La Gendarmerie de Zouerate est à la recherche d’un groupe de fauconniers (chasseurs) en provenance du Golfe Arabe venus il y a quelques jours en Mauritanie pour s’adonner à leur sport favori dans le Tiris Zemmour. Selon des sources au niveau du département de l’Environnement «les chasseurs sont en possession d’autorisations de chasse dûment signées par la brigade mobile de protection de l’environnement» relevant du Ministère délégué auprès du Premier Ministre chargé de l’Environnement.
Ces autorisations auraient été portées à la connaissance de Madame la Ministre et l’on s’attend logiquement à ce que des mesures soient prises pour protéger la faune. Les mêmes sources soulignent également la présence d’autres fauconniers notamment dans les deux hodhs et ce, à un moment où la saison de chasse n’a pas encore été ouverte en Mauritanie. Les ravages causés par les chasseurs du Golfe notamment sur l’outarde et la gazelle dorcas ne sont plus à démonter. Ces deux espèces sont aujourd’hui en voie de disparition. Récemment un expert avait tiré la sonnette d’alarme. En effet, l’Inspection Générale d’Etat (IGE) a transmis, il y a quelques jours «pour information» une note signée de Sidy Ahmed Ely, consultant permanent au Ministère délégué chargé de l’Environnement portant sur la situation de la faune sauvage nationale. Cette note transmise «pour information» fait part des activités menées par les braconniers, grâce aux autorisations de chasse délivrées par le Département d’Etat Chargé de l’Environnement. L’autruche et les grands ongulés (Addax, Oryx, la biche robert etc.) ont, aujourd’hui disparu du territoire national et font partie de l’histoire, indique la note. Les petits ongulés (gazelle dorcas,) sont en voie de disparition et subissent une chasse implacable, poursuit l’auteur de la note. La grande outarde Arabe (Hbara) et la petite outarde (Hbeyrete-rag), sont implacablement pourchassées, aussi bien par les nationaux que par les fauconniers du Golfe arabe qui font de notre pays, leur territoire de chasse privilégié indique la même source. Selon la note, la destruction de ce patrimoine est, non seulement autorisée par le département de l’Environnement, mais également, sponsorisée par les tours opérators nationaux qui ameutent les braconniers du Golfe vers la Mauritanie. Cette note est un véritable cri de cœur. La situation est beaucoup plus dramatique qu’on ne l’a présenté.. On est loin des années 70 quand le «gibier noble» pullulait aux alentours des villes malgré la propension maladive des mauritaniens à tuer tout gibier à leur portée. Par amour du sang ou de la viande, allez savoir ! Cette tendance va devenir ravageuse avec l’avènement des les voitures tout terrain et des armes à tirs rapides notamment avec la guerre du Sahara. Depuis lors, c’est l’hécatombe qui va s’accentuer au milieu des années 80 sous pression des terribles braconniers du Golfe arabique. En se promenant de jour ou de nuit dans nos campagnes, l’on constate que seules ; deux espèces animales y vivent encore : Les rats et les lézards. Bonne compagnie avec !
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