Formation du Gouvernement : Question de logiques   
19/08/2014

Après avoir tant supputĂ©  nos medias ont cessĂ© depuis quelques jours de jaser sur la formation du nouveau Gouvernement, attendu depuis  l’investiture du prĂ©sident Aziz le 2 aoĂ»t dernier. Et pourtant notre  PrĂ©sident a toujours marquĂ© une pause chaque fois qu’il Ă©tait question de toucher Ă  son Ă©quipe.



On l’a vu après la prĂ©sidentielle de 2009, les Ă©lections de novembre 2013 et la prĂ©sidentielle de juin. L’empressement d’une certaine presse dĂ©note d’une mĂ©connaissance d’un trait du caractère prĂ©sidentiel  et de sa  prĂ©pension  aux retouches limitĂ©es.

Le premier cabinet dirigĂ© par le très fidèle et inconditionnel Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf  formĂ© le 11 aoĂ»t 2008 (avec une part belle faite au RFD, au Hatem, Ă  l’UDP et Ă  Al Vadila)  a connu  une stabilitĂ© qui ne sera secouĂ©e que provisoirement par la formidable  manĹ“uvre politique  du «gouvernement d’union nationale»,  consĂ©cutif aux accords de Dakar de  juin 2009.

Une fois tournĂ©e la parenthèse de la prĂ©sidentielle du 17  juillet 2009,   il a fallu attendre le 13 aoĂ»t,  Ă  peu prĂ©s un mois,  pour voir le nouveau gouvernement  intervenu après une Ă©lection. Une Ă©quipe  dirigĂ©e par Dr Moulaye qui ne connaitra  que deux  lĂ©gères retouches. 

La première,  le 31mars 2010 quand 5  ministres  l’ont quittĂ© : Baha Ould Ameida (justice), Kane Ousmane (Finances), Mohamed Abdellahi Ould Boukhary (Communication), Wagne Abdoulaye Idrissa (Modernisation de l’Administration et Technologies Nouvelles)  et  Idrissa  Diarra (Environnement et DĂ©veloppement durable) . Quatre ministres y avaient  fait  leur entrĂ©e: Me Abidine Ould El Kheir (Justice), Wane Ibrahima Lamine (PĂ©trole), Hamdi Ould Mahjoub (Communication) et Ba Housseinou (Environnement). 
Ce rĂ©amenagement  avait  vu  la suppression du ministĂ©re deleguĂ© aux Affaires Maghrebines et la crĂ©ation d’un ministère dĂ©lĂ©guĂ© aux  Affaires Africaines, qui finira par  disparaitre Ă  la fin de l’annĂ©e.

DeuxiĂ©me retouche,  le 15 dĂ©cembre 2010: Depart du  ministre des Finances, suppression du ministĂ©re des Affaires Africaines, et mise de l’Education nationale sous la coupe d’un ministĂ©re d’Etat.
Trois ministres auront rendu  les clĂ©s : Camara Seydi Moussa, (Equipement), Ould Moulaye Ahmed (Finances) et Ba Coumba (Affaires Africaines).  Trois autres ministres y ont fait leur apparition: Yahya Ould Hademine (Equipement), Oumar Ould Maatala (Enseignement secondaire) et Amedy Camara (Finances). Rideau sur 2010!

Premiere, au titre de l’annĂ©e 2011 et  troisieme retouche au Gouvernement,  c’était le 12 fevrier 2011 : Mohamed Abdellahi Ould Oudaa quitte le ministĂ©re de l’Industrie et des Mines un  dĂ©partement partagĂ©  entre deux ministères, ceux du Commerce qui se voit rattacher l’Industrie et celui du PĂ©trole qui hapera les Mines.
Dr Cheikh Ould Horma quitte le ministère de la SantĂ© et M. Wane Ibrahima celui  de l’Energie et du PĂ©trole.
Ba Housseinou Hamady migre du  ministère de l’Environnement pour la SantĂ© et Amedy Camara laisse le ministĂ©re des Finances oĂą il a Ă©tĂ© nommĂ© pour 2 mois,   pour aller respirer Ă  l’Environnement.
Taleb Ould Abdi Vall devient ministre de l’Energie du Pétrole et des Mines et
Thiam Diombar ministre des Finances.

DeuxiĂ©me rĂ©ajustement en 2011,  celui le 22 mars. Naha mint Mouknass la premiere femme ministre des Affaires Etrangeres de Mauritanie quitte le Gouvernement remplacĂ©e par le ministre de la DĂ©fense Hamadi Ould Hamadi,  remplacĂ© lui par Ahmedou Ould Idey jusque lĂ  … ministre de l’enseignement Fondemental, lequel, Ă©choit Ă  Hamed Ould Hamouny. 

Tout le reste de l’annĂ©e 2011, c’est Ă  dire 9 mois  et toute l’annĂ©e 2012,  ne verront pas de changements au niveau du Gouvernement. Ou du moins on s’en rappellle plus,   si ce n’est que nous n’y avons pas prĂŞtĂ© attention,  jusqu’à ce que 2013 se revĂŞle un annĂ©e de remaniements. Quatre au total !

