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Entre Nouakchott et Marseille : Des liens économiques prometteurs

Le réseau d’entreprises Africalink, créé en France il y a sept ans, favorise et développe les relations avec le tissu économique africain, et notamment avec la Mauritanie où il enverra une délégation le 12 février.

« La conviction d’Africalink, c’est que l’Afrique est aujourd’hui le moteur de la croissance économique », soutient avec conviction Hicham El Merini, co-président de cette communauté d’entrepreneurs basée à Marseille qui accueille en son sein 45% de chefs d’entreprise africains.

PDG de la société SM2E, spécialisée dans les technologies de défense et de sécurité, Hicham El Merini, affirme qu’aujourd’hui, « tout le monde veut travailler avec l’Afrique ». D’ailleurs, des projets sont en cours avec les ports de Dakar et Nouakchott.

Africalink est une émanation de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Aix Marseille-Provence (CCIAMP), la première créée en France en 1599. Celle-ci est hébergée dans un imposant et magnifique bâtiment édifié en 1860 selon le souhait de l’Empereur Napoléon III, le long de La Canebière, célèbreavenue de Marseille qui descend jusqu’au Vieux-Port de la ville.

« L’Europe et l’Afrique ont un avenir commun »

Réseau constitué de quelque 230 membres, Africalink a réussi à tisser des relations commerciales à travers la mise en place de projets porteurs qui contribuent au développement d’une vingtaine de pays. La question primordiale qui se posait aux initiateurs -vingt entreprises en 2017-, était de savoir comment travailler efficacement avec l’Afrique. On trouve la réponse sur le site de la chambre de commerce (https://www.cciamp.com) : « Au-delà d’être un réseau de rencontres, d’échanges et de collaborations business entre ses membres, AfricaLink est également un espace de réflexion sur des thèmes tels que l’émergence collaborative, la nouvelle relation Afrique/France, le rôle d’Aix-Marseille-Provence comme hub mondial de cette relation, le financement de la PME en Afrique. »

Sept ans après sa création, Africalink, représenté par des « ambassadeurs » dans plusieurs pays africains, a pleinement justifié sa raison d’être, particulièrement dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle. Les projets sont portés non pas par des grands groupes, mais des PME « qui partagent la conviction que l’Europe et l’Afrique ont un avenir commun, et que celui-ci s’écrira, entre autres, avec les entrepreneurs, créateurs de richesses et d’emplois. » L’enthousiasme d’Hicham El Merini est contagieux. « Si on donne des moyens suffisants à l’Afrique, assure-t-il, le prix Nobel de mathématique pourrait revenir un jour prochain à ce continent ».

Soutien au développement du port de Nouakchott

L’expérience réussi du réseau marseillais, qui a récemment créé sa propre société d’investissement, lui a permis d’associer des entreprises d’autres pays européens : la Pologne, les Pays-Bas et sans doute bientôt l’Écosse. Tous ces pays se tournent donc vers l’Afrique où quatre « actions business » sont réalisées chaque année. « Soit, précise le co-président, quelque deux milliards d’euros en chiffres d’affaires cumulés. » Concernant la Mauritanie, avec laquelle les relations sont excellentes, un important projet financé par le programme européen Archipelago a permis à la CCIAMP et au Grand port maritime de Marseille (GPMM) de former 700 femmes et hommes mauritaniens aux métiers du portuaire (dockers, agents de sécurité, grutiers…) favorisant ainsi le développement du port de l’Amitié. Une action menée en collaboration avec le président de la chambre de commerce de Nouakchott, Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna et Yves Delafon, co-fondateur et administrateur de la Banque de Commerce et d’Industrie (BCI) de Mauritanie. La suite du programme Archipelago verra des employés du port de Nouakchott contribuer à leur tour à la formation des dockers sénégalais. Africalink s’active par ailleurs en Côte d’Ivoire et au Cameroun, pays où elle a soutenu 150 jeunes porteurs de projets innovants.  Autant d’initiatives hélas ralenties ou complexifiées en raison de la (plus en plus) difficile obtention de visas qui est un frein à la circulation des personnes et à la fluidité des affaires.

Africalink, pourtant, ne renonce pas et au-delà de l’aspect économique, ambitionne de tisser un lien culturel avec la diaspora africaine. « Nous voulons construire un vrai hub entre l’Europe et l’Afrique », soutient Hicham El Merini. Cela passe, en particulier, par des subventions accordées à des manifestations culturelles. »

Autant de thèmes qu’abordera la délégation d’Africalink avec la Chambre de commerce de Nouakchott lors de sa visite en Mauritanie le mercredi 12 février prochain.

Ibou Badiane, envoyé spécial à Marseille