Les chauffeurs des poids lourds (camions, citernes et semi-remorques) sont en grève depuis le 1er octobre 2014 pour exiger la révision de la loi sur l’assurance adoptée en 2011. Le mouvement a été largement suivi et plusieurs secteurs d’activités en souffrent déjà .
Il englobe les camions -du reste vétustes et souvent non assurés- qui s’occupent du transport des marchandises du Port de Nouakchott vers les marchés, les citernes qui approvisionnent les ménages non raccordés au réseau de la société nationale d’Eau, les semi-remorques qui transportent les marchandises à l’intérieur du pays et enfin, une partie des camions-bennes qui vendent le sable et le coquillage.
Des équipes de grévistes circulent à Nouakchott et menacent les camionneurs qui ne suivent pas le mouvement, a constaté notre reporter.
La loi contestée par les camionneurs qui exigent sa révision ou son annulation comporte des sanctions pécuniaires et privatives des libertés, en cas d’accident ayant entrainé la mort.
Avant cette loi jugée dissuasive, il n’y avait pas de sanctions contre les chauffeurs en règle et il revenait à l’assureur de dédommager les ayants droits des personnes décédées lors des accidents.
Une situation qui permettait à l’assureur de tergiverser et qui constituait un permis de tuer délivré aux chauffeurs. Les camionneurs sont présentement, à leur troisième grève. Après l’adoption de la loi en 2011 les assureurs avaient réagi en augmentant de 30% leurs tarifs et les camionneurs étaient descendus dans la rue les 26 et 31 juillet de la même année afin que les poursuites en cas d’accident (ayant entrainé la mort) soient engagées contre les propriétaires des véhicules.
Les Autorités sont depuis quelques jours en négociation avec les grévistes sans qu’une avancée ne soit annoncée.
«Nous voulons que les sanctions pécuniaires et l’emprisonnement du chauffeur soient enlevés de la loi» nous a confié un chauffeur de camion semi-remorque engagé dans le mouvement de grève.
« Les chauffeurs nous demandent d’annuler le code pénal», nous a dit, de son coté, un responsable du Gouvernement.
Il est à souligner que la loi de 2011 s’applique aux chauffeurs de toutes catégories de véhicules et semble être acceptée par tous. Seuls, les camionneurs la contestent.
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