Elle est trop dure la vie aquatique. Ne peut pas y demeurer qui veut. Je crois que je vais m’en retirer, abandonnant ma belle raie aux nageoires bleues dans son milieu naturel: sous l’eau, en mer, avec les siens, au sein de la phaune aquatique.
Quant à moi, je vais retourner en apesanteur, continuant mon dépaysement, mon errance dans cet univers infini. Contrairement à la vie sous marine, là , c’est sûr, il n’y a pas de friction, ni de conflits, l’action dévastatrice des industriels de pêche, des mines... étant nulle, et celle de l’Homme, de façon générale, encore moins destructrice que sur la Terre. Ici, les risques sont d’un autre genre. Ils sont réels, mais parlons-en plus tard. Maintenant contentons-nous d’admirer la conquête de l’espace et profitons-en. On ne peut toutefois pas ignorer le coût exorbitant que requiert le fait de vouloir y accéder. En particulier, comme chacun le sait, s’installer dans l’espace extra atmosphérique demande la création d’un microenvironnement artificiel très cher, indispensable pour accueillir les terriens comme moi. Cependant, dans mon cas, cela ne pose pas de problème, comme l’opération n’engage aucun investissement, ou du moins pas pour le moment en tout cas. En effet, tout n’est qu’un « jeu » virtuel. Seul mon profil de « face bookien » est concerné par ces transformations. Il était passé de cosmonaute à une raie, il y’a quelques mois. Puis, le voilà revenu maintenant à sa forme initiale : un astronaute en sortie extra véhiculaire. N’est-ce pas, elles sont jolies, ces transmutations imaginaires… qui sont là : belles et visibles grâce à la télématique ! Vive l’ère du numérique ! Vivent les NTIC ! Mais faisons-y attention. Ce sont des armes à double tranchant. Beijing, septembre 2010 El Boukhary Mohamed Mouemel
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