Révolution et révolte : que d’efforts en visibilité !   
03/10/2014

C’est notre amie, Roughiyatou Ngaidé, qui l’a a écrit sur son mur en mentionnant : «Le monde a besoin de révolutionnaires, pas de révoltés...»  On peut a priori lui rétorquer, simplement: « tu as raison ».

Cependant, sa question est tout, sauf : simple ou superficielle.



 Et comme tout sujet complexe et profond, elle suscite débat et controverses, les angles d’approches étant divers. Il en va notamment de la façon de soulever les équivoques qui lient et différencient ces deux notions, de mentionner leur interaction ainsi que les comportements y afférents des auteurs engagés.

Par exemple : Et  si l’on posait le problème sous l’angle du rapport régissant humeur et vision, ainsi que la manière de les exprimer et le rythme de leur conduite ?

 Un coup de gueule est l’expression, plus ou moins forte, d’un état de révolté, d’une humeur... dont la finalité est de faire exploser, craquer, entendre…sa colère, sa révolte. Mais à lui seul, cet état ne fait pas un projet : c’est-à-dire qu’il ne constitue pas une option stratégique globale,  pouvant changer efficacement et fondamentalement la situation contestée.
C’est le rôle de la vision révolutionnaire, pourvue qu’elle soit bien pensée, bien menée, et de bout en bout. Mais celle là a besoin de révoltés. Elle est appelée à en créer même!  Parfois en grands nombres ! Ce qui ne va pas sans risques.
En effet,  quel que soit le domaine, pour que le changement soit constructif, la révolution doit se faire pacifiquement, voire méthodiquement, sans rompre systématiquement et brusquement les équilibres, en évitant de bloquer le système, de tout détruire sans apporter véritablement de solutions de rechange. Sans quoi révolution rimera avec révolte sans issue. Le pire des dangers ! La catastrophe !
Perdant ceci de vue, combien de révolutions, de changements brusques, violents, ont finalement conduit leurs auteurs dans l’impasse ! L’analyse rétrospective est inquiétante dans ce domaine. Le présent aussi !!

C’est pourquoi le mot  « révolutionnaire » sonne de plus en plus, dans les oreilles comme quelque chose de terrifiant, de répulsif, de négatif.
Au même titre que « révolté », il aura à gagner en visibilité,  en ayant une consistance, un contenu, à la fois ambitieux et réaliste, pouvant faire démarquer les deux notions de celles d’instabilité, d’anarchie, de violence, de destruction...

El Boukhary Mohamed Mouemel
Juin 2014


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