Opinion: Des personnes influentes changent le plan d’urbanisme de Boutilimit pour des intérêts personnels   
20/10/2013

La ville de Boutilimit, située dans la wilaya du Trarza, sud de la Mauritanie, connait présentement une vive polémique suscitée par le refus du nouveau plan d’urbanisme que beaucoup estiment ne pas répondre aux attentes des...



...  populations, tout comme il ne répond pas aux impératifs de développement de la ville.

Ce qui laisse donc supposer qu’il est le fruit d’une « conspiration » élaborée par des personnalités influentes de Boutilimit pour des considérations strictement personnelles. On pointe ainsi du doigt l’ancien ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire, Ismail Ould Cheikh Sidiya, actuel président de la Zone Franche de Nouadhibou, et le maire de la ville, Ismail Ould Abdel Vettah, proche de lui politiquement et socialement.
Il est de notoriété publique que le gouvernement mauritanien avait approuvé dans le passé le projet de plan d’urbanisme de la ville de Boutilimit financé par des institutions financières du Qatar, internationales ainsi que par l’Etat mauritanien. Ce plan d’urbanisme garantit l’élargissement et le bitumage des routes urbaines, l’organisation du réseau routier, de celui d’adduction d’eau ainsi que la construction d’un nouvel hôpital. Il doit prendre en compte l’évolution de la ville qui se fait en direction du sud, en direction de l’aéroport, tout près des services administratifs, en plus de l’existence, dans la même zone, des pâturages et de la plupart des villages et communautés rurales. Tout comme ce plan d’urbanise prend en compte le fait que le nord de la ville n’est plus considéré le centre de l’activité commerciale ou urbanistique de la ville à cause de sa réalité géographique non adaptée.
Dans les détails, l’ancien plan d’urbanisme parle de la réalisation d’une autoroute passant par le côté sud de la ville et ignorant son côté nord ainsi que son centre qui connaissent une grande concentration urbaine. Cela devait rendre la circulation plus fluide contrairement à la situation actuelle de Boutilimit où les voitures et camions passent avec toutes les difficultés du monde. Ce plan doit aussi préserver les anciens quartiers de la ville devenus un patrimoine culturel et historique de Boutilimit.
Et alors que les habitants de Boutilimit attendaient l’approbation du plan directeur présenté par un bureau d’études franco-ivoirien, par le Conseil des ministres, dans un appel d’offres international jugé transparent par un bureau de contrôle mauritanien, ils ont été surpris de voir cette restructuration de la ville remise en cause et remplacée par une autre différente en tout et présentant, entre autres modifications :
1 – Le déplacement de l’autoroute du sud vers le nord pour passer par des zones non habitées et l’hôtel « Boutilimit », propriété de l’homme d’affaires Eminou, proche du maire Ismaeil Ould Abdel Vettah et d’Ismail Ould Bodde. La route passe aussi par Zem-Zem habitée par un groupe tribal qui est également proche de ces deux personnalités. Elle continue aussi pour traverser le village de Rabi’e habité aussi par des familles d’Ehel Cheikh Sidiya dont le ministre Ould Bodde est fils et Ould Abdel Vettah, le maire de Boutilimit, fils de leur fille.
Remarquons que le passage de cette route par le nord, à travers les dunes, va augmenter considérablement son coût, ce qui montre que cet aspect de la question n’a pas été pris en compte.
2 – Le transfert des administrations de là où elles se trouvent actuellement vers l’autre côté (nord). Et selon des experts, le nouveau plan d’urbanisme va stopper le développement naturel de la ville, orienté à l’origine vers le sud, ce qui signifie que l’ancien plan a été abandonné pour des intérêts personnels et familiaux, sans tenir compte de l’intérêt général, de la vitalité et du développement de la ville de Boutilimit.
Toute vision urbanistique qui ne prend pas en considération les données démographiques, économiques, culturelles et environnementales de la ville de Boutilimit ne peut que conduire à des conséquences négatives, à court et long termes. C’est ce que craignent les habitants autochtones de Boutilimit avec le nouveau plan d’urbanisme qu’ils considèrent avoir été élaboré loin de toutes concertations avec eux, tenant compte seulement d’intérêts individuels et restreints pour des individus qui tentent, sans vergogne, de détourner l’aide de bailleurs étrangers à leurs profits, sans tenir compte de l’intérêt général de la ville.


                                                                        Sidi Mohamed Ould Ahmed

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