L’année 2014 a débuté avec l’annonce de la création d’un tribunal de répression de l’esclavage, l’organisation du deuxième tour d’une élection municipale et législative largement boycottée et la publication d’un article blasphématoire du Prophète Mohamed (PSL).
Des sujets encore à la Une, en ce début de 2015, comme si le temps, a suspendu son vol. Le tribunal pour l’esclavage n’a pas encore siégé. Ce sont des anti-esclavagistes qui sont à la barre de la correctionnelle de Rosso dont le verdict est attendu le 15 janvier. L’élection sénatoriale annoncée le 31 décembre pour mars 2015, sera évidement boycottée comme les précédentes et les réactions fusent aujourd’hui après la condamnation à mort en première instance et certainement pour la forme de l’auteur de l’article blasphématoire. Des faits à similitude frappante se sont produits en 2014. Des marcheurs avec revendications à partir du Brakna en mai et des marcheurs à partir de Zouerate en novembre. Le viol et meurtre des jeunes filles s’est répété avec les cas de Kadji (juin), El Mamiya (octobre) et Zeineb (décembre). Les détournements des derniers publics enregistrés au sein de l’Armée en mars 2014 ont également touché des établissements publics. L’année s’est terminée avec un événement majeur. La Banque Centrale de Mauritanie (BCM) a décidé le 31 décembre du retrait des agréments de deux établissements bancaires qui ne respectent pas la loi et compromettent l’argent des déposants : la Maurisbank et FCI. Des dossiers ont été transmis au parquet à cet effet et des cartes d’embarquement pour Dar Naim pourraient être délivrées. Que retient-on de 2014? Qu’elle fut une année sans la fameuse émission télévisée organisée depuis 2010, dite «rencontre avec le peuple». Qu’elle a été l’année de l’élection du président Aziz pour un mandat à la tête de l’Union Africaine et pour un deuxième mandat à la tête de la Mauritanie. L’année aussi, des excuses plates de certains des détracteurs extérieurs du Président Aziz, notamment, le député Mamère et site Afrik.com. 2014 a donné une grande visibilité à la Mauritanie sur le plan extérieur : Addis, Bruxelles, Paris, Kidal, Pretoria, Koweit, Provence, Malabo, New York, Brisbanne, Dakar, Ouaga, auxquels, s’ajoutent les sommets de chefs d’Etats du «Processus de Nouakchott» et du G5-Sahel tenus à Nouakchott. Elle a connu de grands bouleversements avec la curieuse profanation du Saint Coran dans une mosquée de Nouakchott, la dissolution en mars de l’Ong al-Mostaghbal présidée par le Cheikh Dedew, la feuille de route sur l’esclavage, la mise à sac de l’Ambassade Mauritanie en France et les «Manifestes» des Haratines, des Forgerons et des Soninkés. Ces derniers avec leur sens inné de l’organisation (depuis les Kaya Maghan?) ont ravi la palme de la Culture en février 2014 avec le plus beau festival jamais organisé en Mauritanie. Rien à voir en tout cas, avec ce que nous voyons à Chinguitti, Tichitt, Walata et Wadane. Le départ inattendu le 22 août 2014 de l’ex-Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Leghdaf en poste depuis août 2008 et pressenti un moment, comme un Medvedev potentiel, a été l’un des événements de l’année 2014 . Les jeux sont ouverts pour 2019 même si comme l’a si bien dit un ami, les Mauritaniens ne sont pas portés sur les dauphins, auxquels, ils préfèrent les «Kibarou» et les «Yayeboy». Parmi les faits marquants de l’année qui s’achève, les démêlés soumis à un arbitrage international du Gouvernement avec l’investisseur Bumi, le retrait de Pizzorni , le lancement de la grande campagne d’assainissement de Nouakchott , le retour sans tapage au week-end universel , le découpage de Nouakchott en trois wilayas, le tollé soulevé par les incitations accordées à un moment donné à la Délégation à la surveillance maritime, ainsi que la vague de détournements qui a secoué des entités parmi les plus détestables : la Somelec (parfois pénalisée par les aléas de la Sogem), le Trésor et les Douanes. D’autres faits importants ont également capté l’attention : la fermeture de la prison secrète de la base militaire «Salahdine» (Adrar) où étaient détenus les durs à cuire du jihadisme local, la construction d’un port de pêche artisanale à Tanit , le pavage de plusieurs avenues de Nouakchott, l’inauguration d’une usine de quartz , le lancement à partir de Zouerate d’un programme d’appui aux éleveurs , la randonnée de l’agence «Tadamoun» dans 7 wilayas du pays, la tentative de remplacer les charrettes de Nouakchott par les tricycles ainsi que la neutralisation de bandes de trafiquants de drogue aux frontières nord-ouest du pays... Bonne et heureuse année 2015! IOMS
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