas mentionné le sort réservé à ces deux doléances qui devaient pourtant, dans le cadre du P.V de conciliation signé devant l’inspecteur Régional du Travail, être finalisé et validé par la prochaine réunion du comité exécutif qui s’est tenu d’ailleurs deux fois après la signature de ce protocole. Le mandat qui a été donné par l’Assemblée Générale est pourtant sans ambiguïté. L’AG avait mandaté le collège de lancer un préavis juste après l’Assemblée Générale des actionnaires de Mauritel devant approuver la fusion et de rester en même temps ouvert au dialogue. Les auteurs du communiqué, ont été incapables de dire en quoi les avancées obtenues ont été "significatives», Les auteurs du communiqué n’ont pu invoquer à l’appui de leur raisonnement, que le taux fantaisiste de 80% de satisfaction pour les doléances, d’ailleurs squelettiques, relevant de la compétence de la Direction Générale. En réalité ce type de doléances n’a reçu aucune satisfaction hormis deux points qui n’ont pas d’impact budgétaire significatif et ne bénéficient qu’à une infime partie du personnel (aide sociale en cas de décès et la prime d’astreinte). Enfin ,il s’agit aujourd’hui de nouer un véritable dialogue avec le nouveau management que nous créditons de toutes les bonnes volontés, mais qui a été malheureusement induit en erreur, en voulant évacuer à la va- vite un conflit social aux nombreuses tentacules et qui en dit long sur une véritable crise larvée qu’il s’agit de désamorcer avec prudence et non pas se suffire d’extorquer un protocole à la dernière minute au détriment de la paix sociale devant recevoir l’assentiment de toutes les forces en présence au sein de Mauritel. La précipitation ne devait nous animer que dans l’unique cas où il s’agit d’accélérer l’apaisement du climat social qui est une priorité dans le contexte actuel pour libérer les esprits et les énergies pour mieux relever les défis multiformes qui interpellent chacun de nous. Fait à Nouakchott, le 10 janvier 2008 Les signataires : Les délégués: 1) Mohamed Yahya Ould Mohamed Abdallahi 2) Yahya ould Mohamed Vall 3) Mekfoula Mint Sidaty
Communiqué de presse N 2 Nous représentants des organisations syndicales (UGTM, CLTM et SYCEM) signataires du présent communiqué, après analyse attentive de la situation sociale de Mauritel ainsi que l’examen minutieux du contenu du dernier protocole signé avec la Direction Générale de Mauritel ,à l’issue des négociations engagées depuis plus d’une année avec le collège des délégués du personnel, demandons à la Direction Générale de Mauritel ce qui suit : 1. La suspension du procès-verbal signé le 10/12/2007 entre les représentants de la Direction Générale de Mauritel et certains délégués du personnel, tel que demandé dans la pétition signée par la majorité du personnel de Mauritel ; 2. Le renouvellement immédiat du collège des délégués pour tenir compte, à la fois, des implications de la fusion des deux entités du groupe et la situation actuelle que traverse l’entreprise. Nous invitons, à cette occasion, la nouvelle Direction générale à amorcer un dialogue sincère avec l’ensemble des syndicats pour aboutir à un climat apaisé au sein de notre entreprise.
Fait à Nouakchott, le 21/01/2008 Pour l’UGTM Pour la CLTM Fatimetou Mint Ali Minetou Mint Mohamed Mahmoud Pour le SYCEM Ahmedou Ould Bakar
Communiqué de presse N 3 Le syndicat des cadres et du personnel d’encadrement de Mauritel (SYCEM) après avoir accompagné et suivi avec attention les négociations engagées depuis bientôt une année entre la Direction Générale de Mauritel et le collège des délégués, constate avec amertume l’impasse à laquelle a conduit la signature d’un protocole d’accord avec le nouveau management. Après évaluation de cet accord, nous avons appelé à une réunion, nos partenaires syndicaux et l’ensemble des délégués du personnel pour attirer leur attention sur les graves insuffisances qui le caractérisent au double plan de la forme et du fond. En effet, au plan de la forme l’accord n’a été signé, ni devant l’Inspecteur Régional du Travail, ni par les mêmes personnes qui ont signé le premier P.V de conciliation dont il vient en exécution, ce qui pose le problème de sa validité et partant sa capacité de mettre fin au différend en cours. Quant au fond, ledit accord renonce expressément à des avantages acquis importants et vide la plate-forme revendicative de son essence. Au cours de ces réunions, nous avons proposé des solutions alternatives à nos partenaires pour que l’accord signé puisse retrouver les éléments qui manquent à sa validité. Nous n’avons reçu en contre-partie que l’obstination. Nos partenaires d’hier décidés à pourfendre l’unité syndicale, nous annoncent d’ailleurs, que non seulement, il n’est pas question de revenir sur cet accord, mais qu’ils ont, également, procédé à la validation des annexes du nouveau statut du personnel dans sa forme originelle. Par cette validation, ils ajoutent davantage aux problèmes posés en renonçant à tous les amendements qui ont été proposés, oubliant du coup les interminables négociations dont ils ont fait l’objet pendant une année et demie. C’est conscient de cette grave situation, que le SYCEM a demandé par le biais de ses délégués ,la suspension de ce protocole, chose qui a rencontré l’approbation de la majorité du personnel qui s’est exprimé à travers la pétition signée par plus de 250 travailleurs. Toutefois, le SYCEM demeure ouvert au dialogue, comme il l’a toujours été pour trouver une issue à cette impasse. Enfin, nous réitérons notre soutien pour les choix judicieux et désintéressés de nos délégués qui n’ont pas cautionnés cette mascarade et exprimons notre attachement à la légalité à travers la reconnaissance du seul P.V de conciliation N°41 IRT/NKTT du 11 octobre 2007 signé devant l’Inspecteur Régional du Travail du ressort.
Fait Ă Nouakchott, le 21 janvier 2008
Le Secrétaire Général du SYCEM Ahmedou Ould Bakar
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