Il est des dates dans l’histoire d’un pays qui marquent leur passage. Il en ainsi de 2005. Malgré les difficultés et les embûches, notre pays a réussi sa transition sans heurts majeurs, et est ainsi entré de plein pieds dans une nouvelle démocratique .Cet acquis est une veillée d’armes qui ne doit s’autoriser aucun répit, il faut savoir accompagner le mouvement , le guider, le reprendre inlassablement.
A l’accumulation des événements notre génie doit y répondre et de notre peuple doit surgir des hommes d’Etat, des hommes d’action qui ne ménagent aucun effort pour mener le «bateau» à bon port. Le nouveau président élu s’attelle aux grands chantiers de son mandat , mais l’héritage est lourd car en vingt ans de gabegie l’Etat a été plongé dans les abysses de la déliquescence . Aujourd’hui, il faut rétablir un Etat fort dans lequel la chose publique est l’affaire de tous et la loi est formelle. Il est vrai que dans toute entreprise on peut noter des arrêts , des stagnations, voire, des reculs mais l’essentiel est de garder l’allure générale et de maintenir le cap. Des progrès ont été enregistrés, des servitudes abolies, des oppressions adoucies , des abus tempérés, -une multitude des mauritaniens jusque- là bâillonné et mis au pas, ont conquis la dignité de citoyen, et des sans voix ont fait entendre leurs voix. Ces progrès, qui, bien que louables doivent être les prémices chargées d’espérance pour l’avenir, car nous n’en sommes qu’au début de la grande aventure qui doit mener à l’épanouissement des individualités. Mais n’oublions pas que des criantes inégalités persistent encore, car est il admissible que dans un même pays, coexistent la misère sans espoir et la richesse sans pudeur. Est- il acceptable que ces hommes qu’on dit concitoyens soient si iniquement partagés ? Peut on parler de liberté de pensée ou d’expression quand les grands moyen de l’information (radio et télévision) sont mis au service d’une hégémonie culturelle ? Et surtout n’oublions pas qu’une frange de la population reste plongée dans l’ignorance , dépourvue de l’outillage mental le plus élémentaire , que les Droits de l’Homme sont quotidiennement bafoués dans la justice sociale , économique et culturelle. Le pouvoir exécutif, le législatif, le judiciaire ,la société civile et toutes les bonnes volontés , en un mot, nous tous, devons nous atteler à jeter les bases d’un édifice de l’équité et de la prospérité établi sur une justice sociale surtout avoir une vue moins courte et s’arracher au dur immédiat pour concevoir les réalisations durables de demain.
Amadou Abdoul Ndiaye CP/ Trarza
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