Trafic(s) de cocaïne : Nouveaux rebondissements   
26/09/2007

A Nouadhibou, le juge d’instruction a accordé il y a plus d’une semaine, la liberté provisoire à deux français (dont un pilote d’hélicoptère) et un marocain, inculpés, après la saisie en mai 2007, de 600 kg de cocaïne dans l’affaire dite de l’avion colombien.



Suite à cela , la police avait saisi en plus des 600 Kgs de cocaïne un conteneur avec deux véhicules à bord et une somme de 820.000 euros. Les trois bénéficiaires de la liberté provisoire n’ont toutefois pas, été libérés, en raison du fait que le Parquet de Nouadhibou a fait appel contre la décision du juge d’instruction. Deux mauritaniens, agents de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique (ASECNA) sont aussi inculpés et écroués dans le cadre de cette affaire, et cinq autres personnes ont également été inculpées pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, mais sont toujours en fuite.
Parmi elles, figure Sidi Mohamed Ould Haidalla, arrêté au Maroc et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international de la justice belge. Selon la presse locale les autorités marocaines envisagent d’extrader Sidi Mohamed Ould Haidalla vers son pays d’origine : la Mauritanie.
Avec l’extradition de Sidi Mohamed présenté comme étant le cerveau présumé de l’affaire de l’avion de Nouadhibou, un grand pan du voile va enfin être levé sur cette affaire qui a fait l’objet d’un volumineux rapport d’une commission d’enquête administrative dans lequel 300 noms seraient cités.

Deux avocats inculpés
Me Ahmed Ould Youssouf, bâtonnier de l’Ordre National des Avocats (ONA) a dénoncé le 18 septembre l’inculpation par le Parquet de Nouakchott, pour blanchiment deux avocats : Mohamed Ould Ahmed Salem et Khattry Ould Ahmed Kacem.
Le bâtonnier de l’ONA a estimé que leur inculpation constitue, une première soulignant qu’il s’agit d’une volonté délibérée d’attenter au «prestige» de l’ONA et précisant qu’il n’est en aucune manière concevable de poursuivre un avocat pour avoir perçu ses honoraires.
Ould Youssouf a ajouté que tous les barreaux du monde sont unanimes à s’opposer aux tentatives des tribunaux de lever le secret professionnel entre l’avocat et son client ; se demandant à l’occasion, pourquoi d’autres parties prenantes dans le dossier du trafic de drogue en Mauritanie n’ont pas été inquiétées et se refusant, hélas, à donner des détails supplémentaires.
La réaction du bâtonnier de l’ONA intervenait suite aux déclarations de M. Ahmed Ould Abdellahi substitut du Procureur de la République à Nouakchott qui a informé la presse jeudi 20 septembre que deux des avocats de la défense de l’un des accusés (Mini Ould Soudany) ont été inculpés de participation au blanchiment d’argent, réalisation et orientation d’opérations pour l’utilisation et la liquidation de fonds générés par un crime. Des chefs d’accusation prévus et punis par les articles 2, 6 et 44 de la loi sur le blanchiment d’argent et le financement du Terrorisme ainsi que les articles 53 et 64 du code pénal
Les avocats dont il s’agit : Mohamed Ould Ahmed Salem et Khattry Ould Ahmed Kacem ont été en effet inculpés mercredi 18 septembre par le Parquet de Nouakchott.
Selon le Parquet leur affaire a été traitée dans le cadre de la saisie le 12 août à Nouakchott de 830 kg de cocaïne.
Il y a lieu de souligner cependant que les deux avocats qui (assez curieusement) n’ont pas été écroués après leur audition par le juge d’instruction, avaient retiré dans un bureau de change de Nouakchott ; 70 millions d’ouguiyas (200.000 euros), qui constituaient l’avoir chez ce bureau de change de leur client écroué.
Pour justifier la perception d’honoraires jugés exorbitants par la justice et par les observateurs Mohamed Ould Ahmed Salem, a expliqué que lui et son confrère, Khattry Ould Ahmed Kacem, ont un contrat avec leur client dans plusieurs affaires pour un montant global de plus 2 millions d’euros et que la somme récupérée ne constitue (d’ailleurs!) qu’une simple avance.

IOM

 


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