Le premier, en date du 14 février avec le depart de Ismael Ould Bodde (Urbanisme) et Ba Housseinou (Santé) remplacés respectivement par Ba Yahya et Ahmed Ould Jelvoune .

Le second , au  31 mars 2013, pour consacrer l’entrĂ©e au gouvernement de Mohamed Yahya Ould Horma (Communication )  et de Mme  Aicha Vall Verges (Famille).
Deux ministres (Ould Mahjoub et Mint Elmoctar) quittent alors le Gouvernement, on le verra plus tard, pour des missions hautement politiques.

Et pendant qu’on se lançait dans nos conjectures  mediatiques superficielles et stupides  vint au 2 mai , une troisieme reajustement au titre de  l’annĂ©e 2013. 

Dia Mamadou Malal devient ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© de l’enseignement fondamental et Hamed Ould Hamouny ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© des Affaires maghrebines . Un dĂ©partement  supprimĂ© en 2010 est ressuscitĂ©, 3 ans après.

Quatre mois passeront et nous assistons le 17 septembre 2013 Ă  un mini-chambardement.
6  ministres font leur entrĂ©e  au Gouvernement,   4 changeront  de portefeuilles et  6  autres quittent l’équipe de Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf .

Boilil (IntĂ©rieur), El Kheir (Justice), Abdi Vall (PĂ©trole), Aboye (Hydraulique), Bahiya (Education),  Eyih (PĂŞches)  quittent le Gouvernement pour d’autres missions parfois nettement plus importantes.

Zein,  Teguedi,  Mohamed rarĂ©, Bechir, Izid Bih et Fatima Habib sont invitĂ©s  Ă  la table du conseil des ministres.
Ba Ousmane,  Dia Mallal, Hamadi et Khouna changent de portefeuilles.

C’est cette Ă©quipe qui battra campagne pour les Ă©lections double de novembre 2013 avec des rĂ©sultats catastrophiques au premier  tour  dans les grandes villes. Un deuxième tour est organisĂ© le 21 dĂ©cembre dans 15 circonscriptions et 119 communes.
L’annulation par le conseil constitutionnel des scrutins du premier tour  de la lĂ©gislative d’Atar, ainsi que le volet du mĂŞme  scrutin Ă  Ain Savra (Chinguitti) et   par la Cour SuprĂŞme  des rĂ©sultats de  la municipale Ă  KaĂ©di ont empĂŞchĂ© la tenue du deuxième tour dans ces circonscriptions, lequel, a Ă©tĂ© reportĂ©  et tenu au 18 janvier 2014 : Un troisième tour,  en somme.

Et ce n’est que le 2 fĂ©vrier  que le  Dr Ould Mohamed Leghdaf a prĂ©sentĂ© la dĂ©mission  de son Gouvernement qui ne sera  formĂ© que 10 jours après : le 12 fĂ©vrier. Dix ministres dont 5 femmes  font leur entrĂ©e dont une, Mme Naha mint Moukass pour la deuxième fois, après son limogeage en 2011, devient ministre du Commerce.  Mint Agatt une autre femme bleue au Gouvernement  celle-lĂ ,  se voit confier les Affaires MagrĂ©bines jumelĂ©es aux Affaires Africaines  mises en berne  depuis  dĂ©cembre 2010. Mme Tandia Awa devient ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e des Mauritaniens de l’Etranger, Mint Momme passe ministre de la Famille  et Mint Soueyne ministre de  la Culture.

Cinq autres ministres tout nouveaux siègent Ă  la table du conseil alors que 15 titulaires  restent  en place pendant qu’une brochette  de ministres sont  remerciĂ©s  dont certains vite «recyclĂ©s» (Mint Chrif, Ould Hamouny, Mohamed Yahya Ould Horma , Ba Yahya, Bemba Ould Dermane et Ould Hamadi).
C’est ce gouvernement qui a fait campagne pour la rĂ©Ă©lection du PrĂ©sident Aziz lors de la prĂ©sidentielle du 21 juin 2014, marquĂ©e par un boycott assez actif du FNDU devenu principal adversaire, en tout cas, durant la campagne Ă©lectorale. 

Après la cĂ©rĂ©monie d’investiture du PrĂ©sident Aziz et le Sommet Afrique-AmĂ©rique  qui l’a suivi,   les  valses de supputations n’auront donc pas tenu compte des  tendances qui ont toujours marquĂ© les changements au niveau Gouvernement .

Surtout qu’il s’agit cette fois, d’ une Ă©quipe qui est appelĂ©e Ă  surpasser la crise confiance avec l’Opposition,   Ă  traduire dans les faits les multiples engagements donnĂ©s aux fonctionnaires, aux jeunes,  aux femmes  et qui  devra Ă©galement rĂ©flĂ©chir Ă  l’après Aziz en 2019,  ou Ă  le maintenir   si entre temps,   il y a une chanson   du genre : « La Constitution,  ce n’est pas le Saint Coran». Du dĂ©jĂ  entendu .
IOMS 


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