Sauf accident (s) de derniers jours, le processus de libération des otages européens retenus par Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) lancé avec la satisfaction des principales exigences des ravisseurs semble prometteur. Aprés les informations persistantes sur le versement par l’Espagne d’une forte rançon à Aqmi...
...pour faire libérer les trois otages catalans, c’était au tour de quatre combattants détenus au Mali (et dont la libération était exigée par Aqmi pour relâcher son otage français), d’être libérés, dans la nuit de dimanche 21 février.
Ces combattants auraient aussitôt pris la route vers Kidal, apprend-on de source généralement bien informée. De là bas, ils doivent rejoindre les camps d’Aqmi, laquelle, remettra éventuellement l’otage français aux négociateurs maliens. S’en suivra, évidemment une cérémonie à Koulouba et quelques "hâbleries" de M. Kouchner sur l’équilibre nécessaire, entre l’humanitaire et le droit! Il y aurait aussi, sur un autre plan, de l’espoir pour les otages catalans, si Aqmi se suffit de la rançon, après son versement probable.
En tout cas, l’une des revendications d’Aqmi les concernant -à savoir la libération d’un groupe de détenus en Mauritanie- ne semble plus être à l’ordre du jour.
Mais au cas où elle le serait toujours, il pourrait être exclu la Mauritanie suive l’exemple malien avec un procès bâclé, à l’issue duquel, les détenus réclamés par Aqmi seront condamnés à une durée équivalente à leur période passée en détention préventive, pour se retrouver juridiquement libres. Lors d’un procès controversé qui eut lieu le 18 février à Bamako, un tribunal malien a condamné les quatre membres d’Aqmi libérés le 21 février, à 9 mois de prison après avoir retenu contre eux l’accusation simplissime de «détention illégale d’armes». Le viol de la loi malienne sur l’immigration et le séjour, ainsi que l’appartenance à une organisation terroriste n’avaient pas été pris en compte par les juges maliens. Les observateurs estiment cependant, que la France a joué un rôle de premier plan dans l’indulgence de la justice malienne qui a cherché à travers son verdict à obtenir la libération de l’otage français. S’agissant de l’otage italien, une raison unique poussait à l’optimisme. Il semble qu’Aqmi ait avancé au négociateur italien les mêmes exigences, que pour la libération de l’otage français, c’est-à -dire la libération des détenus d’Aqmi au Mali, contre celle de M. Cicala.
En principe, l’otage italien devrait ainsi être libéré avec l’otage français.
Mais des sources en relation avec le dossier poussent au pessimisme, affirmant que les exigences avancées pour la libération de M.Cicala comporteraient la demande de libération de détenus en Mauritanie et ne sont pas assez connues parce que transmises seulement au gouvernement italien, qui semble-t-il, utilise depuis lors, les services de médiateurs libyens .
«L’italien court de gros risques, car il est entre les mains de Yahya Abou El Hemmam, l’un des chefs opérationnels d’Aqmi, les plus durs», précisent ces sources.
Ces mêmes sources parlent d’un accrochage meurtrier qui aurait eu lieu il y a quelques jours au Nord-Ouest d’Arouane (désert malien) entre deux factions d’Aqmi dont celle de "Abou El Hemmam", avec pour cause des divergences fondementales au sujet des négociations menées pour la libération de l’otage italien et son épouse. IOM
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