Les leçons ne semblent pas avoir été tirées des derniers scrutins organisés en Mauritanie. Les scrutins locaux de novembre 2013 ont été désastreux pour le parti au pouvoir (UPR) dans presque tous les grands centres urbains où il a été trainé en deuxième tour...
...partout, sauf à Tidjikja. La formation du gouvernement le 12 février 2014 n’a pas pris en compte les résultats des élections de novembre. Des ministres désavoués chez eux ont été reconduits ou ont bénéficié d’autres promotions. Dans toutes les démocraties du monde les ministres battus démissionnent. Ici, ils sont récompensés : une provocation pour l’électorat. Pour le scrutin présidentiel du 21 juin il est encore tôt, mais il n’est pas exclu que la tendance à occulter les résultats, persiste. Le taux de participation de 56% prouve que le boycott a eu un effet, qu’il y a des Mauritaniens qui ne se sentent pas concernés et avec eux la moitié de l’électorat potentiel qui ne s’est même pas inscrit sur la liste électorale. Le nouveau gouvernement doit avoir pour tache de créer une dynamique qui fasse participer les Mauritaniens au jeu et au débat politiques. Et qu’on ne nous dise pas qu’ils participent au Parlement, parce qu’il y en a qui n’y sont pas. Les sénatoriales envisagées et reportées depuis 2011 peuvent constituer un point de départ mais elles ne donnent aucune chance à l’opposition absente par son premier boycott des élections de novembre de l’Assemblée nationale et des conseils municipaux. Or, il faut bien qu’il y ait une opposition ! Ceux qui ont tentés de jouer ce rôle en participant à la présidentielle de juin, étaient de bien piètres acteurs. L’opposition de son coté doit baisser de radicalisme, accepter les concessions accordées de temps à autre et comprendre que la politique c’est l’art du possible. Par sa faute, les Mauritaniens ont perdu d’excellents maires et députés, à la place desquels de vrais farceurs ont été élus. Des députés, des maires et des sénateurs, c’est tout ce que l’opposition peut avoir dans le contexte actuel. La présidence pour un politique qui vient du civil , c’est dans 50 ans, au mieux : quand il n’y aura une vraie classe moyenne, plus d’Aqmi et quand nos acteurs cesseront de jouer aux «clodos» en raisonnant par races, tribus et en dressant les Mauritaniens, les uns contre les autres. IOMS
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